Une bonne semaine après son licenciement de Colo-Colo, Humberto Suazo s’est confié sur El Mercurio. Il évoque les faits, son présent et son avenir.

Chupete revient tout d’abord sur les évènements du match face à San Marcos et sa sortie quelque peu houleuse : « En vérité, je ne pensais pas être remplacé, et quand j’ai vu que c’était moi, j’ai dit « encore une fois ce type, encore une fois il me sort ». Je suis sorti très en colère, comme à chaque matchs, parce que si je ne suis pas en colère de sortir c’est que ça ne m’intéresse pas. Ensuite, vous avez vu les images. Je n’ai pas regardé el Coto (NDLR : José Luis Sierra, l’entraîneur), je suis allé m’assoir en colère. Puis j’ai dit « Tu penses quoi mec ? Que je te dois quelque chose ? ». J’ai dit cela à Reyes, à aucun moment je n’ai échangé avec el Coto. Il se dit que je l’ai insulté lui et l’encadrement technique mais ce n’est pas le cas, ni à lui, ni au Profe (Marcelo Canessa le préparateur physique). C’était entre Pedro Reyes et moi. Et ceci me met en rage parce qu’on a été coéquipiers à Audax Italiano, je le connais parfaitement, j’ai vécu plusieurs mois avec lui. Sa manière d’agir, comme l’encadrement technique, la vérité est que cela me blesse. 

A Reyes, j’ai dit « vous êtes des couilles molles ! ». A aucun moment je me suis adressé à el Coto. J’ai revu les images plusieurs fois. Il y a des caméras de tous les côtés, à aucun moment j’ai vu une preuve que j’ai pu l’insulter.

Le mardi, el Profe Canessa me dit que je suis attendu. Il me dit « El Coto veut te parler ». Je réponds que je n’en ai pas envie, que je n’en éprouve pas le besoin. Ensuite, dans le vestiaire, Canessa vient me voir et me dit qu’el Coto ne veut pas que je prenne part à l’entraînement. J’étais étonné. Je suis resté au gymnase et c’est ensuite que j’ai appris que j’étais écarté du groupe, puis que j’étais licencié. Pour moi, c’est très étonnant….

Une semaine avant, j’avais été voir le corps technique pour discuter de ma position et j’avais exprimé l’envie d’être mis en concurrence avec Esteban Paredes devant et que je supporterai de ne jouer que 20-30 minutes. Ne pas jouer ou jouer tout le match mais je préférais joueur là où j’ai joué toute ma vie, avant-centre. Je préférais cela à rester sur un côté. Ils m’ont répondu que je jouais bien, que l’équipe gagnait et qu’avant de me blesser ce que je faisais était bon. Mais ils ont tout fait pour rompre mon contrat. Parce que me licencier pour n’avoir pas voulu parler au coach ou pour avoir dit qu’ils sont des couilles molles, il s’est passé des choses bien pires dans le foot… L’un dit que j’ai été licencié pour n’avoir été à la réunion, l’autre pour les insultes prononcées. Si tu es une équipe, tu devrais te mettre d’accord sinon, qui dit la vérité ? ».

Suazo réfute ensuite la rumeur d’une bagarre avec Reyes dans les vestiaires le dimanche. « Nooon, il ne s’est rien passé. Nous n’avons même pas parlé….Tout était tranquille. Mes enfants sont venus dans le vestiaire, il est impossible donc que je discute avec lui. Impossible. Beaucoup de choses fausses ont été dites. Je le dit clairement : ils m’ont viré pour, je suppose, insultes graves parce que j’ai dit qu’ils étaient des couilles molles et que je ne suis pas allé discuter avec l’encadrement technique. La vérité, je ne regrette en rien ce que j’ai dit. Je serai colocolino toute ma vie, depuis tout petit je viens au stade et partir de la sorte est une injustice. »

Chupete évoque ensuite les appels reçus de la part de plusieurs de ses désormais anciens coéquipiers « ils me disent de rester tranquille. Ils me connaissent, ils m’ont tous bien traité. Plusieurs m’ont affirmé leur surprisese dit ensuite « triste de terminer de la sorte, ce n’est pas la manière dont j’avais imaginé mettre fin à ma carrière. »   

Les mots sont lâchés. Alors la carrière d’Humberto Suazo est-elle terminée ? Le joueur laisse planer le doute : « dans mon entourage, ils me disent de faire une année de plus, que les choses ne peuvent pas se terminer de la sorte. Le fait est que je ne pourrai pas jouer avant janvier prochain. Je pense à profiter de mes enfants, être avec eux. Pour le moment, je ne pense pas à jouer. Mon rêve était de revenir à Colo-Colo et terminer ma carrière sur un titre en marquant des buts. Ce ne sera pas possible. »

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.