À trois journées de la fin du championnat l’étaux se resserre. Huit équipes se livrent une bataille infernale pour le titre suprême ou pour sauver leur peau en Primera.

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Sauter sur l’occasion

Leader de la Superliga, Racing devait profiter de son déplacement à Santa Fe chez un Colón déboussolé pour assoir son autorité et mettre la pression sur les épaules de son dauphin. Sauf que les joueurs d’un Coudet, longtemps impuissants, ont livré une prestation indigne de leur rang malgré une possession de balle totalement à leur avantage. Car en face les Sabaleros, débarrassé de Julio Comesaña, se sont battus avec leur armes : une équipe compacte et solidaire qui profite de la moindre opportunité pour  placer des contres qui font mal. Une stratégie payante puisque les Santafesinos ouvrent le score à la demi-heure de jeu. Après une faute dans la surface du chilien Eugenio Mena, Wilson Morelo transforme le penalty d’un pointu, ouvre son compteur buts en Superliga et plonge la Academia en plein doute. Car Racing est méconnaissable, imprécisions techniques, nervosité, le leader se crispe et rentre au vestiaire sans s’être créé la moindre occasion franche. Au retour des vestiaires la donne change peu à peu, la Aca se montre plus juste dans le jeu et oblige son adversaire à commettre plusieurs fautes et à reculer dangereusement. Petit événement à la soixantième minute : première frappe du match ! (contrée par un partenaire, celle-ci ne dépassera pas le point de penalty). Le temps tourne et les coéquipiers d’un Licha López frustré, comme toute son équipe, vont sauver l’essentiel. À la quatre-vingt-huitième minute, Augusto Solari déborde dans son couloir droit et adresse un centre parfait à destination d’Alejandro Donatti. Celui-ci voit la transversale renvoyer le cuir dans les pieds de Dario Cvitanich qui en profite pour arracher un point précieux dans cette fin de saison de folie.

Racing ayant mis un genou à terre, Defensa y Justicia devait saisir cette occasion en or pour recoller au classement. Une seule solution pour y parvenir, s’imposer face à un Banfield dirigé par Hernán Crespo. La rencontre ne pouvait pas mieux commencer. Une dizaine de minutes viennent de s’écouler quand Ezequiel Unsain, gardien de Defensa, lance en profondeur Nicolas Fernández. L’attaquant d’el Halcón ne se fait pas prier pour tromper la vigilance de Mauricio Arboleda. Sauf que le Taladro va faire preuve de caractère et revenir dans le match. Nicolas Bertolo profite de la passivité de Julio González (titulaire d’un soir, remplaçant numériquement du capitaine Alexander Barboza suspendu pour cette rencontre) pour égaliser. Emmené par son duo d’internationaux au milieu, à savoir Matias Rojas (Paraguay) et Domingo Blanco (tout juste convoqué par Scaloni), el Defe va de nouveau prendre les commandes du match. Parfaitement servi en retrait par Blanco, Uvita Fernández fait trembler les filets une deuxième fois d’une frappe croisée. Sauf qu’il n’est pas le seul à y aller de son doublé, Nicolas Bertolo égalise de nouveau suite à un corner. Il reste dix minutes et on se dit alors que Defensa a raté l’occasion. Mais si vous avez bien suivi la saison, vous savez que cette équipe n’est jamais résignée. Poussé par Sebastián Beccacece bondissant, la pression et l’intensité montent encore d’un cran, les occasions sont nombreuses et à la quatre-vingt-neuvième minute, suite à un ballon mal renvoyé par la défense de Banfield, Nicolas Fernández vient tromper, pour la troisième fois du match, un Arboleda dont la sortie hasardeuse nous rappelle celle de Monk dans le film Mean Machine (on vous invite vivement à voir ce nanard cultisme). Encore une fois, les joueurs de BKCC décroche une victoire dans les dernières minutes, c’est même une spécialité maison. Désormais à un point du Racing à trois journées de la fin, Defensa croit (à juste titre) en ses chances. D’autant que ces deux équipes se sont donnés rendez-vous le 8 avril au Cilindro pour nous offrir une finale de feu à l’occasion de la dernière journée de championnat.

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Le couteau entre les dents

Rester en Superliga est le premier objectif des vingt-six équipes engagées en championnat. Au jeu du promedio toutes les équipes ne débutent pas la compétition avec les mêmes chances. À trois journées de la fin, ils sont six à se battre pour ne pas monter dans la charrette à quatre places. Les deux derniers, qui devraient le rester jusqu’au clap de fin, se nomme San Martín de Tucúman, pourtant victorieux à Huracán sur le score de 1-3 et Tigre (qui peut paradoxalement se qualifier pour la prochaine Copa Sudamericana) qui n’a pu faire mieux qu’un match nul 2-2 contre Unión. Devant, Gimnasia n’est pas encore à l’abri. En s’inclinant 1 - 0 dans son clásico platense, le Lobo reste menacé par des poursuivants bien décidés à se battre jusqu’à la dernière rencontre, quitte à tomber les armes à la main dans une fin de saison électrique. Car les deux dernières places de relégables devraient se jouer entre trois équipes : Belgrano, San Martín de San Juan et Patronato. En s’imposant 3 - 0 contre Patronato, un concurrent direct, el Pirata nous offre une fin de Superliga hitchcockienne. En effet, ces trois équipes se retrouvent à égalité parfaite après le match nul malheureux de San Martín San Juan contre Lanús (Pepe Sand les privant de la victoire dans les arrêts de jeu). Impossible de prédire le nom du quatuor qui quittera l’élite au terme de ce final à suspense.

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Ailleurs

Boca Juniors - San Lorenzo : 3 - 0

Des géants bien différents. Dernier de Superliga, San Lorenzo continue de s’enfoncer. Si les efforts des joueurs de Jorge Almirón sont irréguliers, ils parviennent tout de même à se montrer dangereux sans parvenir à tromper Esteban Andrada impériale dans ses buts. De son côté Boca, faute d’un jeu huilé, montre qu’il peut compter sur ces individualités. Mauro Zarate, buteur d’entrée de match, Nahitan Nández et Sebastián Villa permettent aux Xeneizes de confirmer leur troisième place. Seule satisfaction pour les Cuervos, Marcos Senesi, en défense, qui montre qu’il est plus qu’une pépite.

Atlético Tucumán - River Plate : 0 - 1

Un duel entre candidats à la quatrième place (dernière place qualificative pour la Copa Libertadores 2020) qui tourne en faveurs des joueurs de Marcelo Gallardo. Cristian Ferreira buteur en première mi-temps (qui pour une fois n’inscrit pas un golazo) permet au Millonarios de s’imposer. À noter la grossière erreur d’arbitrage en début de rencontre qui aurait dû accorder un penalty évident à River suite à un tirage de maillot sur Ignacio Scocco.

Vélez - Argentinos : 0 - 0

Moins dominant dans le jeu, les joueurs de Gaby Heinze semblent marquer le pas dans cette fin de saison. Pourtant, c’est pas faute d’essayer. Lucas Robertone d’une frappe d’abord puis d’un coup de tête finissant sur la barre (et juste avant de se faire ouvrir le crâne en deux par Carlos Quintana l’obligeant à quitter la pelouse définitivement) ne parvient à débloquer la rencontre. En seconde période, Alexis MacAllister trouvera lui aussi la transversale sur un coup franc de quarante mètres.

Newell’s - Talleres : 1 - 2

Luis Leal, d’une frappe sèche entre les jambes du défenseur a bien ouvert le score pour la Lepra mais les Córdobes vont égaliser juste avant la pause par le très bon Sebastián Palacios magnifiquement servi par Nahuel Tenaglia. Un carton rouge de chaque côté plus tard et Mauro Ortiz donne la victoire à la T dans un match ouvert où Newell’s avait la place pour égaliser comme sur cette frappe de Mauro Formica en fin de match détournée sur sa barre par le portier Guido Herrera.

Independiente - Aldosivi : 2 - 0

Un premier acte totalement à l’avantage du Rojo qui multiplie les actions dangereuses et qui prive Aldosivi de ballon. Replacé en faux numéro neuf, le paraguayen Cecilio Domínguez se montre à l’aise et permet aux joueurs d’Ariel Holan d’étouffer son adversaire. Le Tiburón se montrant uniquement dangereux sur coup de pied arrêté comme sur cette tête de Leonel Galeano qui oblige Martín Campaña à l’exploit. Juste avant la pause Independiente parvient à trouver le chemin des filets sur une frappe placée de Jonathan Menendez parfaitement servi dans le cœur de la surface par Pablo Hernández. La rencontre s’équilibre au retour des vestiaires, les occasions s’enchainent de part et d’autre. Le but du break arrive en tout fin de rencontre. Sur un contre, Cecilio Domínguez se joue de la défense et offre le but au chilien Hernández, l’homme du match.

Godoy Cruz - Rosario Central : 0 - 0

Duel entre mal-classés en Superliga bien occupés en Copa Libertadores. Si le match n’était pas d’un grand niveau Godoy s’est tout de même montré le plus dangereux malgré une possession favorable au Canallas. Si el Tomba n’a pas marqué c’est en grande partie à cause du portier de Central. Jeremías Ledesma réalisant plusieurs sauvetages remarquable dont cette double parade élue arrêt de la journée.

Les buts

Classement

argj22

Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca