Rideau sur le Clausura bolivien et grâce à un dernier succès au Félix Capriles, Jorge Wilstermann a décroché le titre. À moins qu’il le lui soit retiré dans les prochaines semaines…

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Ambiance de fête à Cochabamba pour la dernière de l’année, celle qui devait couronner le vainqueur du Clausura. Au coup d’envoi, le Rojo avait son destin en main et savait qu’un meilleur résultat que Bolívar lui suffirait à être sacré. Alors face à Oriente Petrolero, l’Aviador a commencé tambours battants, cherchant à asphyxier les Refineros mais surtout à se mettre rapidement à l’abri. La défense d’Oriente se montrait quelque peu fébrile sur certaines situations et finissait par céder. Sur le cinquième corner en vingt minutes obtenu par les locaux, Serginho plaçait le ballon sur la tête de Zenteno qui le propulsait au fond des filets. Menant ainsi logiquement au score, les locaux relâchaient quelque peu la pression, laissaient Oriente se procurer quelques situations qui ne faisaient pas véritablement trembler Arnaldo Giménez et allaient de nouveau accélérer en seconde période, multiplier les situations dangereuses, notamment des pieds de Cristian Chávez et Serginho mais allait devoir attendre la fin de partie pour se mettre à l’abri. Serginho marquait le but du 2-0 et si Roca réduisait l’écart un temps, mais dans les arrêts de jeu, Esteban Orfano pliait l’affaire et pouvait laisser le Félix Capriles basculer dans la joie. Jorge Wilstermann décroche son quinzième titre de champion, qu’importe le résultat de ses concurrents directs, et peut célébrer. À moins que…

Car dans le même temps, la fête a été quelque peu gâchée à l’Hernando Siles de La Paz où Bolívar accueillait Royal Pari pour la dernière de la légende Juan Miguel Callejón. Gâchée par Royal Pari, gâchée sans doute par le contexte du match. Au moment de jouer son avenir, La Academia comptait dans ses rangs plusieurs membres de l’équipe qui ne savaient justement pas de quoi serait fait leur avenir, à commencer par César Vigevani l’entraîneur. Ce dernier connaîtra son avenir dès la fin de la rencontre puisque le club a rapidement annoncé qu’il ne poursuivra pas l’aventure, remplacé par Claudio Vivas à sa tête. Il y aura cependant eu un moment fort, l’ouverture du score de Juanmi, son dix-neuvième but du tournoi qui lui permet de terminer co-meilleur buteur du tournoi, juste conclusion des nombreuses situations que l’Espagnol aura eu dans ce début de match, ou encore l’égalisation magnifique d’Erwin Saavedra peu après l’heure de jeu. Mais entretemps, Royal Pari aura exposé les largesses défensives des hommes de Vigevani en contre et frappé à deux reprises. Bilan, ce nul ne permettait pas à Bolívar d’espérer décrocher le titre, pire, il prive La Academia d’une place de dauphin.

Cette place est pour The Strongest qui est allé chercher une dernière victoire au Tahuichi alors que tout lui semblait contraire. De la blessure de Martelli à la dixième minute à l’exclusion de celui qui l’a remplacé à vingt minutes de la fin en passant par l’incapacité à gérer un Victor Abrego intenable côté Destroyers, les Atigrados ont ainsi été logiquement menés 2-1, sont passés à un rien de perdre définitivement le match, sauvés par la chance, avant de retourner la situation et aller chercher la victoire sur une mine de Veizaga dans les arrêts de jeu. Cette victoire de The Strongest ne change rien pour Destroyers qui devrait disputer le match de barrage face au Real Santa Cruz la semaine prochaine. Devrait car, on l’avait appris quelques heures avant le coup d’envoi de la dernière journée, et comme annoncé, Sport Boys ne s’est pas présenté à Potosí pour affronter le Real. Le club devrait perdre sa licence l’an prochain, mais l’affaire pourrait avoir bien des répercussions sur la journée d’hier.

Car dans une telle situation, selon le règlement du code de discipline de la fédération (article 40) et du championnat (article 11), Sport Boys doit être condamné à une désaffiliation (ce qui est donc déjà acté depuis des mois pour 2020) mais surtout que les points obtenus lors du tournoi seront annulés, de même que ceux pris par leurs adversaires. Et cette situation peut tout changer. Car si le règlement s’applique, on aurait alors une égalité en tête entre Wilstermann et The Strongest. Ce qui signifierait donc la nécessité d’un match d’appui pour le titre. Un titre que l’Aviador a célébré hier au coup de sifflet final alors qu’au même moment, les Atigrados publiaient un communiqué annonçant exiger que le règlement s’applique. Ce Clausura n’est donc peut-être pas encore totalement terminé.

Reste que si on venait à conserver ce qui est pour l’instant acquis, Bolívar sera Bolivia 1 en Libertadores et rejoint le groupe B (avec Palmeiras et Tigre), Jorge Wilstermann est Bolivia 2, rejoignant le groupe C (avec Peñarol, Colo-Colo et Athletico Paranaense), The Strongest est Bolivia 3 et jouera l’Atlético Tucumán au deuxième tour, et surtout San José, auteur d’une dernière victoire face à Guabirá pendant que Nacional tombait face à Always Ready, récupère la place Bolivia 4 et jouera Guaraní au premier tour. Pour la Sudamericana, Nacional sera Bolivia 1 et jouera Melgar, Blooming (Bolivia 2) croisera Emelec, Always Ready (Bolivia 3) affrontera Millonarios et Oriente Petrolero (Bolivia 4) se frottera à Vasco.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.