Après avoir écrasé 2018, Olimpia continue de piétiner le championnat local au même moment qu’il rêve de sacre continental l’année du quarantième anniversaire de sa première. Et pourtant, les trois autres géants locaux ont bien tenté de résister.

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Cinquante-trois points lors de l’Apertura, quarante-neuf lors du Clausura. En 2018, Olimpia avait totalement écrasé le football paraguayen, ne perdant que quatre de ses quarante-quatre matchs, inscrivant cent buts et reléguant la concurrence au simple rang de spectateur. En cette première moitié d’année 2019, les semaines ont filé mais rien n’a changé au Paraguay, le Decano est toujours seul maître à bord, imbattable, imperturbable. En seize sorties, les hommes de Daniel Garnero n’ont toujours pas perdu le moindre match et trônent loin devant le Cerro Porteño, celui qui les avait fait chuter lors de la 17e journée de l’Apertura 2018 (seule défaite du tournoi), celui qui a cédé le week-end dernier lors du Clásico de la seizième journée.

Le début de match était comme tout bon Clásico, une lutte, même si on attendait plus de jeu de la part de ces deux équipes. Le jeu arrivait à peine Ale Silva entré sur le terrain à la place du pibe Hugo Quintana (qui a fait ses 19 minutes). L’une des idoles de la Franja surgissait plein axe et sur son premier ballon, calmait la partie rouge et bleue du Defensores del Chaco un court instant puisque le Ciclón obtenait un penalty dans la minute suivante et Nelson Haedo Valdez ne se faisait pas prier pour le convertir. Revenu dans le match, le Cerro Porteño de Jubero imposait alors son jeu pendant qu’Olimpia s’occupait à bien se regrouper et guetter l’occasion de bondir. Cela ne durait que l’espace de la fin du premier acte. Car au retour des vestiaires, on allait voir le Olimpia que l’on connait : celui qui contrôle ses matchs, étouffe ses adversaires. Le Decano jouait plus haut, contrôlait la possession et menaçait les cages de Muñoz. Roque Santa Cruz, William Mendieta et Nestor Camacho se montraient de plus en plus, le Cerro Porteño ne parvenait plus à sortir de son camp, l’inévitable allait forcément se produire. Il intervenait à l’entrée du dernier quart d’heure avec un centre de Sergio Otálvaro repris par Ale Silva qui s’écrasait sur le poteau mais était repris de nouveau par Roque qui pouvait donner enfin l’avantage aux siens. Le match était plié, ne restait alors plus que l’instant de génie, le ciseau de Tabaré Viudez à la 85e minute. 3-1 pour Olimpia, même le Cerro qui écrase son groupe de Libertadores ne peut rien faire contre cette incroyable machine à dominer le championnat.

Pourtant, les géants sont tous présents en ce début d’année 2019. Olimpia donc avec Roque Santa Cruz, le Cerro avec Nelson Haedo Valdez et Libertad avec Óscar Cardozo, qui tous sont en tête de leur groupe respectif en Libertadores et occupent, dans cet ordre le podium de l’Apertura. Derrière eux, le quatrième habituel, Guaraní dirigé par Gustavo Florentín et qui revit en championnat, porté par son buteur José Ortigoza. Ces trois équipes se tiennent en quatre points, à sept du leader (qui compte un match de retard à disputer face à la lanterne rouge Deportivo Santaní, qui n’a pour record que celui d’en être à son quatrième entraîneur en 17 journées disputées, soit une unité de plus que Sol de América et de Nacional, tous deux englués en milieu de tableau). À cinq journées de la fin du tournoi, le top 4 ne devrait pas évoluer, Olimpia se dirige vers un tricampeonato historique depuis l’instauration des tournois courts il y a onze ans.

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.