Pour cette 3ème journée du championnat Apertura, les résidents du Parque Rodo se déplacent pour défier l’IASA plus connu sous le nom de Sud América. Oui enfin, tout est relatif quand je dis « plus connu » car force est de reconnaître que cette équipe n’est ni la plus connue, ni la plus sexy du championnat uruguayen.

Après avoir fait les 3,2 km qui séparent exactement le Franzini du Parque Palermo, comme l’a indiqué mon GPS, me voilà arrivé à bon port. Pouvoir garer sa voiture en face de l’entrée du stade ne laisse rien présager de bon quant au niveau d’affluence pour ce match. Mais grande fut ma surprise lorsque je me rendis compte que les gradins de la tribune « visiteurs » étaient bien garnis.

La tribune de Sud América était quant à elle beaucoup moins remplie : 1 000 personnes selon les organisateurs, 121 selon moi et je crois bien détenir le chiffre exact car je les ai comptés personnellement. A noter que le stade où joue Sud América est le stade du Central Español FC qui évolue actuellement en seconde division. Le stade est situé au pied du mythique Centenario.

Voilà, il me semblait que cette petite précision était très importante.

hinchada

Le match

Sud América : A. Baroja, S. Felipe, E. Martínez, B. Ibeh, G. Camargo, F. Millacet, G. Díaz (71' H. García), C. Souza, F. Yantorno, J. Pereyra (57' B. Giménez), G. Colman (65' G. Mastriani).

Defensor Sporting : G. Reyes, G. De Los Santos, N. Correa, G. Maulella (55' M. Rabuñal), M. Zunino (75' E. Álvarez), M. Cardacio, C. Benavídez, M. Suárez, M. Cabrera, M. Gómez, G. Bueno (55' G. Carneiro).

17h00, coup d’envoi. Sud América, qui est à la recherche de sa première victoire en championnat, se montre plus dangereux en ce début de rencontre, mais n’arrive pas à trouver la faille dans une défense violette pourtant statique et sans envie. L’action la plus dangereuse de la première mi-temps est à mettre à l’actif de Christian Souza, l’attaquant de Sud América qui après s’être débarrassé du dernier défenseur, tente une frappe, mais il verra son tir s’envoler en touche, ce qui provoquera l’hilarité de toute la tribune violette. De son côté, la Viola ne montre rien ou plutôt si, elle montre qu’elle est désorganisée, sans idée et que certains joueurs n’ont pas envie, comme Zunino, qui avait certainement mieux à faire que jouer au foot durant les 45 premières minutes. L’arbitre siffle la fin de la première mi-temps, tandis que les supporters de la Viola eux, sifflent leurs joueurs. J’imagine que les coaches vont avoir des choses à dire pendant la pause...

18h04, 2ème mi-temps. On peut sentir tout de suite que Defensor est revenu avec plus d’intentions ou devrais-je dire, est revenu avec des intentions. En effet, il faut peu de temps à Maxi Gomez pour se créer une première occasion et voir sa frappe bien détournée par le portier adverse. A noter qu’il est un des seuls joueurs à avoir tenté des choses en 1ère mi-temps. Le match va bel et bien commencer à la 55ème minute lorsque Acevedo, le Hervé Renard du Defensor, rapport à ses chemises, décide de faire rentrer du sang neuf. Il faudra moins d’une minute à Rabunal, servi par Benavidez, pour propulser le ballon au fond des filets. Après ce but, pas grand-chose à signaler jusqu’à la 88ème minute où Garcia (qui n’est pas le fils du sergent, ni le fils de Bruno, ni le fils de José, mais bien le fils de son père) s’écroule dans la surface. L’arbitre siffle penalty pour Sud América ; les supporters de la Violeta n’en croient pas leurs yeux et voient se reproduire le scénario du week-end dernier, où ils s‘étaient fait égaliser à la 88ème. Le monsieur d’un certain âge à côté de moi devient fou et hurle : « La c….. de tu madre, la p… que te pario! No hay penal pelotudo ! » ce qui signifie en gros : « Mr l’arbitre si je peux me permettre, je ne suis pas d’accord avec votre décision, il n’y a pas penalty ! » Gimenez ne se fait pas prier pour transformer le penalty. Les 121 supporters de Sud América explosent !!! Le match aurait pu se terminer ainsi, parce qu’un match nul au fond, ce n’est pas un si mauvais résultat pour Defensor, mais cela serait mal connaître notre pépite à nous. socioEn effet à la 91ème minute, Maxi Gomez fait son 124ème appel de balle de la partie, il est servi parfaitement dans la course et ne va pas trembler. Le voilà à l’entrée de la surface sur le côté droit d’où il déclenche une frappe à ras de terre, le gardien ne peut rien faire. Les supporters de Defensor exultent ! La célébration du but lui vaudra un deuxième jaune, synonyme de carton rouge. Il est jeune et plein de fougue et avait donc sûrement oublié que sauter sur le grillage comme il l’a fait, est interdit en Uruguay. Après ce but, le score n’évoluera plus.

Score final : 2-1 pour l’équipe fanion du Parque Rodo !!

A noter, le carton rouge du capitaine de Sud América, Edgar Martinez, à la 94ème minute pour un « coup de boule » sur Carneiro, à quelques centimètres de l’arbitre.

Le week-end prochain Defensor jouera à la maison contre Juventud avant de s’envoler pour l’Equateur pour son match aller de Copa Sudaméricana contre Liga de Quito. Sud América lui, va tenter de gagner son premier match de la saison contre Cerro.

Il est 18h34, je roule dans les rues désertes de Montevideo en méditant sur la phrase de Michel, pas Houellbecq mais Platini, « l’important, c’est les 3 points. » Oui, en effet aujourd’hui, on ne gardera pas grand-chose du contenu de ce match, mais les joueurs de la Violeta peuvent rentrer chez eux, les 3 points sous le bras, fiers d’avoir su se sortir de ce match compliqué.

Je suis le socio C6327 du Defensor Sporting Club et cela me va bien.

Résumé

Olivier Crampes
Olivier Crampes
Amoureux du football et de l'Uruguay et donc logiquement amoureux du football Uruguayen. Recrue du mercato d'hiver pour Lucarne opposée manquant clairement d'objectivité quand il parle de Defensor.