Une victoire 2 à 0 face à Boca permet aux joueurs de Pipo Gorosito de soulever le premier titre majeur du club.

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Relégué en Primera B Nacional malgré une belle neuvième place en Superliga, Tigre a su surfer sur sa formidable dynamique de fin de saison pour décrocher un titre face à Boca Juniors qui lui permet de prendre part à la plus belle des compétitions, la Libertadores.

En éliminant successivement les deux clubs de Santa Fe, Colón au premier tour, Unión en huitièmes, le champion Racing en quart avant de se défaire de l’Atlético Tucumán en demi-finale, le Matador a fait preuve de caractère tout au long de cette Copa Superliga. Avec ces victoires, viennent les prestations. Des renversements de situations, une goleada (5-0 contre le Decano) des joueurs clés comme Walter Montillo (formidable numéro dix qui a choisi de mettre un mouchoir blanc sur sa retraite pour tenter de maintenir le club dans l’élite) et un homme Néstor Gorosito, qui a réussi à redonner confiance à tout un groupe et qui a permis à ses joueurs de rivaliser avec les plus grands. Depuis sa nomination à la saint Valentin et alors que le club enchaînait les contre-performances, Tigre a remporté onze de ces dix-sept matchs et ne concédant que trois défaites. Si le maintien a été raté de peu malgré les victoires à Rosario Central, à Vélez, à Córdoba contre Talleres ou contre River Plate au monumental, la confiance emmagasinée par le Matador l’a rendu invincible (ou presque) dans cette Copa Superliga. C’est dans cet esprit et sûr de leur force que les joueurs de Tigre se sont rendus à l’Estadio Kempes de Córdoba. À contrario les joueurs de Gustavo Alfaro se sont qualifiés petitement pour cette finale sans rassurer ni briller. Avec un but inscrit en quatre rencontres et un niveau de jeu loin de celui qui lui avait permis de voir Madrid avant d’y mourir, Boca, par son effectif et son histoire, restait pourtant le favori de cette finale sur terrain neutre.

Dans un Mario Alberto Kempes rempli au trois-quart par la hinchada boquense, ce sont bien les Xeneizes qui entrent le mieux dans cette rencontre, sans avoir la possession du ballon. Malgré les absences de Nahitan Nández et d’Iván Marcone, tous deux suspendus, tandis qu’Agustín Almendra était en Pologne avec la sélection des moins de vingt ans (depuis éliminés par le Mali aux tirs au but) Boca va se créer la première grosse occasion au quart d’heure de jeu par son buteur Darío Benedetto. Parfaitement lancé en profondeur, sur un contre, par un Mauro Zárate inspiré, Pipa prend de vitesse le défenseur Néstor Moiraghi pour se présenter seul face à Gonzalo Marinelli. Benedetto ouvre son pied droit et voit sa frappe s’écraser sur le poteau du portier de Tigre. Un raté incroyable pour un joueur de sa trempe et qui prouve à quel point le joueur est en plein doute. Car pour trouver une trace de son dernier but inscrit dans le jeu avec Boca il faut remonter au 12 mars et une victoire 3-0 contre Tolima en Libertadores. Dans la foulée Sebastián Villa parvient à créer du danger en obligeant Marinelli à se coucher pour bloquer son tir croisé.

Mais Tigre sait souffrir, faire le dos rond, résister avant de profiter de la moindre opportunité pour faire mal. Si Boca s’appuie sur son jeu long et saute régulièrement son milieu de terrain, Tigre, lui cherche constamment ses deux joueurs créateurs, Walter Montillo et Cachete Morales qui excellent dans le jeu entre les lignes. Dix minutes après l’incroyable manqué de Benedetto un autre attaquant entre en scène. Federico González hérite d’un ballon à droite de la surface, à peine entré dans celle-ci, il déclenche une frappe soudaine au premier alors qu’il se trouve dans le prolongement de la ligne des six mètres. Un tir qui surprend Esteban Andrada trop attiré par la présence de joueurs devant le but laissant supposer un centre à venir. Une faute de main inhabituelle pour le très bon portier de l’Albiceleste qui permet au Matador d’ouvrir le score sur sa première occasion. Boca cherche alors à prendre le contrôle du jeu sans parvenir à se défaire du gros pressing de Tigre au milieu du terrain qui n’hésite pas à se projeter en nombre vers l’avant dès la récupération du ballon. À la demi-heure de jeu, l’ailier Lucas Janson, part à l’extrême-limite du hors-jeu (voire hors-jeu) défier Andrada. Carlos Izquierdoz, qui ne brille pas par sa vitesse commet l’irréparable dans la surface. Un tacle par derrière non maîtrisé qui déséquilibre Janson au moment de sa frappe. Néstor Pitana désigne logiquement le point de penalty. Janson se charge lui-même de le transformer en glissant le ballon sous le ventre d’Andrada parti du bon côté. Dos au mur, les hommes de Gustavo Alfaro vont bien tenter de répondre mais ni Benedetto, inefficace une fois encore, ni Mauro Zárate, dont le coup franc vient flirter avec l’équerre de Marinelli ne permettront à Boca Juniors de réduire la marque avant la pause.

Le second acte sera totalement à l’avantage de Boca qui va prendre d’assaut la cage adverse. Une tête plongeante hors cadre de Pipa, une frappe à l’entrée de la surface signée Carlitos Tévez qui heurte le haut de la transversale, une magnifique tête de Benedetto qui touche du bois pour la seconde fois dans le match, un tir lointain de Cristian Pavón qui n’inquiète pas outre mesure le portier du Matador, bien dans son match. Non Boca n’y arrivera pas et regrettera longtemps le premier duel perdu par son numéro en début de match. Tigre de son côté, s’est contenté de gérer les offensives boquenses tout en restant compact et attentif défensivement. Ce titre du Matador permet au club de se qualifier pour la prochaine Libertadores et donne un coup de vieux aux promedios qui devraient rapidement être enterrés tellement ils semblent d’une autre époque à l’heure où Tigre se voit relégué en Primera B.

Le tableau final de la Copa Superliga

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca