19e journée du Clausura bolivien et la bataille à distance fait rage entre les deux géants. Relégué à huit longueurs de Bolívar, The Strongest ne peut se permettre le moindre écart. Inside au Rafael Mendoza Castellón, l’antre des Tigres.
Sans tenir compte de l’importance du clásico prévu jeudi prochain entre Bolívar et The Strongest, le gouverneur de La Paz Felix Patzi a pris la décision de fermer la principale enceinte du pays : l’estadio Hernando Siles. Pourtant, les travaux de réhabilitation de la piste athlétique du stade n’ont toujours pas démarré, il est donc normal de s’interroger sur la pertinence de cette décision. Quoiqu’il en soit, les deux clubs de La Paz ont dû chercher des solutions afin de préparer au mieux leurs deux dernières rencontres restantes à domicile. Pour les Tigres du Strongest c’était tout vu. Le club vient d’installer des projecteurs autour de l’Estadio Rafael Mendoza Castellón, petit stade historique du club situé dans la zone d’Achumani, au sud de la ville, à 3 400m d’altitude. Inauguré en 1987 lors d’un Strongest-Peñarol, le complexe sert aujourd’hui de centre entrainement et a déjà accueilli deux rencontres de championnats en août dernier. Plus récemment, l’enceinte a même été utilisée pour le tournage d’un film sur l’histoire du Strongest intitulé « Fuertes », un panneau d’affichage des années 20 a d’ailleurs été laissé sur place par la production.
Pour le compte de cette 19ème journée, The Strongest reçoit l’Universitario de Sucre qui lutte pour ne pas jouer les barrages en fin d’année. L’accès au stade n’est pas adapté pour ce genre d’événement et les spectateurs venus du centre-ville n’ont qu’une option pour atteindre la calle 34 d’Achumani. Les gradins sont loin d’être pleins lorsque les équipes entrent sur la pelouse mais les effets visuels et sonores rendent une toute autre impression qu’à l’Hernando Siles, bien trop grand pour accueillir un simple match de Liga bolivienne. Ici, le spectateur est au plus près de la pelouse et les joueurs ressentent mieux la ferveur véhiculée par leurs supporters. Le match est agréable à suivre et ce sont les visiteurs qui ouvrent le score contre le cours du jeu (Arguello, 21’). Dix minutes plus tard Marvin Bejarano s’offre une percée et trouve le petit filet de Brun (1-1, 34’). L’espoir sera de courte durée lorsque Diego Bejarano coupe la trajectoire d’un centre dans son propre but juste avant la mi-temps (1-2 pour l’Universitario). La seconde période est plus tendue et Matias Alonso voit ses efforts récompensés à l’heure de jeu (2-2). L’entrée du jeune Henry Vaca donnera le tournis à la défense de l’Universitario qui termine le match à 10 suite à l’exclusion de Verduguez (66’). A 10 minutes de la fin le stade explose lorsque Vaca donne pour la première fois l’avantage aux siens en décochant une frappe aux 25 mètres (3-2). La tribune où je me trouve jubile et un hincha du Strongest vient vers moi et me sert dans ses bras. Il faut dire que ce but est important, il permet de revenir à 6 points du leader et ennemi, le Bolívar. Ça tombe bien, les deux clubs s’affronteront jeudi prochain pour un clásico qui s’annonce décisif. En cas de victoire, Bolívar s’offrira le championnat pour la seconde fois de l’année 2017. Reste à savoir où le match se jouera : El Alto ? stade en pelouse synthétique perché à 4000m mais avec une capacité de 25 000 places… Oruro ? capacité de 35 000 places mais à 4h de La Paz... Tembladerani ? stade historique du Bolívar mais disposant d’une seule tribune de 4 000 spectateurs... La rumeur d’une réouverture exceptionnelle de l’Hernando Siles circule également. Réponse dans les prochains jours.
Le point sur la 19ème journée
Les élections judiciaires ayant lieu ce week-end dans tout le pays, la 19ème journée s’est jouée le jeudi et vendredi. En Bolivie, toute manifestation est interdite le week-end des élections, les véhicules et taxi ont n’ont pas l’autorisation de circuler et les fêtes et rassemblements sont interdits. La journée a commencé jeudi avec la victoire de Jorge Wilstermann face à la lanterne rouge Sport Boys (pariez sur le championnat avec les bonus Ladbrokes). Les hommes de Cochabamba se sont imposés grâce à un triplé de Gilbert Alvarez qui conforte son avance au classement des buteurs (15 buts). Cette victoire permet aux Aviadors de conforter leur 3ème place synonyme de qualification en Copa Libertadores (le 1er et second, Bolívar et The Strongest sont déjà qualifiés en tant que vainqueurs des deux derniers championnats.). De son côté, le Nacional Potosi va beaucoup mieux et a disposé de Guabira 2-1, ce qui lui permet de rêver de Copa Sudamericana. Blooming et le Real Potosi se sont quittés sur un score nul et vierge sous un déluge à Santa Cruz. La grosse surprise de la journée vient du Club Petrolero qui a facilement battu l’Oriente Petrolero 3-0. Cette victoire leur permet de devancer l’Universitario de Sucre au classement cumulé et ainsi d’éviter le barrage de relégation. Enfin, dans un match sous haute tension à Oruro (les deux coachs ont été exclus), San José et Bolívar n’ont pas pu se départager (1-1, Suarez 73’/ Riquelme 62’). Ce point important permet à la Céleste de garder 6 points d’avance sur The Strongest à trois journées de la fin. Une victoire jeudi prochain face aux Tigres leur suffit pour glaner le titre de bicampeón.