La dernière journée de Primera División aura été riche en rebondissements, pas forcément en haut où la hiérarchie a été respectée mais dans la partie basse qui se jouait le dimanche.

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Nous étions pour vous à l’Estadio Sausalito pour vous faire vivre en direct sur notre chaine Twitch le match du titre de l’Universidad Católica, le quatrième de rang, une rareté dans l’histoire du football chilien, seul Colo-Colo l’ayant fait en 2007, époque des tournois courts. Les rues de Viña del Mar étaient blanches et bleues, au couleur des Cruzados, qui avaient envahi la station balnéaire pour l’occasion, à peine distante de cent vingt kilomètres de Santiago. Une fois dans le stade, la présence des supporters du champion en titre se faisait clairement ressentir, puisque les trois-quarts du stade étaient acquis à la cause de la Católica. Seul un virage était destiné aux supporters locaux, qu’ils n’arrivaient même pas à remplir au tiers de sa capacité. Il faut dire que les Ruleteros n’avaient plus rien à jouer, si ce n’est l’honneur de bien finir devant leur public, car ils étaient déjà qualifiés pour la Libertadores via leur finale perdue contre Colo-Colo, et qu’en championnat ils finiraient dans le ventre mou quel que soit le résultat du jour. Malgré la chaleur, l’ambiance était bon enfant, et les joueurs cruzados se faisaient accueillir par des pétards et quelques papelitos jetés sur la pelouse.

Une fois le match débuté, ce sont les joueurs d’Everton qui se sont montrés en premier dangereux grâce au Panaméen Watermann qui, sur un contre, mettait le ballon à côté. Mais il était difficile de penser que le champion allait se contenter du match nul pour célébrer avec ses supporters, lui qui a fini avec la meilleure attaque du championnat. C’est sur un corner que le premier but est arrivé de la tête d’un joueur de Viña del Mar, Julio Barroso, un ancien de Colo-Colo, en marquant malencontreusement contre son camp. Il dira après le match que les Colocolinos lui avaient demandé en masse de marquer lors du match, mais qu’ils n’avaient pas précisé le côté. Ce même Barroso aurait pu se faire expulser pour un vilain tacle sur Zampedri, mais l’arbitre de la rencontre a joué la clémence en ne brandissant qu’un carton jaune. Ensuite, s’installa un faux-rythme qui nous laissait présager une deuxième mi-temps assez ennuyeuse. Ce ne fut pas le cas, puisque d’une part, les locaux ont tenté d’égaliser, en poussant (un petit peu) et en tentant d’exploiter des contres. Mais la Católica a appuyé sur le champignon en marquant sur coup-franc par Felipe Gutiérrez puis par Alfonso Parot très en vue ces dernières semaines. 3-0, résultat final, un score largement suffisant pour le célébrer le tetracampeonato, le premier sur des tournois longs. Un succès que le club de San Carlos de Apoquindo doit principalement à Cristian Paulucci, l’ancien scout devenu entraineur presque par hasard et qui a réalisé un quasi sans faute avec quatorze victoires sur ses quinze matchs à la tête de l’équipe après le limogeage de Gustavo Poyet. La suite de la nuit aura été longue et festive, tant pour les joueurs que pour les supporters présents en masse, tout comme ceux restés chez eux à Santiago.

Pour oser espérer une finale contre l’Universidad Católica en milieu de semaine, le Cacique se devait déjà de gagner contre Antofagasta dans le nord, chose qu’il n’a pas du tout réussi à faire, et ne semblait pas en mesure de réussir. Un premier but tôt dans le match sur penalty par Tobías Figueroa pour les Pumas puis l’expulsion du gardien Carabalí, l’habituel remplaçant de Brayan Cortés ont eu raison du Popular. Il y a bien eu une tentative de révolte en seconde mi-temps avec notamment deux barres transversales, dont une sur coup franc de Leo Gil. Les joueurs colocolinos étaient déçus à la fin du match, certains en pleurs mais c’était déjà trop tard pour eux.

Dimanche soir totalement fou

Ainsi se terminait la journée du samedi, celle du dimanche allait basculer dans la folie. À Rancagua, à huis clos, l’Universidad de Chile jouait sa survie dans l’élite dans une bataille à trois avec Huachipato et Curicó Unido. Au coup d’envoi, la U était barragiste, comptant le même nombre de points que Curicó et une petite marge d’un point sur Huachipato. Difficulté supplémentaire pour elle, elle affrontait un Unión La Calera qui pouvait encore espérer prendre une place en Libertadores en cas de contre-performance d’Audax Italiano. La U se procurait la première occasion par Luján dont la frappe sèche aurait pu terminer dans le petit filet droit de La Calera sans l’intervention parfaite d’Alexis Martín, le portier cementero. Le premier acte voyait ainsi la U tenter quelques approches, assez peu dangereuses au final, avant que les Cementeros ne terminent le premier acte avec un sérieux avertissement, Sacha Sáez trouvant la transversale. À la pause, la situation était critique.

Car pendant ce temps, si Melipilla et Gonzalo Sosa de la tête avaient frappé après seulement dix-sept secondes de jeu, Sosa rejoignant Zampedri en tête du classement des buteurs (vingt-trois buts), Huachipato a vite retourné le match. Un joli but de Nicolás Baeza, son premier de la saison, un autre signé Luciano Nequecaur, et le club de Talcahuano virait en tête à la pause, avec en plus l’avantage numérique, Camargo côté Melipilla s’étant fait exclure juste avant la pause. Conséquence, à Rancagua, la U revenait sur le terrain avec le costume du relégué. Junior Fernándes entrait à la pause, mais la U craquait d’entrée de second acte, Sánchez ouvrant la marque en concluant une action collective parfaite. Pire, à l’entrée du dernier quart d’heure, Sacha Sáez semblait plier l’affaire en doublant la mise. Tout semblait plié, Huachipato menait même 3-1 à l’entrée des dix dernières minutes. Saez manquait l’occasion du 3-0, dans la foulée, la U touchait la transversale. Rien de ne semblait aller, les jeux étaient faits à 10 minutes de la fin du temps règlementaire. Et puis d’un coup, l’impensable, l’incroyable. 84e minute, Ramón Arías réduit l’écart. La Calera déjoue, se rue à l’attaque pour plier l’affaire au lieu de fermer boutique, elle laisse des espaces dans tous les sens. Cachila Arías se mue ailier, seul dans la surface, il égalise à la 93e minute. La U peut alors encore croire au maintien. À peine le temps à la réalisation de revenir sur le ralenti du but, une dernière récupération haute, un centre de Galani et Junior Fernándes surgit, place le bout de son pied et offre la victoire aux siens. Au bout d’un suspense totalement fou, la U se sauve et termine même à une improbable onzième place. Huachipato est relégué, il n’y aura pas de représentant de la région du Bio-Bio, la troisième plus peuplée du pays, en Primera División l’année prochaine.

Pendant ce temps, Ñublense cartonne Palestino et s’offre le dernier ticket pour la Sudamericana, pendant qu’Audax et Curicó se sont quittés sur un match nul 1-1 au Municipal La Pintana qui permet aux Itálicos de valider leur billet pour la Libertadores et envoie Curicó Unido en barrages. Ce sera face au Deportes Temuco ou à Deportes Copiapó.

Résultats

Palestino 1 – 4 Ñublense

Deportes Antotagasta 1 – 0 Colo Colo

Everton 0 – 3 Universidad Católica

Deportes La Serena 0 – 0 Santiago Wanderers

Unión Española 0 – 1 Cobresal

Universidad de Chile 3 – 2 Unión La Calera

Huachipato 3 – 1 Deportes Melipilla

Audax Italiano 1 – 1 Curicó Unido

Classement final

 chij34

Gabriel Micolon
Gabriel Micolon