Un monstre à deux têtes aux commandes d’une Superliga riche en émotion

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Être un prétendant au titre ajoute un supplément de pression qui peut parfois couper bien des jambes à certains prétendants. Les joueurs de Defensa y Justicia n’échappent pas à la règle. En embuscade à la deuxième place, depuis plusieurs semaines, el Defe a pour la première fois la possibilité de monter sur la première marche du podium. L’occasion semble idéale au moment de recevoir Argentinos Juniors, dernier de Superliga. Une première mi-temps largement dominée par Alexander Barboza et ses partenaires qui s’exposent toutefois aux contres d’un adversaire tout heureux de pouvoir profiter des espaces laissés libres par une défense jouant très haut. Un premier acte sans réel danger pour Lucas Chávez, le gardien d’Argentinos, qui doit surtout faire face à un vent violent qu’il ne parvient pas à maitriser, ses dégagements finissant tous en touche. Le second acte voit le Bicho sortir peu à peu de sa moitié de terrain et ouvrir le score sur une belle reprise du gauche du jeune milieu de terrain Franco Moyano. Le doute s’installe dans les têtes des hinchas de Varela, pas dans celles des acteurs. Car les hommes de Sebastián Beccacece ont de la ressource, ils croient en leurs schémas de jeu et sont prêts à prendre tous les risques pour égaliser. Les assauts sont nombreux mais le déséquilibre offensif est total. Argentinos en profite pour placer des contres sans parvenir à doubler la marque, la faute aux retours défensifs héroïques des locaux bien décidés à ne rien lâcher. Toujours mené à l’heure de jeu, BKCC va montrer, une fois de plus, pourquoi il est l’un des meilleurs entraîneurs d’Argentine avec un double coaching gagnant. D’abord, en faisant entrer Fernando Márquez qui égalisera huit minute plus tard d’une belle tête plongeante. Puis, en changeant Ciro Rius, auteur d’un bon match mais complètement cramé, par Alexis Castro. Quatre-vingt-quinzième minute, nous sommes au bout des arrêts de jeu quand Castro, héros d’un match qu’il n’a joué que sept minutes, inscrit le but de la victoire d’une frappe au ras du poteau et envoie Florencio Varela au septième ciel. N’allez pas croire que cette victoire est une histoire de chance. Les hommes de BKCC sont coutumiers du fait. C’est le troisième match consécutif et le huitième depuis le début de saison où Defensa parvient à marquer dans les cinq dernières minutes de jeu pour arracher des points. Defensa y Justicia est un beau premier, place qui l’occupe avec Racing, tombé à Nuñez.

Car oui, si la Banda de Varela est co-leader c’est bien parce que la Academia s’est inclinée la veille. Un déplacement au Monumental pour affronter River Plate n’a rien d’évident, surtout quand son entraineur déclare vouloir prendre sa revanche suite à une élimination douloureuse en Libertadores l’an dernier. Pour s’imposer Chacho Coudet avait décidé de surprendre en abandonnant sont 4-1-3-2 huilé, très offensif et qui oblige l’adversaire à subir pour un inhabituel 4-4-2 à plat. Centuriòn, Zaracho et Cvitanich laissé sur le banc, c’est un Racing en manque de repère qui entre dans cette rencontre. De l’autre côté, Marcelo Gallardo a fait dans le classique, faisant confiance à ses joueurs qui retrouvent peu à peu leur collectif. À la demi-heure de jeu, les Millonarios, maîtrisant les débats, vont ouvrir le score sur un magnifique coup franc. JuanFer Quintero fait tomber la foudre. Malgré un angle peu évident, le Colombien envoie une frappe surpuissante se glisser dans la lucarne de Gabriel Arias et fait exploser le Monumental. Au retour des vestiaires River Plate poursuit sur sa lancée. Coudet a beau procéder à deux ajustements, rien n’y fait. Le KO est proche et sur un contre parfaitement joué, Rafael Santos Borré vient buter sur la défense de Racing. Milton Casco, opportuniste qui a le mérite d’avoir suivi la contre-attaque, permet à son équipe de tuer le match sur une frappe déviée par le défenseur de la Academia Alejandro Donatti.  El Muñeco a de nouveau gagné son duel de techniciens. Chacho Coudet, comme son équipe, est passé à côté de son match et laisse filer trois points précieux dans la course au titre. Pire, l’ambiance se tend le long de la ligne de touche où Ricky Centurión, furieux de n’être que remplaçant et mécontent de n’entrer en jeu qu’une fois mené 2 – 0, repousse vigoureusement son entraineur venu lui donner les dernières consignes avant son entrée en jeu. Son comportement clivant risque bien d’affaiblir une équipe qui se doit d’être solidaire s’il veut décrocher un nouveau titre. Proche de l’exclusion de l’équipe, Ricky sera sanctionné de quelques jours à passer en équipe réserve. Reste à voir dans quelles dispositions Centurión réintégrera le groupe professionnel et qu’elle sera la dynamique d’une équipe qui voit venir le Clásico de Avellaneda et une double confrontation contre Corinthians en Copa Sudamericana.

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Derrière, les poursuivants se regroupent. Le Boca Juniors de Gustavo Alfaro ronronne encore. En déplacement à Córdoba pour y défier le triste Belgrano, les Boquenses n’ont pu ramener mieux qu’un match nul un partout. Le but de Federico Lertora faisant écho à celui de Lisandro López. Dominateur dans le jeu, les Xeinezes restent une équipe, pour l’instant, fragile. Un jeu peu élaboré, des automatismes qui se cherchent, une défense qui ne rassurent pas et des joueurs cadres qui doivent faire bien plus (Cristian Pavón en tête). Heureusement des individualités sortent du lot, notons la bonne prestation d’Iván Marcone au milieu, de Mauro Zarate (qui repousse davantage la concurrence de Carlitos) et surtout d’Esteban Andrada dans les cages. Sauf que, malgré un collectif qui se cherche, Boca auraient dû bénéficier d’un penalty en toute fin de match pour une main dans la surface qui aurait permis aux Bosteros d’espérer bien plus qu’une troisième place. Tout comme les Porteños, l’Atlético Tucumán perd deux points dans cette fin de saison. À domicile et face à un adversaire concentré sur la Libertadores, le Decano se contente d’un 0-0 face à Talleres. Des Córdobés qui ont failli ramener une victoire inespérée en alignant une équipe bis composée de nombreux pibes. La T étant alors davantage préoccupée par la rencontre du milieu de semaine au Morumbi.

Décrochés dans la course au titre, Huracán et Vélez se livrent surtout une bataille pour être dans les cinq premiers du classement et ainsi participer à la prochaine Copa Libertadores. Les deux formations affichent un niveau similaire, même si les joueurs de Gaby Heinze ont pris le jeu à leur compte. Par contre, ils ont, pour une fois, manqué de justesse technique et ont par conséquent créé moins de danger qu’à l’accoutumé. Pire, ils offrent des occasions franches à un Globo qui, malheureusement pour Antonio Mohamed, ne parvient pas à tromper la vigilance de Lucas Hoyos. Privé de Gastón Giménez, el Fortín entre peu à peu dans la partie grâce à son virtuose Matías Vargas. Celui-ci commence son travail de sape. Impeccable sur ses prises de balles, le jeune ailier dribble, élimine et trouve des partenaires bien placés offrant les premières opportunités. Tout proche d’inscrire un but tout en malice, Lucas Robertone, autre pépite (elles sont nombreuses) de Liniers voit sa frappe terminer sa course sur le poteau. Mais Vélez va finir par ouvrir le score garce à son latéral gauche, Braian Cufré, idéalement servi par un Monito en grande forme. Cependant, au retour des vestiaires les Queremos vont faire leur retard. Lucas Gamba égalise sur penalty suite à une faute grotesque de Hernán De la Fuente. Ce résultat nul 1-1 n’arrange aucune des deux équipes dans cette lutte à la Libertadores.

Ailleurs

Newell’s - Rosario Central : 0 - 0

Un dimanche paralyser à Rosario à l’heure où deux grands de l’interior s’affrontent. Un joli banderazo de la Lepra jeudi pour le dernier entrainement de Newell’s auquel répond le banderazo des Canallas dimanche au moment du départ en bus des joueurs de Central. Ajoutez une histoire de poudre blanche toxique dans le vestiaire visiteur pour alimenter les débats et vous avez une pression suffisante pour avant que ne commence le clásico le plus chaud d’Argentine. Un petit recibimiento à l’image de la rencontre loin des standards habituels d’un Clásico Rosarino. Newell’s a montré qu’il était supérieur dans le jeu sans parvenir à tromper la vigilance de Jeremías Ledesma. Rosario Central a souffert dans cette rencontre et a dû attendre la fin de la rencontre pour se montrer dangereux. Tout proche du hold-up parfait, les Canallas ont finalement échoué au moment de tromper un Alan Aguerre impérial dans les bois. Un clásico qu’on oubliera rapidement et une fin de championnat qui risque d’être longue pour les deux équipes tant ils n’y jouent plus rien.

Independiente - Unión : 2 - 1

Un match entre prétendant à une participation continentale. El Rojo vise la Libertadores tandis que le Tatengue peut croire en une Sudamericana. Si le paraguayen Cecilio Domínguez, recrue phare du dernier mercato, allume la première mèche pour son premier match, c’est bien Unión qui, par le nez de Bruno Pitton, inscrit le premier but. Oui vous avez bien lu, du nez ! La faute à un dégagement non assuré de Fabricio Bustos qui, propulsé par les narines de Pitton, termine au fond des filets d’un Martín Campaña impuissant. Independiente se remet en ordre de marche et à force d’insister, pousse Yeimar Gómez Andrade à commettre l’irréparable. Juste avant la pause, le défenseur colombien de Santa Fe inscrit un but contre son camp et remet les deux équipes à égalité. En seconde mi-temps les débats s’équilibrent un peu. Gastón Silva est tout proche d’inscrire un golazo sur coup franc mais Nereo Fernandez parvient à enlever le ballon de sa lucarne. Jonathan Bottinelli lui répond mais sa tête est bien détournée par le gardien uruguayen d’Independiente. Il faut attendre l’entrée Pablo Hernández à l’heure de jeu pour voir arriver le but de la victoire. Le Chilien s’arrache pour dévier le ballon juste avant que le gardien du Tatengue ne s’en empare avant de se laisser tomber. L’arbitre n’a d’autres choix que de désigner le point de penalty et permettre à l’équatorien Fernando Gaibor de donner un avantage définitif au Rojo. À défaut d’être convaincant dans le jeu, Independiente s’installe à la septième place de la Superliga.

Tigre - Banfield : 4 - 4

Une nuit intense ! Huit buts en moins de quarante minutes. Un match défiant toute logique. A la vingt-deuxième minute, le Taladro menait 2 - 0 et semblait se diriger vers une victoire tranquille sauf que Tigre s’est réveillé en sursaut et pour rejoindre puis dépasser son adversaire du jour en dix-huit minutes pour mener 3-2 à la quarantième. Juste avant la pause, le capitaine de Banfield Jesus Dátolo va permettre au deux équipes de rentrer au vestiaire sur ce score fou de 4 à 4. Trois penalties en une mi-temps et deux entraineurs qui semblent loin d’être satisfaits de leur équipe. De retour sur la cancha, on pensait le spectacle terminé. Il n’en est rien. Agustin Fontana s’offrait un magnifique doublé avec son but à la quarante-sixième, une chilena qui termine sous la barre. 4-3 pour les visiteurs du soir. Mais, sur l’engagement, Tigre file droit vers les buts d’un Mauricio Arboleda exaspéré. Un double une-deux entre Walter Montillo et Federico González, plein axe, au cœur d’une défense apathique, permet à ce dernier d’offrir le but du quatre partout. Nous sommes à la quarante-septième minute, le score n’évoluera plus. Après trois rencontres à la tête de Banfield, Henan Crespo n’a toujours pas connue la victoire dans sa nouvelle fonction. Son équipe voit s’éloigner son désir de qualification continentale. Tigre lui se dirige vers la relégation avec une dernière place aux promedios.

Lanús - Gimnasia : 2 - 0

Amour à sens unique ! Lanús n’a fait qu’une bouchée d’un Lobo bien trop tendre. Un penalty généreux obtenu puis transformé par l’omniprésent José Sand et une belle frappe croisée du latéral droit Leonel Di Plácido qui trompe Alexis Martín Arias, coupable d’avoir mal renvoyé la frappe de Marcelino Moreno. Après un début de championnat compliqué, el Granate poursuit sa remontée au classement pour s’installer à la dixième place et espère désormais se qualifier pour la Sudamericana 2020. Gimnasia lui, n’a toujours pas assuré sa place dans l’élite.

Estudiantes - Patronato : 1 - 0

El Patrón descend de son petit nuage. Après neuf buts inscrit en trois matchs obtenant un nul à Vélez et deux victoires face à River au Monumental et contre l’Atlético Tucumán à domicile, Patronato s’incline pour la première fois depuis deux mois. À l’inverse, Estudiantes relève la tête mettant un terme à leur série noire de six matchs sans victoire. El Pincha, qui n’a plus rien à attendre de cette Superliga, s’impose un gros coup de casque de son emblématique défenseur Jonathan Schunke. L’arrêt du très bon Sebastián Bertoli sur le penalty de Nahuel Estévez permet à Patronato de rester dans la rencontre, en vain, tant les joueurs de Parána n’existent pas dans ce match. El Patrón, premier relégable pour l’instant, va devoir renouer avec la victoire à l’heure d’affronter des concurrents directs.

Godoy Cruz - San Martín de Tucumán : 3 - 2

Rencontre animé du côté de Mendoza où el Tomba a disposé de San Martín de Tucumán 3 - 2. Santiago García, double buteur sur penalty a permis à Godoy de rentrer à la mi-temps avec un avantage d’un but, Claudio Bieler ayant réduit la marque pour les Tucumanos. Bien que réduite à dix suite à l’expulsion de Lucas Acevedo, l’équipe de Walter Coyette est parvenue à égaliser par Rodrigo Gómez. Le bonheur aura duré moins d’une minute. Le temps que Godoy parvienne à prendre un avantage définitif sur une but de Miguel Merentiel.

Aldosivi - San Martín de San Juan : 1 -0

Le promu de Mar del Plata ne cesse de montrer de belles choses. Dominant la rencontre de la tête et des épaules, les Tiburones trouveront la clé du verrou Verdinegro à la quatre-vingt-quatorzième minute de jeu. Quand Javier Iritier inscrit son golazo d’une demi-volée du pied droit qui vient transpercer les filets du Santo.

Colón - San Lorenzo : reporté

Une épidémie de dengue chez les Sabaleros oblige le report du match.

Les buts

Classement

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca