En remportant le clásico face à la Católica, Colo-Colo a assis un temps sa place de leader. Avant de tomber en ouverture d’une journée qui pourrait ainsi relancer le championnat.
Le football est souvent une affaire de renaissance, de moments de joie intense survenant après de plus ou moins longues périodes d’enfer. L’histoire du Colo-Colo 2021 l’illustre au moins autant que celle de son choc face à la Católica et que celle de son sauveur du soir. Depuis la prise en main par Cristián Paulucci, les Cruzados étaient inarrêtables, restant sur sept victoires de rang et étant revenus à deux points du leader. Le début de match voyait d’ailleurs la Católica subir quelque peu mais se mettre en route au fil des minutes et commencer à véritablement menacer Brayan Cortés, Diego Valencia et Chapita Fuenzalida faisant passer les premiers frissons dans les échines colocolinas. Des frissons transformés en torpeur lorsqu’un délice d’ouverture de Marcelino Núñez permettait à Diego Valencia de se présenter seul face à Cortés et d’ajuster le portier du Cacique. Colo-Colo rentrait aux vestiaires avec un but de retard et cherchait à presser d’entrée de second acte, étant récompensé d’un penalty pour une faute de Valencia sur Solari. Mais le football étant une affaire de renaissance, il fallait d’abord connaître l’enfer : Iván Morales voyait sa tentative repoussée par Sebastián Zanahoria Pérez qui sortait ensuite la reprise de Gabriel Suazo. Les minutes défilaient alors avec une Católica qui contrôlait la partie, concédant cependant quelques situations, mais gérant le score. Jusqu’à l’entrée du dernier quart d’heure, lorsque le sauveur de 2021, Pablo Solari surgissait pour placer une demi-volée au pied du poteau. De l’enfer à l’espoir, Colo-Colo était revenu et s’il manquait de réelle justesse, il se montrait plus entreprenant qu’une Católica qui ne menaçait Cortés qu’une seule fois durant le second acte, par Zampedri à la 89e. Comme un symbole, cette occasion qui aurait pu être celle du KO sera celle des regrets. Car un dernier ballon et un amour de passe de Joan Cruz profitait à Javier Parraguez qui n’avait plus qu’à piquer celui-ci devant Zanahoria et faire rugir le Monumental. Comme un symbole, el Búfalo, qui n’a finalement jamais atteint le niveau qui était le sien à Huachipato ou aux Wanderers, ses deux clubs précédents, est passé de l’enfer au paradis en un rien de temps, offrant cinq points d’avance aux siens sur le champion sortant.
Mais les frontières sont infimes entre enfer et paradis. À peine la joie célébrée, Colo-Colo était touché par une attaque du variant delta. Quarante-deux membres du club, joueurs, staff, accompagnants sur le flanc alors qu’il fallait se rendre à Rancagua pour y affronter l’Audax. Contraint de jouer, le Cacique a donc présenté les jeunes qui n’étaient ni positifs, ni en quarantaine, la Patrulla Juvenil étant ainsi composée de huit joueurs de moins de vingt ans avec parmi eux trois joueurs nés en 2004 et un attaquant, Damián Pizarro de la génération 2005 ! Et bien évidemment, cela n’a pas suffi face à un Audax qui s’accroche à sa troisième place et qui a immédiatement félicité les valeureux gamins du Colo.
https://twitter.com/audaxitaliano/status/1453884216492576768
Une troisième place bien précaire et convoitée par Unión La Calera et Unión Española qui compte deux matchs de retard sur les Itálicos et pourraient donc s’en emparer. Encore faudrait-il que les Cementeros remettent la marche avant, ceux-ci étant contraints au partage des points face à un Curicó Unido qui joue pourtant sa survie, alors que du côté des Hispanos, cette marche avant est belle et bien enclenchée avec trois succès sur les quatre derniers matchs, qu’il faudra confirmer lors de la réception d’un Everton également placé dans le bon wagon ce week-end.
Ce wagon, l’Universidad de Chile le voit s’échapper. Après trois défaites de rang, on pensait voir le Chuncho rebondir à l’occasion de son déplacement à Quillota pour y affronter un Melipilla qui joue sa survie. Un match enlevé, malgré les plus de trente degrés au thermomètre (et cette pelouse synthétique) et qui a basculé sur un exploit individuel de Cristián Zavala, servi par son gardien et qui a d’abord tranquillement éliminé Osvaldo González avant d’enrouler son ballon dans la lucarne de De Paul. Ce but inscrit à dix minutes de la pause a totalement assommé la U qui s’est montrée totalement passive en seconde période, concédant un second but inscrit au terme d’un joli mouvement collectif rendu trop facile par l’absence de pressing adverse. La U a alors baissé les bras, ne sachant finalement que faire sur le terrain surchauffé et a logiquement concédé un troisième but en fin de partie. Les universitaires s’inclinent ainsi pour la quatrième fois de rang et ne cessent de glisser. Au point qu’avant de regarder devant pour accrocher une place en Sudamericana, il serait bon pour eux de regarder dans leur dos : Curicó Unido, son adversaire du week-end et actuel barragiste, n’est plus qu’à six points.
Les résultats
Ñublense 1 – 1 Everton
Melipilla 3 – 0 Universidad de Chile
Colo-Colo 2 – 1 Universidad Católica
Huachipato 0 – 0 Audax Italiano
Santiago Wanderers 0 – 1 Deportivo Antofagasta
Palestino 3 – 3 La Serena
Curicó Unido 1 – 1 Unión La Calera
Cobresal 2 – 3 O'Higgins