Les deux grands ont perdus des points dans des matchs très différents, alors que Rentistas est le leader surprise au bout de deux journées. Le championnat a pris (déjà) une petite pause pour la cérémonie d'intronisation du nouveau président, et on a donc beaucoup parlé d'un gardien et de ses problèmes, Washington Aguerre.

bankkbb

Nacional 2 – 2 Cerro Largo

Washington Aguerre est un excellent gardien. Il l'a encore montré lors de la première mi-temps de ce NacionalCerro Largo, choc de la deuxième journée du championnat entre le champion et le troisième de l'an dernier. Formé à Peñarol, Aguerre ne s'y est jamais imposé, restant dans l'ombre à l'époque de Gastón Guruceaga. Il est parti en prêt dans plusieurs clubs depuis 2015, dans l'espoir, toujours, de jouer pour son club de cœur, le club dont il est amoureux, Peñarol. Il sort d'une excellente saison 2019, mais Peñarol n'a, de nouveau, pas fait appel à lui pour la saison 2020. Il continue donc du côté de Cerro Largo. Peut-être l'année prochaine... En attendant, son amour aveugle pour Peñarol continue de lui jouer des tours. L'année dernière, il avait fait le pitre au Gran Parque Central lors de la victoire de Cerro Largo un à zéro contre l’ennemi de toujours de Peñarol, Nacional. Pour l'ensemble de son œuvre, les provocations, les cinq doigts pointés symboles du quintuplé des années quatre-vingt-dix et du cinq à zéro de 2014, il recevait un carton rouge à la fin du match alors qu'il rentrait aux vestiaires. Son entraîneur, Danielo Nuñez, était hors de lui. Au match suivant, et avec le gardien remplaçant, Cerro Largo perdait son premier match de la saison à domicile lors de la dixième journée du Clausura et perdait pied au classement annuel. Le joueur s'était excusé, avait promis de ne pas recommencer, de se calmer.

Pourtant, dimanche dernier, il récidive. Alors que Cerro Largo domine, joue bien mieux que l'équipe bolso de Munua, et ouvre même le score par Tomas Fernández juste avant la mi-temps, Aguerre depuis sa surface se retourne face la tribune de Nacional, et s'assoit tel le norvégien Haaland contre le PSG. Il prend pour cette provocation un premier carton jaune. Mais Cerro Largo, bien organisé, continue de dominer sur le terrain, jusqu'à aggraver la marque, sur une mine dans la lucarne d'Hugo Dorrego. On pense alors que rien ne peut arriver à ce Cerro Largo là. Pourtant, à la 93e minute, sur une sortie inutile et un peu délirante, Aguerre sort en mode Ninja, le pied levé, et concède un penalty. Penalty et deuxième carton jaune. Aguerre est exclu. Son entraîneur, qui a déjà effectué ses trois remplacements n'en revient pas. Il insulte le joueur à voix haute depuis son banc de touche. Le défenseur Robinson Ferreira ne peut rien sur la frappe de Bergessio, et Nacional revient. Il reste deux à trois minutes à jouer. Dans la foulée, l'argentin Claudio Yacob obtient une faute sur laquelle tout Nacional monte. Sur un deuxième ballon, le même Yacob reprend de volée le ballon et trompe Ferreira mal placé sur sa ligne. Nacional arrache un point du match nul, grâce à Aguerre. L'entraîneur et le président Dehl ne veulent plus parler au joueur. On parle de le virer, des clubs de deuxième division se montrent déjà intéressé dès le lendemain. Le joueur ne rentre pas avec le groupe à Melo, mais rentre chez lui, à Artigas. Le joueur s'explique, dit ne pas avoir voulu provoquer les supporters de Nacional mais vouloir faire la paix. Il commence un traitement psychologique pour contrôler ses émotions. Une semaine après, il n'a toujours pas reparlé avec son entraîneur, mais le club et le joueur semblent d'accord pour continuer ensemble après une période probatoire. En attendant, Cerro Largo a perdu deux points, et Nacional, dans une très mauvaise période (le match a été horrible) s'en sort avec son premier point de la saison. Attention à ce que tout cela ne dure pas.

Soutenez notre indépendance : rendez-vous sur la page Lucarne Opposée - KissKissBankBank 

Defensor 1 – 2 Peñarol

Peñarol a perdu, mais en jouant très bien. Est-ce grave ? Alors que les Carboneros restaient sur une bonne dynamique de ses derniers déplacements au Franzini, l'équipe de Diego Forlán a complètement dominé la première heure du match, avec un magnifique David Terans, de retour en très grande forme. Il touche deux fois les fers, et aurait mérité de marquer au moins un but, mais c'est finalement Abascal qui ouvre la marque à la limite du hors-jeu. Peñarol, des pieds de Xisco et Terans, a eu à maintes reprises l'occasion de tuer le match. Il ne l'a pas fait, et les changements effectués par Orfila, l'entraîneur argentin du Defensor vont changer le match. Pablo López délivre tout d'abord un caviar à l'aveugle pour Juan Albín qui trompe Dawson, avant que Facundo Milán ne donne l'avantage aux violets à la toute fin de match sur penalty.  La défaite est dure pour Peñarol, mais pleine d'encouragements.

Pour le reste

Wanderers 1 – 0 Danubio : But d'Acuña et trois points sauvés par Nacho De Arruabarena, qui arrête un penalty en fin de match de Grossmüller. Un bon retour pour le gardien qui avait été très critiqué avec la sélection olympique.

Progreso 2 – 2 Plaza Colonia

Liverpool 1 – 1 Maldonado : Avec un penalty arrêté par un joueur de champ. Comme pour Aguerre, Mehring s'est fait exclure côté Liverpool sur une mauvaise réaction alors que Cuello avait fait les trois changements. Résultat : carton et rouge, penalty, et Ernesto Goñi qui prend les gants. Ce dernier réussit l'exploit d'arrêter ce penalty, et une autre occasion par la suite.

Fénix 1 – 3 Torque

Cerro 0 – 0 River Plate

Boston River 2 – 3 Rentistas : Le bicho colorado est donc l'incroyable leader du championnat, avec une victoire arrachée en fin de match. À deux partout, Boston a eu l'occasion de marquer sur penalty mais le gardien remplaçant de Rentistas, Rossi, a arrêté la frappe de Fratta.

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba