La Copa América passée, les clubs locaux équatorien retrouvent leur championnat. Alors que le classement général est plus resserré que jamais, que les géants locaux tentent de remonter au classement tout en gérant les compétitions continentales, le dernier tiers de la phase régulière s’annonce musclé.
Après la (très) décevante Copa América, alors que dans le même temps, les U20 brillaient devant les yeux du monde, le championnat équatorien a repris ses droits avec pour la plupart des clubs de la LigaPro, une intersaison bien différente.
Importants mouvements
Et comme souvent, la grande majorité des clubs compte plus de départs que d’arrivées. Parfois car totalement englués dans une crise financière qui les place au bord du précipice. C’est le cas de Fuerza Amarilla et du Deportivo Cuenca, les deux clubs qui ont perdu le plus de joueurs. La situation est d’autant plus préoccupante pour ces derniers qu’ils n’ont pu participer à la dix-neuvième journée de championnat, suspendus par la fédération pour cause de dette envers le représentant du gardien Brian Heras depuis fin janvier dernier (on parle de 130 000 pesos) et qui risque désormais la relégation administrative, alors que du côté de Fuerza Amarilla, l’impossibilité de pouvoir inscrire le moindre joueur pour compenser les six départs, ni le staff technique met en péril la deuxième partie de saison, la fédération ayant affirmé de la sorte son envie de contrôler précisément les budgets de ses clubs. Parfois aussi dans une volonté de « faire le ménage », comme pour Mushuc Runa, qui n’a pas à véritablement parler de soucis financiers, mais a juste décidé de faire le ménage, virant les joueurs n’ayant pas apporté le rendement suffisant aux yeux des dirigeants. Ces trois clubs ont un point commun, celui d’avoir profité de l’intersaison pour changer d’entraîneur, avec notamment l’arrivée de Martín Cardetti du côté du Ponchito. Comme également du côté d’Emelec qui a dégraissé, laissant partir les joueurs sur lesquels le coach Ismael Rescalvo ne compte pas (Marcos Mondaini, Billy Arce, Nelson Soliz, Joel López Pissano, Byron Palacios, Dennis Quintero, José Hurtado et Kevin Arroyo), pour ne procéder qu’à quelques petites retouches. Parfois enfin parce que ses joueurs sont fortement demandés. C’est le cas de la Liga de Quito, qui perd l’indispensable Jefferson Intriago et son buteur Juan Luis Anangonó avant de laisser filer des joueurs moins indispensables comme Horacio Salaberry, Aníbal Chalá ou encore Nicolás Freire dont le coût économique était bien trop important. Les Albos, qui se musclent derrière avec les arrivées de deux anciens d’Independiente del Valle, Luis Caicedo, passé entretemps par le Mexique, et Luis Ayala, réalisent cependant le grand coup médiatique de l’intersaison en ramenant au pays la légende Antonio Valencia. Formé à El Nacional, Valencia rentre donc au pays après quatorze années passées en Europe, dont dix à Manchester United. Son apport sera immense à une LDU qui compte déjà un effectif de grande qualité mais pêche un peu parfois encore par jeunesse (Valencia n’est que le quatrième trentenaire du groupe !).
Reste les deux autres géants. Du côté d’Independiente del Valle, on reste cohérent en récupérant par exemple le magnifique Jordan Rezabala (prêté jusqu’ici au club filiale Independiente Juniors qui a dominé la première phase de la Serie B équatorienne) et attire un Gabriel Torres à la dérive au Chili mais qui ne devrait pas avoir perdu son talent et peut s’avérer précieux s’il parvient à rebondir. Chez les Toreros de Barcelona, on a décidé de se muscler devant. Car si Alejandro González vient apporter un surplus d’expérience derrière, l’arrivée de Billy Arce conjuguée au retour à la maison de Jonathan Álvez, va densifier un secteur offensif déjà impressionnant. Reste désormais à savoir si cela sera suffisant pour rattraper les leaders que sont Macará et l’Universidad Católica qui ont pour l’un peu modifié leur effectif, pour l’autre carrément fait le choix de ne rien bouger.
Deux groupes se détachent
Quatre journées se sont tenues depuis le retour de la Copa América (la première d’entre elles se jouant pendant le week-end de la finale de la Copa América) et si les gros bras continuent de remonter tranquillement au classement, tous entrant désormais dans le top 8 qualificatif pour les play-offs, deux groupes sont désormais distinguables. Le premier concerne quatre équipes : les leaders Macará et Universidad Católica qui ne cèdent que très peu de terrain (un nul et trois victoires) et restent ainsi main dans la main devant, séparés uniquement d’un tout petit point. Avec eux, Independiente del Valle et Barcelona. Deux équipes à la reprise bien différentes (deux nuls, une victoire pour les Negriazules, trois défaites pour les Toreros dont un cinglant 1-5 face à Mushuc Runa), et qui se croisaient ce week-end pour le choc de la 19e journée. Pour l’occasion, Barcelona lançait sa nouvelle défense centrale, Erazo – González, et alignait Jonatan Álvez pour son grand retour. Choix gagnant pour Leo Ramos puisque Jonatan Álvez ne mettait que dix minutes pour ouvrir le score en profitant d’une boulette XXL de Jorge Pinos. Le génie du duo Fidel Martínez – Christian Alemán allait ensuite parler. Fidel signait probablement LE but du tournoi (grand pont et lob de 50 mètres), Alemán offrait le troisième but à Pineida avant de clore la marque d’une panenka en deuxième période. Un Barcelona qui allait jouer une partie du deuxième acte en infériorité numérique mais gérer le match avant que Gabriel Torres, entré en jeu peu après l’heure de jeu, soit expulsé également à son tour côté IdV. Un succès convaincant donc pour Barcelona qui reste dans ce groupe de tête avant de devoir défier la Católica le week-end prochain.
Derrière ce groupe de tête, si Delfín se retrouve un peu en chasse patate, on trouve donc un deuxième groupe, plus dense, plus resserré. D’Aucas à Cuenca se trouvent six équipes qui se tiennent en cinq points, elles vont se battre pour trois places. Parmi elles, la LDU et Emelec qui ont encore trébuché ce week-end. La LDU et son équipe bis est tombée face à Guayaquil City, elle jouera gros face au leader le week-end prochain à son retour du Paraguay et de son choc de Libertadores, alors que le Bombillo, qui a beaucoup souffert face à Técnico Universitario, surtout en deuxième période, a dû se contenter d’un nul alors qu’elle menait 2-0 à l’entrée des dix dernières minutes.