Auréolés de leur nouveau statut de leader, Argentinos et Lanús ont tous deux craqué ce week-end. Leur faux-pas permet à Boca, auteur d’une bien pâle prestation contre Vélez, de les rejoindre en tête. Avec huit équipes qui se tiennent en trois points, cette édition de Superliga est plus que jamais indécise.

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L’affiche du week-end : Vélez et Boca se séparent sans but, ni spectacle

Au coup d’envoi de ce classique du fútbol argentin, seuls deux petit points séparent le Fortín des Xeneizes. Dès lors, l’occasion était bien belle pour les joueurs de Gabi Heinze de battre et surtout dépasser son adversaire du jour au classement, et se rapprocher de la tête du classement. Au stade José Amalfitani, deux hommes s’apprêtaient à vivre une soirée spéciale : Fernando Gago et Mauro Zárate. Le premier, arrivé cette année du côté de Liniers, affrontait pour la première fois son club formateur, tandis que le second revenait pour la première fois avec le statut de traître dans le club qui l’a formé et tant chéri avant de le haïr après son transfert à Boca. Copieusement sifflé et insulté dès sa sortie du tunnel, l’ex de West Ham s’apprêtait à vivre une soirée frustrante. Il en allait de même autant pour les locaux que les visiteurs. Dans une chaude ambiance, Boca manquait de peu de cueillir à froid Vélez dès les cinq premières minutes de jeu, par Zárate puis Izquierdoz. Dans une première mi-temps qui voyait les deux camps s’observer timidement, difficile de souligner autre chose que les coups de sifflet à répétition de l’arbitre, Patricio Loustau, qui donnaient lieu à un match haché, peu plaisant. Les discours de Heinze et Alfaro au repos avaient le mérite d’exciter les vingt-deux acteurs pendant au moins cinq minutes qui ont vu le portier Alexander Domínguez bloquer deux tentatives de Zárate, et Vélez frapper la barre puis frôler le poteau d’Andrada par Leandro Fernández et Agustín Bouzat. Mais le spectacle allait retomber avec le deuxième carton jaune de Fabra dès le retour des vestiaires, pour une faute aussi inutile que grossière, qui augurait le remplacement défensif d’Alexis Mac Allister par Junior Alonso. Il ne se passait alors plus grand chose, hormis la sortie animée de Zárate avec qui la hinchada de Vélez a officialisé le divorce avec une animosité certaine dimanche soir. Après une dernière occasion sur un déboulé finalement mal négocié par le pibe boquense Almendra, les deux équipes partageaient les points et leur colère contre l'arbitre, chacun réclamant un penalty. Un score nul et vierge qui n'étonne plus entre Boca et Vélez, puisque leurs trois dernières confrontations n'ont accouché d’aucun but. Une occasion gâchée pour les deux clubs de faire la belle opération de la journée : Boca recolle tout de même au duo Argentinos-Lanús alors que Vélez reste sixième, à 3 points de son adversaire du jour.

Le rebond tant attendu pour San Lorenzo, aux dépens d’Argentinos

À priori, le Nuevo Gasómetro accueillait une rencontre déséquilibrée entre Argentinos Juniors, punteros et meilleur défense de Superliga (six buts encaissés en douze journées seulement), et un San Lorenzo en piètre état : le club est la seconde pire défense (20 buts) et reste sur quatre défaite consécutives en championnat. Si le match s’est avéré être déséquilibré, rares sont ceux qui avaient envisagé qu’il basculerait du côté du Ciclón. Malgré un début de match dominé par les joueurs de la Paternal, San Lorenzo montrait assez vite des signes encourageants par rapport à leurs précédentes sorties. Au bout de dix minutes, l’attaquant de pointe Adolfo Gaich se présentait seul face à Chávez qui, d’une parade du bout du pied, empêchait son équipe d’être menée. Pour l’instant. Dix minutes plus tard, le danger revenait sur la cage du gardien d’Argentinos : suite à un corner, le centre d’Óscar Romero trouvait la tête du défenseur central vétéran Gonzalo Rodríguez dans les six mètres adverses pour l’ouverture de la marque. Peu de temps après, c’est le frère d’Óscar, Ángel Romero, qui délivrait une merveille de centre à destination de Gaich. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, le jeune buteur ne laissait pas passer l’occasion d’aggraver l’écart avec Argentinos : 2-0. Un score logique au vu de la fébrilité du Bicho, dont on avait du mal à reconnaitre la solidité défensive. Quelques secondes avant que la mi-temps ne soit sifflée, une mésentente coupable de la défense d’Argentinos permettait aux locaux de porter le coup de grâce : pour une main discutable dans la surface, l’arbitre désignait sévèrement le point de pénalty. Aux neuf mètres, Ángel Romero transformait à contre-pied sans trembler, et pliait le match. Durant la seconde mi-temps, bien moins animée, Argentinos ne trouvait toujours pas la faille dans la défense à cinq mise en place par Juan Antonio Pizzi, et était plus proche d’encaisser un quatrième but que de sauver l’honneur. En perdant pour la première fois depuis la huitième journée, le Bicho marque le pas mais reste leader. San Lorenzo, lui, retrouve enfin le goût de la victoire grâce notamment aux frères Romero, avant d’aller défier l’équipe du moment en Argentine : l’Atlético Tucumán, fort de cinq succès sur les cinq dernières journées.

Le Gimnasia confirme ses progrès et fait danser Diego

Au programme lors de cette journée, le match de la peur entre Aldosivi et le Gimnasia, respectivement vingt-deuxièmes et bons derniers du promedio argentin. Après sa défaite frustrante contre son ennemi Estudiantes dans le derby de La Plata, le Lobo avait à cœur de se rattraper contre un adversaire direct pour la descente. Ayant déjà laissé filer des points contre Godoy Cruz deux semaines plus tôt, la victoire était obligatoire pour le Tiburón qui se doit de prendre les points face aux équipes en difficulté dans cette Superliga. Les vingt premières minutes du match étaient dominées par les locaux, qui tiennent le ballon stérilement, avant que les hommes de Diego Maradona ne se réveillent petit à petit. Leur réveil était brutal pour Aldosivi qui assistait au premier but des Platenses : après un cafouillage dans la surface, le central Maximiliano Coronel crucifiait à bout portant le gardien Lucho Pocrnjic. L’ouverture du score marquait le début d’un gros temps-fort pour les Lobos : très remuant, Eric Ramírez provoquait une belle envolée de Pocrnjic, qui ne faisait que retarder l’échéance. Celle-ci arrivait cinq minutes plus tard : au bout d’une contre-attaque rondement menée par le Caco García, Ramírez inscrivait son nom au tableau d’affichage. Totalement étouffé, le Verde ne trouvait aucune solution face au 4-2-3-1 de Diego, qui fonctionnait particulièrement bien. A cette domination, s’ajoutait un coup de pouce de l’arbitre pour le Lobo. Peu de temps après une main de Caire non-sifflée dans sa propre surface, il accordait un pénalty généreux pour le Gimnasia. Très tranquillement, Matías García enfonçait le clou en ouvrant son pied à l’heure de jeu. Déjà ravi, Diego voyait son joueur, José Paradela, lui rendre un bel hommage en slalomant entre trois défenseurs, avant de trop élever son ballon une fois devant le but. Symbole de Lobos qui ont mis de l’intensité jusqu’au bout, Licht enlevait d’un tacle le piqué de Bertoglio qui se dirigeait vers le but vide avant le coup de sifflet final. Sans avoir sauvé l’honneur, le Tiburón rentre la tête basse aux vestiaires : il se retrouve dépassé par Patronato au promedio. Avec un calendrier compliqué en approche, les choses se compliquent sérieusement pour Aldosivi. Le Lobo confirme ses progrès, mais aussi son irrégularité. Il aura fort à faire pour se sauver de la Nacional B. Mais, avec le Diez à sa tête, rien ni personne n’est à l’abri d’un miracle…

Lanús et River calent chez eux, un rouleau-compresseur nommé Atlético Tucumán

En cette treizième journée de championnat, seuls onze matchs se jouaient : l’affiche Arsenal-Colón étant reportée au 14 décembre pour cause de finale de Copa Sudamericana des seconds (qu’ils ont d’ailleurs perdue 1-3). Puntero à égalité avec Argentinos, Lanús recevait le modeste Banfield pour confirmer son nouveau statut : les Granates ratent le coche avec une défaite surprise à domicile sur le plus petit des scores. L’autre surprise est survenue à quelques kilomètres de là, au Monumental, puisque le campeón de América, River, s’est incliné face aux Canallas de Rosario Central récompensés de leurs bonnes intentions par une grossière bévue de Martínez Quarta, qui offre la victoire aux Rosarinos. Quelques jours après l’annonce du départ du Chacho Coudet en janvier pour l’Internacional Porto Alegre, le Racing n’a pas paru perturbé et s’est logiquement imposé devant Huracán sur un but du Príncipe Reniero devant son public. Vainqueur la semaine dernière dans le Clásico platense, Estudiantes engrange trois points pour la quatrième journée d’affilée en disposant dans la douleur de Talleres (1-0). En parlant de Córdoba, le Central a battu chez lui Patronato dans un match prolifique (3-2) : victoire importante pour les Cordobeses, qui s’éloignent un peu plus du descenso avec ce succès face à un concurrent direct. Loin des bas-fonds du classement, l’Atlético Tucumán continue sa série victorieuse avec un cinquième succès en autant de journées sans forcer sur le terrain d’Unión (1-0). Cela permet aux Tucumanos de se rapprocher des sommets en se positionnant à seulement trois points du trio de tête. Á Mendoza, Godoy Cruz s’enfonce toujours plus dans une saison laborieuse : nouvelle défaite (1-2), la huitième en neuf matchs, contre un Independiente qui se refait une beauté depuis le départ de Sebastián Beccacece. De retour dans son enceinte Marcelo Bielsa après son cauchemar contre le Lobo deux semaines plus tôt, Newell’s s’est rassuré en dominant de la tête et des épaules Defensa y Justicia (2-0), et reste en embuscade malgré sa neuvième place, à quatre points de Lanús, Argentinos et Boca.

Les buts

Résultats

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Classement

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Andoni Ospital
Andoni Ospital
Sur la voie du bonheur, tous les chemins mènent à El Calafate.