La journée s'est jouée sans Peñarol et Nacional, qui doivent rester dans la bulle sanitaire après leur match de coupe continentale et notamment les problèmes connus par l'Athletico Paranaense. Pendant ce temps-là, on s'amuse avec de magnifiques matchs d'attaquants, du Liverpool de Ramírez au River Plate d'Arezo. Point sur six-huitième de la deuxième journée de l'Intermedio en Uruguay.
Liverpool 3 – 2 Cerro
La journée a donc commencé avec trois matchs sur six qui se sont joués vendredi, de nombreuses équipes se préparant pour la reprise de la Sudamericana. Le premier match était Liverpool recevant la lanterne rouge, Cerro. Le match a été passionnant, beaucoup plus serré que prévu, malgré le premier but de Pereira. Un but de latéral, qui déborde trois joueurs avant que le brave Pablo Lacoste n'ose pas monter au pressing sur lui et lui offre tout le temps du monde pour préparer sa frappe et tromper Rodrigo Formento. Un à zéro pour un Liverpool qui revient petit à petit en forme, on se dit que le match pourrait être plié face à un Cerro qui a déjà seize points de retard sur le dernier non relégable. Et pourtant, Cerro va revenir, tout d'abord sur une bonne frappe de Leandro Paiva, et ensuite prendre la main sur une faute de main dans la surface de Liverpool. Maicol Cabrera, le grand attaquant (par la taille), trompe l'expérimenté Andrés Mehring en début de seconde période. Cerro va alors faire le dos rond, et même avoir des occasions, notamment une de Cabrera qui n'ose pas tirer du gauche et dont le contrôle pour se mettre sur son bon pied permet au défenseur de revenir. Liverpool pousse et se crée des occasions sans réussir à égaliser à la fin du temps réglementaire. Cerro continue de tenir, jusqu'à un ballon cafouillé dans la surface, où cinq joueurs de Cerro se jettent sur Ramirez pour ne pas le laisser frapper, mais après un rebond sur un joueur, le cuir arrive sur Franco Romero, seul qui égalise à la 90e. Dans la foulée, Cerro se délite et laisse Juan Ignacio Ramírez se présenter presque seul face à Formento. Ramírez, meilleur attaquant du football uruguayen actuel, contrôle parfaitement et offre la victoire à Liverpool à la dernière minute.
Côté Cerro, la fin de saison risque fortement d'être un calvaire, car avec le système de moyenne sur deux saisons, la fin pourrait être actée dès le début du Clausura. L'équipe souffre, entre des joueurs inexpérimentés et d'autres ayant repoussés la fin de carrière, comme José Luis Tancredi. Côté Liverpool, l'équipe a globalement dominé le match mais a eu du mal à revenir après notamment un deuxième but de Cerro un peu bête sur une main involontaire dans la surface. L'important dans ce cas est de savoir remonter la pente et au final c'est ce qui s'est passé avec les bons matchs de Romero ou du latéral Pereira, malgré un milieu de terrain ayant parfois eu du mal à sortir du bourbier. Du haut de ses vingt-trois ans, Ramirez a déjà marqué une quarantaine de buts en championnat depuis ses débuts en 2016 et s'impose toujours autant comme un attaquant propre, au physique impeccable et à la technique de tueur devant le but. On aimerait le voir en tant que neuf dans un grand d'Uruguay mais sa prochaine étape se situe sans doute plus à l'étranger. L'équipe qui le recrutera a déjà la certitude de recruter un fort bon joueur.
River Plate 4 – 0 Danubio
Le deuxième match de la semaine se jouait au Saroldi et voyait le River Plate de Jorge Fossati affronter le Danubio de Léo Ramos. Danubio a du mal à sortir du trou dans lequel il s'est mis, avec un classement également compromis pour la relégation (même si beaucoup moins que Cerro) et des supporters ayant eu la bonne idée d'aller caillasser les voitures des joueurs suite à la dernière défaite. Danubio a pourtant recruté de nombreux joueurs pour l'Intermedio et le Clausura (Santiago Carrera, Javizer Méndez...) et espère donc s'en sortir. Léo Ramos décide pour ce match de passer à une défense à trois, ce qui n'est jamais une bonne idée pour une équipe en difficulté. Cela se traduit par un score de trois à zéro pour River Plate après à peine vingt-cinq minutes de jeu ! Danubio pousse pourtant en début du match, mais se fait prendre une première fois sur une combinaison, sur corner, sur laquelle Nicolas Rodríguez (l'un des plus élégants et intelligents joueur du championnat) effectue une passe au cordeau pour Calzada dans la surface à ras de terre. Calzada trompe Salvador Ichazo. Dans la foulée, sur un contre, Matías Arezo est trouvé absolument seul dans le dos de José Luis Rodríguez et trompe à nouveau Ichazo. Enfin, Nicolas Rodriguez côté droit récupère un ballon au milieu de terrain, monte sur quelques mètres et effectue un amour de centre pour Arezo qui met sa jambe droite en opposition (autre attaquant de la journée ayant peur de sa jambe gauche) mais cela fonctionne et River prend trois buts d'avance. Le match va groso-modo s'arrêter là, à la vingt-cinquième minute. Léo Ramos, qui sent la défaite très lourde venir, avec la vitesse d'Arezo et les bonnes pattes pour l'alimenter au milieu, décide de repasser dans un système à quatre et fait reculer l'ensemble de son équipe. Les équipes auront quelques autres opportunités, dans un match plus fermé, mais le tout est déjà plié. La marque sera définitivement close à la 90e, sur un but de Silvera entré en fin de match.
Côté Danubio, cela commence tout doucement à se transformer en scénario catastrophe. La venue de nombreux joueurs, la pression mise par les supporters et les résultats qui ne suivent pas, tout est là pour que les choses se terminent mal. Vendredi, la défaite est clairement à mettre sur le dos de l'un des seuls qui avait encore un peu de crédit au club, l'entraîneur Léo Ramos. La défense a pris l'eau dans les grandes largeurs, dans des proportions intolérables dans le football professionnel, avant qu'il n'effectue son changement tactique. Devant, il n'y a toujours pas d'attaquant qui se démarque, Nequecaur est parti du côté de Fénix, Piñeyro a reculé plus bas sur le terrain, mais les nouveaux venus n'ont pour le moins pas rassuré. Côté River Plate, l'équipe montre de belles choses entre la victoire sur Peñarol puis celle contre Danubio. Matias Arezo a encore marqué, et il est toujours aussi plaisant à voir même s'il est moins fin techniquement, moins abouti que Ramírez de Liverpool. Il faut dire qu'il n'a pas encore dix-huit ans, il est donc un peu encore un enfant, pas encore fort comme un homme. On espère qu'il aura le temps de se fortifier physiquement et de prendre confiance en lui. Mais il sera sans doute vendu en Europe dès le prochain mercato. Sinon, côté droit, Nicolás Rodríguez a effectué un autre match magnifique, auteur de deux passes décisives.
Wanderers 2 – 2 Rentistas
En dehors des deux matchs reportés, la journée s'est terminé par un affrontement entre les deux surprises de l'Apertura. Wanderers n'y arrive plus depuis quelques temps déjà, au point d'avoir changé d'entraîneur entre l'Apertura et l'Intermedio. C'est l'un des seuls trois Uruguayens ayant eu l'honneur de gagner l'intercontinentale et de jouer avec le Racing Club de Lens qui a repris les commandes de l'équipe, Daniel Carreño. Ce dernier revient au pays après une petite dizaine d'année dans les pays du Golfe et arrive dans un club ayant une situation étrange, le club bohemio étant en milieu de tableau, pas trop loin des premiers, au classement annuel, mais menacé au classement de la relégation. En face, Rentistas semble souffrir après son titre lors de l'Apertura, avec une défaite contre Liverpool mais aussi les départs de Robert Ergas en prêt à Olimpia du Paraguay et la vente de Maximiliano Falcón à Colo-Colo au Chili (pour plus d'un demi-million de dollars, alors que le football chilien est en crise ?). Trois départs sur le onze qui aligné les victoires en début d'année en prenant celui d'Olivera et, devinez quoi, c'est devenu plus compliqué pour le bicho colorado. La première mi-temps va être très plaisante avec quatre buts. Tout commence par Gonzalo Vega, qui passe son temps à bien combiner côté droit avec Andrés Rodales et qui trompe une première fois De Arruabarena sur une reprise d'un centre de Rodales. Le ballon semble passer tout juste la ligne, mais l'arbitre assistant n'a pas hésité. Dans la foulée, Wanderers égalise d'une magnifique volée de Darwin Torres. Le ballon lui revient suite à un coup-franc tiré dans le mur par Rodrigo Pastorini, et Torres n'hésite pas une seconde, il envoie un missile sur lequel Irrazábal ne peut rien faire. Rentistas va reprendre l'avantage toujours par Vega, sur penalty, suite à une faute peu évidente sur Renato César. Ce dernier est bien lancé, seul dans la surface, mais rate son contrôle et veut changer de pied pour frapper, et il est tellement lent qu'il est repris par le défenseur qui dégage le ballon en corner. Sauf que l'arbitre pense que le défenseur touche d'abord l'attaquant (ce qui n'est pas le cas) et accorde un penalty, un penalty généreux principalement basé sur la faiblesse technique de Renato César. Gonzalo Vega ne se fait pas prier et marque le 2-1. Juste avant la mi-temps, une vieille connaissance, Ignacio González égalise de la tête au point de penalty sur un magnifique centre de la droite par Izquierdo. Le score ne bougera plus, malgré un penalty obtenu par Vega en toute fin de match envoyé du mauvais côté du poteau par l'entrant Maxi Lemos.
Côté Wanderers, l'équipe va mettre du temps à se remettre. Elle pourra compter sur de très bons joueurs au milieu (Lucas Morales, Ignacio González). Côté Rentistas, l'avenir parait plus sombre avec quelques trous dans un onze qui était il y a encore quelques journées parmi les plus complets du championnat. Malrechauffe n'est pas Falcón et cela s'est ressenti. Il reste à espérer que le club garde son meilleur joueur, un amour à voir jouer depuis une dizaine de matchs, Gonzalo Vega. Si l'on omet la finale, le club reste sur deux nuls et une défaite... à tel point que Cerro Largo, vainqueur de Torque, lui a repris la première place en attendant Nacional. Derniers résultats non-mentionnés, Progreso et Plaza Colonia ont fait match nul 0 à 0, et Fénix a battu Boston River deux buts à rien.
Pour le reste
Nacional devrait donc jouer jeudi contre Deportivo Maldonado, alors que Peñarol ne jouera que le week-end prochain contre Defensor, ce qui sera sans doute le seul match du week-end car le règlement de la ligue indique qu'une journée doit être terminée avant d'en entamer une autre, sauf à avoir un accord du conseil de la ligue, sauf que ce dernier ne se réunit plus depuis qu'ils sont en lutte contre l'AUF. Defensor, toujours solidaire, avait pourtant proposé que Peñarol joue le match comme prévu samedi mais avec sa réserve. Cela a été logiquement refusé. Il faut dire que la demande du ministère de respecter la bulle sanitaire a été une surprise, puisque cela n'avait pas été respecté par les clubs avec l'accord de l'AUF jusqu'à présent, les clubs respectant les consignes sanitaires de la CONMEBOL, bien moins contraignantes. Sauf que les cas commencent à se développer en Uruguay et que le serrage de vis paraît donc logique. Ce serrage de vis devrait créer de gros problèmes dans les semaines à venir, avec la reprise de la Sudamericana et la poursuite, pour Nacional, de la Libertadores.
Les buts de la journée
Résultats

Classement



