Fin de l’été en Uruguay et Peñarol continue de caracoler en tête avec une quatrième victoire en quatre matchs. Une vraie hiérarchie s’impose déjà et on retrouve en bas de classement le champion en titre, qui n’y arrive plus en 2024.
Le match de la journée est un petit Defensor – Nacional, deux équipes prenant part (ou ayant participé pour le Defe) aux tours préliminaires de Libertadores. Nacional revient tout juste de son voyage en Bolivie et aligne donc un onze complètement différent que celui vu en milieu de semaine. Certains joueurs comme Polenta n’ont même pas fait le voyage. Côté Defensor, la défaite contre un club vénézuélien est digérée avec deux victoires en deux matchs de championnat. La première mi-temps est dominée dans les grandes largeurs par le Defensor, avec un milieu Bernal – Valiente – Elizari qui domine complètement celui de Nacional. Sauf que c’est le Bolso qui ouvre le score sur un contre à la suite d’un corner. Pereyra joue avec Renzo Sánchez, ce dernier rend la balle à Pereyra à l’entrée de la surface et l’expérimenté milieu la place en pleine lucarne, inatteignable pour Dawson. C’est presque la seule action offensive de Nacional, qui concède par contre de nombreuses occasions avec Anderson Duarte qui frappe par trois fois au but dont une fois qui touche la barre. C’est finalement des suites d’un corner bien prolongé par De Los Santos qu’Octavio Rivero égalise. Juste avant la mi-temps, Renzo Sánchez sort sur blessure, le même genou qui avait été opéré et qui l’avait empêché d’être champion du monde U20 malgré sa présence au Sudamericano. Tristesse. Au retour des vestiaires, le Defensor prend l’avantage sur une longue passe sur laquelle Rodrigo Chagas se troue et laisse filer Brian Mansilla qui fusille Mejía. À peine deux minutes plus tard, Anderson Duarte ajoute un troisième but de la tête sur un centre de Rivero. Il pense tuer le match, mais De Los Santos effectue une faute inutile dans sa surface quelques minutes plus tard et concède un penalty, transformé par Carneiro. 3-2, Recoba voit la possibilité de se battre et il fait donc entrer son fils Jeremia en plus d’Ebere qui était entré à la mi-temps. Un autre match commence pendant une demi-heure, match pendant lequel Defensor défend et Nacional attaque. Et c’est finalement sur un centre improbablement magnifique de Diego Polenta que le paraguayen Federico Santander égalise de la tête. Premier match et premier but pour un attaquant que l’on n’attendait pas vraiment. Malgré de nombreux changements et ajustement, Nacional ne perd pas. Defensor peut avoir beaucoup plus de regrets.
Côté Defensor, la jeunesse a encore brillé avec un Anderson Duarte très remuant, Valiente ou Bernal au milieu omniprésents, le tout accompagné d’un Octavio Rivero décisif. On aurait envie de dire que le Defensor n’a pas su tuer le match, mais les violets avaient deux buts d’avance à l’heure de jeu. Les regrets sont donc surtout défensifs sur les deux premiers buts encaissés, avec un mauvais repli de toute l’équipe sur le premier et une faute inutile de De Los Santos sur le deuxième. Côté Nacional, il n’y a pas vraiment eu de collectif avec tous les changements, mais l’équipe a su se montrer décisive avec notamment des magnifiques buts de Pereyra ou de Santander sur leur seule action en attaque. Le Bolso reste invaincu malgré deux nuls. Deux objectifs dans les deux prochaines semaines : se qualifier contre Always Ready a une phase de groupes de Libertadores qui fera du bien au budget (mission accomplie dans la souffrance), puis, quelques jours plus tard, ne pas perdre contre Peñarol au Campeon del Siglo.
Peñarol, en effet, n’attend personne avec une quatrième victoire en quatre matchs. Quatre victoires faciles (sauf la première), avec de nombreux buts et du beau jeu. Peñarol fait donc plaisir mais avec toujours ce petit doute : les Carboneros n’ont joué que des « petits » avec deux promus et Cerro lors de leurs trois derniers matchs. Ce dernier match contre Cerro a été dominé de la première à la dernière minute, ou pour être plus précis de la troisième à la dernière minute, avec une ouverture du score dès le début du match de Silvera sur un ballon relâché par Dario Denis. Peñarol est alors entré dans un faux rythme et Aguerre s’est illustré sur quelques arrêts. Au retour des vestiaires, Peãnrol obtient un penalty, tiré par Sequeira alors que cela aurait dû être Leo Fernández. C’est la deuxième fois que Leo laisse la balle depuis le début de la saison, c’est le deuxième échec puisque Sequeira voit son tir arrêté par Denis. Il y a deux semaines, Babi avait tiré au-dessus de la barre transversale. Fernández se rattrape en fin de match avec deux buts en dix minutes. Le premier sur un magnifique coup-franc des vingt-cinq mètres, pleine lucarne. Le deuxième sur un penalty, qu’il tire enfin. Fernández est le joueur de ce début de saison, avec déjà cinq buts, quelques pépites, et un impact dans le jeu encore plus important que ce que ne laisse voir les statistiques. Un plaisir.
Pour le reste, Liverpool a encore chuté. L’année s’annonce longue pour le champion en titre, même si l’équipe va sûrement se mettre en marche à un moment donné. Boston River et Progreso sont les surprenantes autres équipes du haut de classement en étant invaincues. En attendant, des « experts » de la FIFA sont arrivés en Uruguay pour juger les travaux nécessaires pour que le Centenario accueille le match d’ouverture de la Coupe du Monde 2030. Et le bruit court de plus en plus que jamais l’Uruguay ne financera des travaux colossaux pour un seul match. C’est aussi l’opinion des journalistes de Tenfield, qui critiquent vertement l’AUF pour « l’accord » trouvé pour 2030.
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