Entre goleadas et victoires aux forceps, deux équipes se détachent au moment d’entrer dans le dernier virage de la première phase de la Copa de la Liga 2022

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Leaders de leur groupe

Attirer les regards n’a jamais posé de problème au toujours élégant Fernando Gago. Même pas son arrivée à la tête du géant Racing après une première expérience mitigée sur le banc de touche du modeste Aldosivi de Mar del Plata. Si les doutes étaient nombreux après les deux résultats nuls pour entamer le tournoi malgré la confiance d’un Pintinta sûr de son coup, sa réussite, depuis, rassure une bonne partie de la hinchada du Cilindro. Seule équipe invaincue après neuf journées, Racing est solidement installé à la tête du groupe A avec cinq points sur Newell’s, premier non-qualifié pour la seconde phase.

Les détracteurs pointent du doigt la faiblesse des adversaires lors des six victoires (hormis le succès sur la cancha d’Independiente) quand le partage des points s’impose dès que l’adversaire parvient à aligner trois passes consécutives (River Plate, Defensa y Justicia et à un degré moindre Gimnasia en ouverture de Copa). Toujours est-il que le groupe de Gago a fait preuve de caractère pour écraser le Sarmiento d’un Licha López à l’honneur pour son retour au Presidente Perón. Une goleada en une mi-temps après avoir concédé l’ouverture du score pour finir sur un score sans appel 4-1 et un doublé d’Enzo Copetti, le buteur en forme de Racing. Mieux encore, dans le dur pour faire sauter le verrou de Platense lors de la dernière journée, la bande à Gago a su arracher les trois points dans les arrêts de jeu sur un penalty transformé d’Edwin Cardona de retour de blessure et en recherche de confiance et qui a pu compter sur l’élégance du tireur désigné Copetti. Une victoire en fin de match qui rappelle la victoire arrachée en Sudamericana face aux uruguayens de River Plate.

Au classement de la zone A, derrière l’équipe d’Avellaneda on retrouve deux formations habituées à régaler les amoureux du ballon rond. River Plate, deuxième, qui s’est parfaitement relancé après la désillusion dans son Superclásico en s’imposant à Florencio Varela 2-1 grâce à ses pibes formés au club, Santiago Simón et un Enzo Fernandez monstrueux en ce moment (et qui attire les regards des scouts d’un grand club anglais qui vient d'enrôler une araignée ainsi que de son plus grand rival local). Puis en écartant Argentinos Juniors 4-2 quelques jours après une victoire à Lima pour lancer sa campagne en Libertadores. Deux longueurs plus loin on retrouve le Defensa de Seba Beccacece qui montre sans doute le plus beau jeu du pays et parfaitement guidé par un entraîneur capable du meilleur (quand il est aux manettes del Halcón) et du pire (dès qu’il change de club). La dernière victime se nomme Talleres. Une T bien pâle malgré la bouffée d'oxygène en Libertadores et qui sait recevoir dans son stade en concédant un lourd 5-1. Des Córdobes bon dernier avec une seule victoire en neuf sorties.
 

Dans le groupe B, c’est le club d’Estudiantes qui se distingue. Si l’ADN du club n’est pas celui de proposer du jeu, le cru 2022 montre une force de frappes impressionnante actuellement. Meilleure attaque du tournoi, le Pincha vient de faire trembler les filets à douze reprises en trois matchs (en comptant la Libertadores). Trois buts à Mendoza, dont le penalty du jeune Zapiola sur le gong, face à Godoy Cruz pour arracher le nul (ce Tomba est clairement sous-coté dans ce tournoi) et cinq buts à La Plata pour rouler sur Central Córdoba où Boselli s’est offert un triplé (meilleur buteur de la Copa avec sept réalisations comme Cauteruccio) et une passe décisive. Derrière un groupe de trois, à égalité de points, reste à portée de fusil du León. D’abord le surprenant promu, Tiggre, qui, dans les ultimes secondes, prive Independiente d’une victoire à domicile qui lui échappe en Copa de la Liga depuis bientôt deux mois. Ensuite vient le Tiburón dirigé par el Titán Palermo. Aldosivi est sur une série de quatre victoires consécutives dont les deux dernières acquises à l’extérieur, sur les pelouse des Santafesinos de Colón (1-3) et Lanús (1-2). Emmené par les vétérans uruguayens Cauteruccio et le Tanque Silva, Aldosivi est la sensation de cette Copa. Dernier membre de ce trio, Boca Juniors. Le succès dans le Superclásico n’était qu’une victoire en trompe l’œil. Les joueurs de Sebastián Battaglia multiplient les déconvenues tant et si bien que son poste pourrait lui être retiré sans tarder. Une seule victoire à la Bombonera dans cette compétition. Elle remonte au 20 février à l’occasion de la réception d’un Rosario Central proche de l’implosion. Incapable de surfer sur l’ivresse d’une victoire au Monumental, Boca n’a pas gagné depuis. Deux nuls face à Arsenal de Sarandí (2-2) et à Liniers face à Vélez pour un 0-0 qui illustre le niveau actuel des Bosteros. Entre ces deux rencontres, une défaite 2-0 en Libertadores, en Colombie face au Deportivo Cali qui lutte pour ne pas être dernier de son championnat. Rien ne va à Boca et malgré l’amour que beaucoup portent à Riquelme, il serait temps de s’interroger sur la stratégie qu’il développe.

La course au maintien

Si depuis 2019, la Liga Profesional de Fútbol, a gelé les relégations tout en faisant grimper le nombre de clubs engagés à vingt-huit en Primera (une folie), elles sont de retour cette année.

Pour rappel, en Argentine, la relégation se calcule toujours sur la moyenne de points (promedios) obtenus sur les trois dernières années dans l’élite (2020, 2021 et donc cette année 2022). Les promus Tigre et Barracas, jouent tout sur cette unique année 2022. À la fin de l’année, les deux dernières équipes aux promedios sont reléguées (les dirigeants désirent réduire au plus vite le nombre d’équipe en première division et le nombre de relégué devrait augmenter dans les années à venir si tout ce petit monde parvient à se mettre d’accord - dans quinze ans). Les performances de chaque équipe durant la pandémie comptent donc tout autant que les points pris dans cette Copa (à laquelle s'ajoute le championnat du second semestre).

À ce jeu dangereux (tant le combat de l’ascenso rendrait l’enfer paradisiaque) et vu les dynamiques actuelles des différentes équipes, Patronato et l’Atlético Tucumán ont de quoi craindre le pire. Avec six défaites en neuf matchs, le Patrón de Paraná fonce dans le mur. Si la victoire face à Unión 2-1 sur un doublé de Lucas Barrios avait de quoi redonner espoir, la défaite face au Banfield d’un Galoppo une nouvelle fois buteur coûte chère comme celle de la cinquième journée à domicile face à Sarmiento un concurrent direct. Avec une Copa qui s’arrêtera cinq matchs pour Facundo Sava, le spectre d’une descente se rapproche. Pire équipe de cette année 2022, le Decano del Norte file tout droit vers la relégation. Une seule victoire (face à Patronato) pour l’Atlético Tucumán en neuf rencontres. Deux victoires depuis le 17 octobre 2021. Treize victoires toutes compétitions confondues en plus d’un an de football local. Le dernier bourreau du Decano se nomme Gimnasia pour une victoire du Lobo à San Miguel de Tucumán 2-1 (doublé de Tarragona) dans un Monumental qui n’effraie plus personne depuis trop longtemps.

Les buts

Classement

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca