Quelques semaines après la nomination d’un coordinateur sportif des sélections, la fédération équatorienne a officialisé son sélectionneur. En même temps qu’une profonde mue se poursuit au pays.

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Avant de clore l’année 2019, la fédération équatorienne de football avait nommé Antonio Cordón à la tête de l’ensemble des sélections afin d’amorcer une nouvelle révolution. Celle-ci se poursuit désormais d’une part pour les A, d’autre part sur les à-côtés.

Les grandes mesures et directions ont été annoncées lors d’une large cérémonie de présentation du Proyecto Integral 2030 ce lundi soir. « Notre objectif est de faire partie de l’élite mondiale. Pour cela, des mesures devaient être rapidement prises. Nous avons pensé à une nouvelle façon d’aborder le football et la seule manière d’évoluer était de faire appel à des professionnels de premier plan », a ainsi déclaré Francisco Egas, le président de la fédération avant le laisser place à Gustavo Silikovic, secrétaire général de la fédération, qui a ensuite présenté le plan stratégique de la fédération, un plan nommé 3A0 pour résumer les trois profondes transformations prévues sur les trois prochains cycles mondiaux (3), les réaliser dès à présent (A pour Ahora) et ce, sans qu’il n’y ait quelconque objectif qui ne puisse pas être atteint (0). Le plan sera dévoilé en détail durant la semaine, mais les grandes lignes sont une refonte du système administratif et de gestion, une réforme du système de formation des futurs joueurs et joueuses (de nouveaux terrains ont par exemple été récemment inaugurés et un projet, Juego limpios, a pour objectif de s’occuper du football infantile), en assurant une véritable connexion avec l’ensemble des clubs (pro et amateurs) et en assurant la professionnalisation de l’ensemble des structures.

Tout va être ainsi repensé, un nouveau centre d’entraînement de la sélection va être inauguré, les nouvelles technologies implémentées pour toutes les sélections nationales qui seront reliées entre-elles comme l’a rappelé Francisco Egas : « nous n’avons pas seulement cherché un sélectionneur, mais un projet, le leader d’un processus qui va nous permettre de devenir une place forte du football, nous ne lui demandons pas seulement de diriger les matchs de la sélection, mais aussi lui demander comment on doit repenser notre façon d’identifier et de fortifier les talents de demain. Bien sûr que nous voulons des résultats, mais nous devons aussi protéger nos talents pour que notre football progresse et puisse lutter avec les meilleures équipes. Aujourd’hui, les meilleures sélections possèdent des professionnels qui pensent, organisent, planifient chaque jour de l’année, préparent chaque entraînement avec des ambitions de très haut niveau. C’est ce que nous avons cherché. De ne pas dépendre d’une génération dorée de joueurs. Notre désir est qu’il n’y ait qu’une seule Tri ». La FEF veut donc implémenter un modèle à l’uruguayenne tout en s’appuyant sur les meilleurs systèmes venus d’Europe.

C’est ainsi que Jordi Cruijff, ancien de l’Ajax et du Barça, a été nommé à la tête de la sélection A quand Jorge Celico, dont le travail a été salué par le président de la fédération, reste ainsi auprès des U23. L’ancien joueur du Barça se retrouve ainsi à la tête non seulement de la sélection, mais surtout d’un projet, une tâche que le nouveau sélectionneur semble envisager avec enthousiasme.

Reste donc les à-côtés qui changent aussi. La fédération se dote d’une nouvelle identité visuelle alors que Jaime Ruiz, président de la Concentración Deportiva de Pichincha (CDP), a annoncé dans le même temps que le mythique Estadio Olímpico Atahualpa sera démoli d’ici la fin de l’année pour laisser place à une enceinte plus grande (on parle de 50 à 60000 spectateurs) et dédiée au football. Dans les pas de ses clubs, l’Équateur poursuit donc sa mue.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.