Gimnasia n'y arrive plus, le Decano chute face à Patronato et les victoires in-extremis de Racing et Boca nous offrent un sprint final bouillant.
En inside
Racing - Rosario Central, LE match du championnat
Le match du vendredi promettait. Tout d'abord, un alléchant duel entre deux ex-Xeneizes qui débutent leurs carrières d'entraineurs, Fernando Pintita Gago contre l'Apache Carlos Tévez. Deux destins bien différents puisque l'un joue le titre et l'autre bataille pour améliorer les fameux promedios et ainsi éviter aux Canallas de descendre (aucun risque cette saison, mais attention aux prochaines). Lors de la première mi-temps, nous avons tout d'abord vu l'équipe de Gago tenter de proposer le football qu'on a l'habitude de voir au Cilindro cette saison (les matchs ennuyeux se comptent sur les doigts d'une main). Très vite, la promesse Carlos Alcaraz ouvre le score pour la Academia. Ce n'est pas anodin tant Racing a du mal à inscrire des buts dernièrement. On pensait alors se diriger vers une nuit bien tranquille du côté d'Avellaneda. Que nenni, après quinze minutes de jeu Racing n'y arrive plus. Pire, les hommes de Tévez se procurent de très grosses occasions en contre. À la 19e minute, Facundo Almada égalise après un excellent centre de Lautaro Blanco, à la 24e minute, Facundo Buonanotte profite d'une autre excellente passe du latéral Canalla et à la 33e minute, Alejo Veliz marque le but du break. 1-3 à la pause, stupéfiant. Leçon tactique de Carlitos Tévez à son ex-coéquipier. Gago se devait de réagir à la mi-temps, et même si ce dernier refusera en conférence de presse de nous dire ce qu'il a dit à ces joueurs, il effectue trois changements : Carbonero pour Heinze, Cáceres pour Mura et surtout Vecchio pour Gómez. L'entrée d'Emiliano Vecchio a été incroyable, grâce à son intelligence de jeu il a réussi à faire jouer le reste de ses coéquipiers. 65e minute, il marque le but du 2-3. Deux minutes plus tard, Maxi Romero égalise sur une passe d'Emiliano. Joli coup du destin pour l'attaquant qui a débuté le match en raison de l'état grippal d'Enzo Copetti, titulaire habituel. 3-3. La fin de match s'annonce folle, on ne sera pas déçu. Malgré la persévérance des joueurs de la Academia, le score restera à 3-3, les bleus et blancs ratant de grosses occasions. Il faut attendre les arrêts de jeu pour qu'Aníbal Moreno fasse exploser le Cilindro grâce à un remarquable coup de casque. La Academia se replace donc, troisième, à deux points de Boca. Racing a envoyé un message : il n'abandonnera pas.
Mornes retrouvailles
Banfield et Godoy Cruz se retrouvaient de nouveau trois jours après un quart de finale de Copa Argentina à San Luis qui a vu le Taladro s’imposer aux tirs au but grâce à un excellent Cambeses, les deux équipes s’affrontaient de nouveau, cette fois si au stade Emiliano Sola, entre du Taladro. La première mi-temps fut extrêmement morne, Banfield n’étant pas aidé par la blessure de Cabrera dès la 12e minute. El Tomba se procure les meilleures occasions, notamment une tête qui s’écrase sur la transversale et ouvre même le score par l’intermédiaire de Breitenbruch sur une passe dé du toujours très bon Martin Ojeda. Après de très longues minutes de vérification au VAR, le but est finalement annulé. Juste avant la pause, conséquence d’une belle action collective, Badaloni inscrit finalement le premier but valide de la rencontre (passe d’Ojeda). Banfield revient en seconde période animé d’une tout autre énergie et il ne faut pas attendre longtemps pour l’égalisation. Faute sur Andrés Chávez dans la surface, le Commandant se fait lui-même justice et marque son pénalty. Il a même l’occasion de marquer un doublé, mais Rodríguez l’en empêche. Finalement, avec l’impression que les deux clubs se contentaient du résultat, on en reste là du côté de la banlieue sud de Buenos Aires.
River rebondit
River se rendait à La Paternal pour affronter Argentinos. Après une énième déception cette saison (élimination de la Copa Argentina face à Patronato), ce match était crucial pour les Millionarios qui se devaient d’obtenir un bon résultat dans la course à la qualification à la Copa Libertadores. Avec l’absence de Nicolás De La Cruz (douleur au genou droit) et d’Emanuel Mammana (gêne au genou gauche), Marcelo Gallardo a improvisé une formation en 5-2-3. Le jeu s’est déroulé loin des surfaces pendant les vingt premières minutes et l’occasion la plus nette est revenue aux locaux, avec un tir de Moyano excellemment repoussé par Armani. River n’a pas pu s’installer dans le jeu en raison de l’absence d’un milieu de terrain créatif tel que Palavecino ou De La Cruz, qui ne lui a pas permis de faire plus de cinq passes d’affilée dans la moitié de terrain d’Argentinos. Du côté du Bicho, les difficultés se sentaient dans le dernier tiers. Il faudra attendre la 34e minute pour voir les hommes de Gallardo se créer une occasion. La seconde période commence comme la première, malgré les changements tactiques du Muñeco, qui s’était une nouvelle fois trompé en début de match. Jusqu’à l’apparition du génie. On sentait que c’était un match qui se jouerait sur des détails. Et qui mieux que Juanfer Quintero pour frapper ? Entrée à la 56e, le Colombien propulse un missile en pleine lucarne sur coup franc. Lanzillota ne pouvant absolument rien faire. Golazo. Trois minutes plus tard, Argentinos, visiblement sonné, offre sur un plateau le 0-2 après une grossière erreur défensive et un bon pressing du très controversé Beltrán. Laissant de gros boulevards derrière, Argentinos finit même par prendre un troisième but, cette fois-ci signé Palavecino. Borja inscrit même un 4e but en toute fin de match. Après une provocation inutile à la hinchada locale, il voit finalement son but signalé hors-jeu par le VAR. Avec trois buts inscrits pour quatre tirs cadrés, River s’est montré extrêmement efficace, une qualité qui lui faisait défaut ces derniers temps. Victoire importante et nécessaire pour le club de Núñez.
Pendant ce temps
En ouverture de journée, le Lobo se rendait à Barracas pour tenter de se relancer après deux défaites consécutives face à Central Córdoba à Santiago del Estero et à domicile contre Tigre. GELP et el Guapo se partagent logiquement les points à l'issue de la rencontre. Les matchs du vendredi ont été spectaculaires, c'est le moins qu'on puisse dire. Tigre n’a fait qu'une bouchée de la lanterne rouge Aldosivi. Nouveau doublé de Retegui qui consolide sa place de meilleur buteur du championnat avec quinze buts, le Matador s'impose tranquillement 3-0 dans son antre. Le second match opposait un Estudiantes qui n'y arrive plus contre un Colón absolument désastreux qui vient d'en manger quatre à domicile contre Argentinos et qui a récemment reçu une petite visite de la Barra Brava. Après une première mi-temps équilibrée, Colón met le feu aux poudres, mené par un Pulga Rodríguez en feu. Défaite 2-4 qui voit le Russo Zielinski démissionner une nouvelle fois, cette fois-ci de manière actée et définitive. Ñulls s’impose – non sans souffrir – à Santa Fe contre un Unión dominant mais stérile. L'autre grand club de Rosario nous offrira certainement le match du championnat face à Racing.
Le rendez-vous immanquable du samedi était sans aucun doute le clásico entre San Lorenzo et Huracán. Dans un Nuevo Gasómetro chauffé à blanc (comme toujours lors des clásicos), il n'a pas fallu attendre longtemps pour voir les hinchas du Ciclón célébrer : Ezequiel Cerutti inscrit le seul et unique but de la rencontre dès la deuxième minute. La mission était double pour les hommes d'Insua qui se sont contentés de défendre leur avance : freiner le Globo dans la course au titre et se replacer dans la table générale afin d'essayer d'accrocher la Sudamericana. Les autres matchs ont été absolument soporifiques puisque tant Platense face à Defensa y Justicia et Central Cordoba contre Sarmiento nous ont offert des matchs vierges de tout but. Independiente s'impose à Sarandí grâce au but de Vallejo à la troisième minute. Cinquième victoire consécutive en championnat pour el Rojo qui semble se remettre sur la bonne voie malgré son élimination de la Copa Argentina aux tirs au but face au vice-champion en titre, Talleres.
La victoire de Racing avait mis la pression à l'Atlético Tucuman ainsi qu'à Boca. Alors que le Decano se rendait à Paraná pour y affronter un Patronato qui n'en finit plus de faire tomber les géants, le groupe de Pusineri n'échappe pas à la règle. Malgré l'ouverture du score précoce (Coronel, 5e minute), les Norteños laissent les trois points et ce, malgré l'énorme occasion d'égalisation d'Enrique Borja en toute fin de match. La pression incombait donc à Boca, qui recevait Vélez à La Bombonera. Avec une défense centrale totalement remaniée, les Xeneizes n'y arrivent pas contre le Fortín. Pire que cela, les hommes de Medina s'offrent même les meilleures occasions. La victoire vint une nouvelle fois de Boca Predio. Les jeunes bosteros étant devenus une pièce indispensable de l'équipe d'Ibarra qui enchaine les blessures en cascade. Langoni ne marque pas ? Javier Morales s'en charge. Le Toro, disputant à peine son troisième match professionnel inscrit son second but consécutif (le premier contre Quilmes quatre jours plus tôt lors de la victoire en Copa Argentina). La fin de match virera au champ de bataille, mais les Xeneizes, sans convaincre, obtiennent trois points en or. Ainsi que la tête du championnat.
Les buts
Classement
Photo une : ALEJANDRO PAGNI/AFP via Getty Images