Águilas Doradas, première surprise du tournoi

Trois tournois et toujours le même résultat : à la fin c’est l’Atlético Nacional qui gagne. Alors que le Torneo Finalización a déjà repris, la Colombie se demande bien qui pourra venir enfin briser cette hégémonie verte.

Depuis l’arrivée du génial Juan Carlos Osorio à la tête des Verdolagas de l’Atlético Nacional, le grand club de Medellín truste la majorité des titres nationaux et semble sans concurrent. La grande question est désormais de savoir qui pourra bien venir mettre fin à cette domination.

Guide des surnoms

Si vous n’êtes pas encore familiers avec le championnat colombien, voici le guide des surnoms (à lire avec l’accent).

- Águilas Doradas de Pereira : Las Águilas

- Alianza Petrolera : La Máquina Amarilla

- Atlético Huila : Los Opitas

- Atlético Nacional : Los Verdolagas

- Boyacá Chicó : Los Ajedrezados

- Deportes Tolima : Los Pijaos

- Deportivo Cali : Los Azucareros

- Deportivo Pasto : La Fuerza Tricolor

- Envigado F.C. : Equipo naranja

- Fortaleza F.C. : Los Atezados

- Independiente Medellín : el DIM

- Independiente Santa Fe : Los Cardenales

- Junior Barranquilla : Los Tiburones

- La Equidad : Los Aseguradores

- Millonarios : Los Millos

- Once Caldas : el Albo

- Patriotas : Los Acereros

- Universidad Autónoma : Los Delfines

Format et favoris

Avant de vous lancer dans le Finalización, pensons aux petits nouveaux en rappelant le fonctionnement du dernier tournoi de l’année. 18 équipes composent la première division colombienne et celles-ci vont donc jouer le titre sur trois phases. Lors de la première phase, elles s’affronteront toutes sur un match, ce qui permet d’avoir 17 journées auxquelles s’ajoutent une journée supplémentaire réservée aux clásicos. A l’issue des 18 journées, les huit premiers du classement se qualifient pour les demi-finales appelées cuadrangulares au cours desquelles elles sont réparties en deux groupes de quatre. Après une phase aller et retour (6 matchs par groupe pour chaque équipe), les vainqueurs des deux groupes se qualifient ainsi pour la dernière phase, la grande finale qui couronne ainsi le champion.

Autre point qui a son importance, le Finalización est le dernier tournoi de la temporada (la saison). Il permet donc de définir les accessits continentaux (Libertadores et Sudamericana) mais également les rélégués. Les vainqueurs des deux tournois de l’année vont en Libertadores aux côtés de la meilleure équipe au classement combiné des deux tournois de l’année. La Sudamericana est pour le vainqueur de la Copa Colombia, le vainqueur de la Supercopa (qui oppose les deux vainqueurs des deux tournois de l’année) ainsi que les deux meilleurs classés sur la temporada qui ne vont pas en Libertadores. Quant à la relégation, elle se joue sur le nombre moyen de points pris par match pendant les 3 dernières saisons (six tournoi). Le dernier du classement est directement relégué, l’avant-dernier passe par un match de barrage.

La lutte pour le titre se résume donc à l’éternelle question de savoir qui pourra empêcher l’Atlético Nacional de poursuivre sa domination. Car la grande qualité des Verdolagas d’Osorio reste que leur jeu est indépendant des joueurs qui composent l’équipe. Le collectif au-dessus de l’individu, philosophie gagnante depuis maintenant trois tournois. Reste qu’avec le duo Cárdenas – Cardona, l’international Alexander Mejía et l’arrivée de l’excellent Jonathan Copete pour exemples, malgré la blessure de Duque, l’Atlético Nacional est le grand favori à sa propre succession. Si bien que le seul adversaire semble être lui-même et ses rêves de conquête continentale. Avec la Sudamericana qui débute, les Verdolagas voudront essuyer l’échec de la dernière Libertadores et maintenant qu’ils ont rejoint Millonarios au sommet du palmarès national, ils entendent bien briller sur le continent.

Quatre équipes peuvent cependant espérer venir troubler la fête annoncée de l’Atlético. Première d’entre elles, le grand rival de toujours, tout juste rejoint au palmarès, Millonarios. Deuxième du dernier tournoi, sorti en demi-finale aux tirs au but par Junior (le format de l’Apertura est différent du Finalización), le Millo de l’espagnol Juan Manuel Lillo a perdu son buteur vedette Dayro Moreno mais réalise deux jolis coups avec les arrivées d’Uribe et d’Andy Polo. Finaliste tombeur du Millo en demi, Junior change de cycle : Julio Comesaña arrive sur le banc de touche avec huit nouveaux joueurs. Il pourra cependant toujours compter sur le duo Luis Quiñones - Édison Toloza devant, l’une des grandes forces des Tiburones. Les résultats obtenus en Copa Postobon sont prometteurs. Même stratégie à Santa Fe.  Gustavo Costas, champion dans trois pays (Pérou avec l’Alianza Lima, Paraguay avec le Cerro Porteño et Equateur avec Barcelona) s’appuiera sur le maître à jouer Omar Pérez dans un 4-2-3-1 qui semble plus qu’intéressant. Dernier membre du quatuor, Once Caldas renouvelle également son groupe pour décrocher au minimum un accessit continental.

Derrière ces cinq, le DIM d’Hernán Torres veut absolument effacer un dernier tournoi plus que médiocre et chamboule son effectif. Les arrivées de Marrugo et Marín en attaque entrent parfaitement dans les plans du coach du DIM, grand spécialiste des équipes qui se projettent rapidement en attaque. Côté Deportivo Cali, les clés de la maison sont remise à un jeune technicien : Héctor Cárdenas, victorieux chez les jeunes Azucareros, et réalise deux beaux coups avec les arrivées des argentins Nasuti et Caneo.

Premières journées : les verts dans le rouge

Cinq journées et l’Atlético Nacional n’est toujours pas installé au sommet du tournoi. Pire, les Verdolagas vont aborder leur objectif continental alors qu’en championnat ils sont déjà décrochés. Six petits points en cinq journées, l’Atlético Nacional pointe à six longueurs du leader et n’a finalement réussi qu’un seul coup d’éclat, celui qui a fait trembler la Liga Postobon. Quatrième journée, sans aucune victoire, les Verdolagas accueillent le grand rival Millonarios qui a pris sept points sur neufs lors des premières journées. Le réveil des hommes d’Osorio va faire mal, très mal. Cadavid expulsé peu avant la pause, Millonarios va exploser. Cinq buts plus tard, le camp vert et blanc exulte, le staff de Millonarios est au bord du précipice. D’autant que le nul concédé à domicile face à Pasto fragilise encore d’avantage la position de Lillo, le nom de Rueda revenant avec insistance. Reste que la situation de l’Atlético Nacional n’est pas désespérée : aucun des autres favoris annoncés n’est devant. Millonarios n’a que deux points d’avance sur les Verdolagas, Santa Fe et le DIM un alors que Junior est à un point derrière.

Le haut du classement est donc trusté par les surprises. Tolima et Águilas Doradas encore invaincus sont aux deux premières places. Le Deportes Tolima, champion une seule fois (en 2003), mène actuellement la course avec un point d’avance sur la surprise Águilas Doradas.  Viré d’Itagüí un soir de dispute entre le maire et le propriétaire du club, l’ancien Itagüí Ditaires, depuis devenu Águilas Doradas, et son duo Fano – Palomino, écrase tout sur son passage. Tout en bas, signalons enfin le départ catastrophique de La Equidad avec quatre défaites en autant de rencontres disputées.

Derniers résultats :

Envigado 2 – 2 Boyacá Chicó

Fortaleza 0 – 2 Águilas Doradas

Deportes Tolima 1 – 1 Atlético Nacional

Uniautónoma 3 – 2 La Equidad

Millonarios 1 – 1 Deportivo Pasto

Alianza Petrolera 1 – 0 Once Caldas

Deportivo Cali 2 – 0 Santa Fe

Patriotas Boyacá 0 – 0 Junior

Medellín 4 – 1 Atlético Huila

Le classement :

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.