Pour la deuxième Copa América sur le sol américain, le Brésil et l’Uruguay se rencontraient à l’Allegiant Stadium de Las Vegas, le stade habituel des Raiders équipe de NFL. LO vous amène dans les coulisses de ce quart de finale entre la Seleçao et la Celeste.

Quatrième et dernier match de notre aventure, cette fois-ci en plein désert du Nevada. Pour vous faire vivre de l’intérieur ce BrésilUruguay depuis le stade. Une affiche entre prétendants à la victoire finale. Nous revenons sur le contexte qui entourait ce match.

Avant-match

Contrairement aux précédentes villes visitées, Las Vegas n’est pas une ville de soccer. Elle ne s’est même réinventée en ville de sport que très récemment avec son équipe de hockey sur glace, les Golden Knights, son équipe féminine de basket, les Las Vegas Aces, et finalement son équipe de NFL qui s’est relocalisé dans le désert du Nevada, les Raiders.

Cela a commencé en 2017 et il n'y a toujours pas à l’horizon de plan ferme pour une franchise de MLS même si c’est une destination qui ferait beaucoup de sens. Alors c’est son équipe d’USL, les Las Vegas Lights qui tente de faire son trou. La greffe ne prend pas totalement, son stade est originellement un stade de baseball, un stade sans toit alors que les températures peuvent dépasser allègrement les quarante degrés. Il est alors difficile de s’attendre à un stade plein pour les matchs de soccer. Pour se développer les Las Vegas Lights et le LAFC avaient signé un contrat de partenariat qui envoyait de nombreux joueurs de l’académie du LAFC au Las Vegas Lights pour s’aguerrir au monde professionnel et avaient donné à Steve Cherundolo l’opportunité d’entrainer sa première équipe professionnelle. Ce dernier est ensuite devenu l’entraineur du LAFC avec le succès mais aussi les déceptions que l’on connait. Il est à l’heure où nous parlons l’un des favoris pour prendre la tête de la sélection nationale américaine. L’affiliation a pris fin en 2023 avant que, quelques mois plus tard, le propriétaire orginel, Brett Lashbrook (que LO avait interviewé) ne cède sa place à un groupe d’investisseurs mené par la star de MLB, José Bautista. Si Las Vegas a aussi vu grandir une des légendes des Stars and Stripes, Herculez Gomez, les liens entretenus par la ville avec le soccer restent légers. Il y a un potentiel non exploité qui ne demande qu’à l’être.

En ce qui concerne ce quart de finale de Copa America. Ces deux équipes arrivaient sur deux dynamiques différentes. L’Uruguay a fait le plein de points et de confiance en phase de groupes. Tout cela s’en trop forcer, avec un style de jeu bien défini et des circuits préférentiels bien guidé par el Loco Bielsa. Pour le Brésil de Dorival Júnior, son équipe avait terminé deuxième de son groupe, ne faisant que match nul contre un Costa Rica en reconstruction et arrivait avec peu de certitudes, climat renforcé par l’absence de la star Vinicius Júnior.

Le match

Les gradins ne se remplissaient pas totalement. Le prix prohibitif des places (plus de 250 USD pour une place en milieu de tribunes latéral en prévente) y est pour quelque chose. De plus, les températures caniculaire ce jour-là pour arriver au stade ont forcément eu un impact sur le remplissage du stade, le mercure dépassant largement les quarante-cinq degrés. Heureusement que le stade a un toit et dispose de la climatisation pour permettre la tenue de l’évènement dans des conditions optimales pour les acteurs et les spectateurs. Au final, l’Allegiant Stadium accueillait 50 770 personnes ce soir-là sur un maximum de 65 000. Les supporters de la Celeste représentaient la majorité des spectateurs, mais des supporters du Brésil, plus des fans américains des stars brésiliennes que des supporters de la sélection auriverde, étaient également présents.

La première période était à l’avantage de la Seleçao en termes d’occasions franches, mais les attaquants brésiliens par l’intermédiaire d’Endrick et Raphinha manquaient leurs tentatives face à Rochet. C’est pourtant Darwin Núñez qui s’offrait la plus grosse occasion de la tête mais qui n’arrivait pas à dominer son ballon. En seconde période, la Celeste prenait le dessus sans contestation mais sans parvenir à s’offrir de grosse opportunité. Un tournant de ce match se produisait avec l’expulsion de Nahitan Nandez après intervention du VAR. À dix contre onze, les hommes de Bielsa ne pouvaient plus appliquer les préceptes de leur maitre tacticien argentin et devenaient plus pragmatiques. Cela est suffisamment rare chez el Loco pour être signalé. Bien compacte en défense, la Celeste s’en sortait pour attendre les tirs au but, séance au cours de laquelle Gimenez ratait sa tentative sans conséquences pour sa sélection. Il pouvait remercier un Rochet des grands soirs et Manuel Ugarte qui concluait cette séance de tirs au but avec sang-froid. Militão et Douglas Luiz manquaient leurs tentatives du côté brésilien, ce qui condamnait la Seleçao à l’élimination dès les quarts de finale.

Après-match

La Seleçao est éliminée certes face à l’un des favoris à la victoire finale, mais cette sélection qui ne vie que par les titres et plus particulièrement de la quête de sa sixième étoile, ne remplit pas son pari sur cette Copa America. Elle nous laisse sur notre faim avec une phase de groupes brouillonne, une star, Vinicius Junior, qui n’arrive pas à pallier l’absence de Neymar pourtant présent en tribunes. Cela montre encore le chemin qu’il restait à parcourir pour cette sélection pour la préparation de la Coupe du Monde 2026. Du côté de la Celeste, Marcelo Bielsa expliquait en conférence de presse ses choix notamment sur la sortie de Darwin Núñez à la suite de l’expulsion de Nandez alors qu’une séance de tirs au but se profilait. Il résumait ses propos en expliquant qu’il avait fourni beaucoup d’efforts tout au long de ce match et après avoir sorti son meneur de jeu auparavant, il ne se retrouvait plus servi dans les bonnes conditions et préférait opter pour une organisation tactique différente. Choix payant.

Résumé vidéo

 

Par Chris Doublevé à Las Vegas pour Lucarne Opposée

 

Chris Doublevé