En écrasant Colón, le River Plate de Marcelo Gallardo a décroché son quatorzième titre de l’ère la plus incroyable de son histoire avec, dans l’encre dorée qu’il utilise pour écrire ce nouveau chapitre, un diamant nommé Julián Álvarez.

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Trois victoires, quatre nuls et une seule défaite. Si l’on cherchait un motif d’espoir côté Colón à l’heure d’affronter River Plate, il fallait s’appuyer sur le fait que le coach, Eduardo Domínguez était l’un des rares à savoir faire tomber le River de Marcelo Gallardo. Malheureusement pour le peuple sabalero, l’espoir a été de courte durée. Dans l’étouffant Madre de Ciudades de Santiago del Estero, le suspense a été de courte durée. Non pas au score, l’écart se creusant au fil des minutes pour s’amplifier en fin de partie, mais dans le scénario. Car le 4-2-3-1 de River a tranquillement posé sa main sur la rencontre, contrôlant la possession, gérant autant que peu les belles percussions de Facundo Farías, seul véritable générateur de danger d’un Colón très peu inspiré sur le plan tactique pour être dangereux. Et une fois encore a laissé son diamant être décisif.

Il parait que le génie se niche dans le détail. On dit aussi que l’on reconnait le génie à sa capacité à créer à partir de rien. À River, le détail se nomme Julián Álvarez. À River, celui qui peut créer sur du vide se nomme Julián Álvarez. On le voit ainsi en mode avant-centre, joueur de pivot qui ouvre sur les côtés, qui bondit à la réception d’un caviar signé Santiago Simón et fin de premier acte pour ouvrir le score, ou quand il surgissait au premier poteau pour définitivement plier l’affaire peu avant l’heure de jeu. On le voit aussi venir chercher le ballon pour créer un tableau de maître à partir d’une toile blanche, comme sur cette frappe croisée du gauche qui sollicitait Burián, ou comme sur cette nouvelle incursion conclue par une frappe sur le poteau que Rollheiser n’avait ensuite plus qu’à convertir en 3-0 (son premier but professionnel à River), ou comme sur ce délice de service pour Jorge Carrascal sur le 4-0. River s’est en effet imposé 4-0, son diamant est impliqué sur les quatre buts et Colón n’a été finalement qu’un simple partenaire de jeu.

Un partenaire qui restera dans l’histoire comme l’adversaire du quatorzième titre de Marcelo Gallardo en sept saisons, celui du dix-septième titre avec le maillot à la bande d’un Leo Ponzio entré en fin de partie et célébré avec les honneurs qu’il mérite à l’aube de son incroyable carrière. Un Ponzio capitaine revenu dans les heures sombres du club pour en devenir légende, l’homme qui est désormais le joueur le plus titré d’un club plus que centenaire. Conclusion magnifique d’une carrière et d’une année qui voit le River de Gallardo continuer d’écrire l’histoire sous nos yeux. Avant d’ajouter d’autres chapitre l’année prochaine.

Photos : 2021 Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.