Le Bolso s'impose difficilement à la Curva de Maroñas mais revient avec la victoire et donc le titre de l'Apertura. La victoire de Peñarol contre Defensor 4 à 1 n'y change rien. Ce Nacional le méritait, après une année 2017 difficile. Retour sur la dernière journée.
Danubio 1 – 2 Nacional
C'est une belle équipe de Nacional que l'on a vu durant tout le championnat. Une équipe avec environ vingt joueurs, alternant régulièrement, permettant à l'équipe d'être polymorphe et toujours en forme malgré les tours préliminaires et le tour principal de Libertadores. Cette équipe a non seulement perdu qu'un seul match en championnat et n'a encaissé que huit buts en quinze matchs. C'est plus qu'une belle performance, c'est un exploit, car Nacional sortait d'une mauvaise fin de saison 2017, avec changement d'entraîneur, problème de budget, Clásicos perdus durement en janvier... Au final, Nacional a décroché le titre dans l'adversité chez un adversaire de premier rang, Danubio, actuel troisième du championnat. L'équipe de Maroñas a réalisé un très bon championnat, avec une attaque de feu (Terrans, Rodriguez) et un milieu de grande qualité également (Ribair Rodrigues, Ceppelini, Prieto). Mais comme lors d'autres rencontres, Danubio a manqué de contrôle au milieu de terrain. Dès le début du match, Nacional prend l'ascendant et a plusieurs occasions. L'attaque est composée des trois B, comme lors de la première journée : Barcia, Bueno, Bergessio, mais c'est surtout le milieu qui domine l'adversaire, avec Zunino, Oliva et Rodriguez. C'est eux qui construisent le danger sur Danubio en ce début de match. À la surprise générale, c'est pourtant Terrans qui va ouvrir le score contre le cours du jeu sur un contre magnifiquement mené ou il élimine, en contre, un Polenta de nouveau pas assez rapide à se retourner. Nacional est donc obligé de redoubler ses attaques, devant gagner pour éviter une finale face à Peñarol. Bergessio tente de la tête puis Barcia du droit (de justesse à côté). À la mi-temps, le Bolso perd toujours, contre le cours du jeu. Au retour des vestiaires, le mouvement continue, le milieu de Danubio laisse trop d'espace à l'escouade offensive du Nacional et les défenseurs, comme Felipe, souffrent le martyre. A la 63ème , sur un bon débordement de Polenta, Rodriguez effectue un bon centre vers Espino, bien entré dans l'axe au premier poteau. Ce dernier dévie vers Bergessio, seul au six mètres, qui égalise. Danubio est débordé, sur les côtés, dans l'axe, partout l'équipe à la diagonale prend l'eau. Sebastian Rodriguez marque sur un coup franc le deuxième but mais celui-ci est refusé car le coup-franc était indirect et Cristoforo a le bon sens de ne pas plonger pour ne pas risquer de la toucher. Puis, à la 82ème, même circuit : Polenta déborde, passe sur le côté par Espino qui centre vers le nouvel entré Sebastian Fernandez qui n'a plus qu'à tromper Cristoforo de prés. But du 2-1, but pour l'Apertura. Si le foot avait été plus juste, le score aurait été plus large mais Nacional n'en demandait pas plus. Le Bolso peut recevoir la coupe au milieu du terrain, et fêter le titre avec ses 3000 supporters présents grimpant la grille comme Fernandez l'avait fait sur son but.
L'équipe de l'Apertura
Esteban Coco Conde : toujours aussi sur, il a la tâche ingrate du gardien de l'un des deux grands clubs uruguayens : il touche peu la balle et n'a pas le droit de se tromper. À 35 ans, c'est un pilier de cette équipe. Il a été remplacé pour quelques matchs de championnat par Luis Mejia.
Jorge Fucile : Il joue des deux côtés dans son club. En fait, il joue là où l'on a besoin de lui. Quand Peruzzi a donné satisfaction à droite, Fucile était à gauche, quand ce dernier s'est blessé, il a rebasculé à droite. Il est toujours aussi imperméable défensivement, et délivre des centres précis et puissant. Encore un pilier de l'équipe.
Diego Polenta : Que ce serait-il passé s'il avait pris son passeport et était parti au Genoa en janvier ? Il a formé en tout cas un duo parfait avec Corujo. C'est évidemment le capitaine, l'homme qui déborde de la charnière quand l'équipe a besoin de surnombre, le leader. Mais il est toujours un peu long à se retourner.
Guzmàn Corujo : L'une des deux révélations de l'année, il a été monté en équipe première par Medina qui l'avait déjà dirigé en réserve. Il a été imprenable, imperturbable, impressionnant. Polenta et lui ont partagé la défense avec Rodrigo Erramuspe, moins sûr que ses deux collègues.
Alfonso Pacha Espino : Durant la majorité du championnat, l'autre latéral avec Fucile a été Peruzzi, jeune argentin prêté par Boca et qui a été très efficace. Malheureusement pour lui, ce dernier s'est blessé à quatre journées de la fin, et l'on retiendra principalement les excellents matchs pour finir la saison du Pacha, inarrêtable par exemple contre Danubio.
Cristian Oliva : Le deuxième joueur que Medina a amené de la réserve, et l'un des poumons au milieu de terrain. Sorte de milieu récupérateur new-look, moins physique mais sachant faire la bonne passe pour déséquilibrer l'adversaire, il a montré de grandes capacités avant de fatiguer un peu sur la fin de l'Apertura. Révélation du championnat, comme son compère Corujo. Il a numériquement remplacé Diego Arismendi, qui peut maintenant dépanner en défense centrale.
Mathias Zunino : On l'avait laissé vainqueur de l'Apertura il y a un an avec le Defensor. Depuis son passage au Nacional, il avait souffert de blessures et de quelques difficultés d'adaptation. Il est finalement revenu à son meilleur niveau lors de cet Apertura, faisant un pressing efficace mais aussi un gros travail offensif sur son côté droit. Il a remplacé Luis Aguiar, que l'on a peu vu au final.
Sebastian Rodriguez : Quel beau joueur. Quel plaisir de le voir jouer (tout comme Zunino d'ailleurs), joueur de devoir mais capable de gestes techniques incroyables. Carlos De Pena a également occupé le poste une bonne partie de la saison, avec un profil plus offensif.
Tabaré Viudez / Leandro Barcia : Côté droit, les deux ont alterné le bon et le moins bon. Barcia a un côté vitesse qui tend à le rendre plus efficace dans le championnat mais la technique de Viudez peut faire gagner un match en Libertadores. L'idéal serait de mixer les deux.
Gonzalo Bergessio : Il a tout de suite marqué et s'est imposé en pointe comme l'attaquant d'expérience efficace qui manquait dans cette équipe sur les dernières années. Il arrime son équipe plus haut sur le terrain et a toujours le bon geste pour marquer. Il ne fait pas d'effort dans le jeu, mais ce n'est pas ce qu'on lui demande.
Gonzalo Bueno : Comme Zunino, il aura mis un an à se remettre de son transfert du Defensor. Même s'il a parfois du mal à rester juste un attaquant de couloir, comme Medina lui demande dans ce 4-3-3, sa qualité technique et sa vitesse en font un joueur indispensable.
Douzième homme : Sebastian Fernandez. Que dire du demi-finaliste de Coupe du Monde qu'est Papelito Fernandez. Il ne paie pas de mine, n'a pas un gabarit d'avant-centre ni la vitesse d'un ailier, mais il est partout un magnifique attaquant, techniquement propre, toujours bien placé. Au Nacional depuis 2014 déjà, comme beaucoup d'autres anciens précédemment cités (Conde, Fucile, Polenta, Espino, Barcia), il est toujours aussi généreux dans son jeu, précieux pour le collectif. Un joueur extra.
L'homme qu'on aurait aimé citer mais qu'on souhaite saluer quand même : Facundo Waller a dû être opéré une deuxième fois de sa blessure des ligaments croisés. Même s'il ne nous lit pas, il fallait le saluer.
Les autres matchs
Peñarol 4-1 Defensor
Peñarol méritait sans doute mieux. Si Gargano ne s'était pas fait les croisés à mi tournoi, si Cebolla n'avait pas quitté l'équipe pour la Celeste durant trois matchs de championnat... Mais ainsi va la vie, avec 36 points en 15 matchs, Peñarol n'est que second. Face au Defensor, Peñarol est passé par tous les sentiments. Cougo a d'abord ouvert le score de la tête pour les violets. Rodrigo Rojo a égalisé juste avant la mi-temps avant que Palacios ne donne l'avantage aux Carboneros. À ce moment, Nacional perd et virtuellement, Peñarol gagne l'Apertura. D'autant plus que, rapidement, Palacios et Formiliano aggravent la marque. Mais le tout ne sert à rien, Nacional vient d'en marquer deux. Peñarol a perdu l'Apertura, mais pas ce soir. Côté Defensor, l'équipe a encore fondu plusieurs plombs à la fin du match avec les expulsions de Reyes, Cougo, du frère Acevedo... L'équipe gagnerait à « jouer » les grands matchs plutôt que d'être systématiquement dans la rébellion.
Cerro 2 – 0 Rampla Juniors
Clásico de la Villa, tendu comme d'habitude, sachant que, en plus, des menaces de mort avait été tagué contre le coach de Rampla, Ronco Lopez. Cerro a dominé le match logiquement, avec un but de Maureen Franco dès le début du match. Rampla a eu l'occasion d'égaliser par penalty mais le tir de Martiñones plein axe a été facilement repoussé par Irrazabal. Maureen Franco a doublé la marque d'un magnifique coup-franc effleuré par Odriozola. Score logique au vu de l'Apertura, au cours duquel Rampla Juniors n'aura gagné aucun match sur le terrain (malgré une qualification au deuxième tour de la Sudamericana). Ronco Lopez ne continuera pas à la tête de l'équipe, mais les deux se retrouveront pour un nouveau Clásico de la Villa dès mercredi prochain.
La suite : l'Intermedio
L'intermedio, tournoi court entre l'Apertura et le Clausura commence dès mercredi 16 mai. Il verra s'opposer en deux poules toutes les équipes en match simple, avant une finale entre le vainqueur de chaque poule. Le tout devant impérativement être fini avant le début de la Coupe du Monde, le calendrier s'annonce serré. On verra surtout fin mai un nouveau Peñarol – Defensor et un autre Nacional – Danubio.
Les buts
Résultats

Classement



