La campagne de qualification de pour la prochaine Coupe du Monde ouvre ce jeudi soir pour la zone sudam avec, au menu, cinq matchs, des incertitudes et déjà quelques équipes sous pression.

En juin dernier, Bolivie et Uruguay ont eu en commun de devoir affronter le Chili dans l’Estadio Nacional. Totalement écrasé pour l’un (voir Le Prince est Roi sur ses terres), passé à un doigt de la qualification pour l’autre (voir A un doigt du désastre), tous deux étaient tombés face au futur vainqueur. Depuis, bien des choses se sont passées pour les deux sélections.

Côté Bolivien, le départ avec pertes et fracas de Mauricio Soria est venu s’ajouter à un climat global totalement détestable. Entre président de fédération en prison pour corruption, sélectionneur nommé à quelques jours d’un cataclysmique amical perdu face à l’Argentine et des cadres qui ne veulent plus jouer, les indicateurs sont au rouge pour la Verde à l’heure d’accueillir l’Uruguay. Seul motif d’espoir, le fait de débuter à La Paz et les conséquences sur la Celeste. Privée de son âme Arevalo Rios et de ses stars suspendues Luis Suárez et Edinson Cavani, Tabárez se voit aussi contraint de bricoler pour faire face à l’altitude. Pas de quoi rassurer avant un match que l’Uruguay n’a jamais remporté à La Paz.

Compos probables :

Bolivie : Daniel Vaca - Juan Carlos Zampiery, Edward Zenteno, Fernando Marteli, Jair Torrico -Jhasmani Campos ou Rudy Cardozo, Raúl Castro, Walter Veizaga, Alejandro Chumacero - Yasmani Duk, Juan Carlos Arce. Entraîneur : Julio César Baldivieso.

Uruguay : Fernando Muslera - Martin Cáceres,José María Giménez, Diego Godín, Álvaro Pereira - Carlos Sánchez, Mathías Corujo, Álvaro González, Christian Rodríguez - Abel Hernández, Christian Stuani. Entraîneur : Oscar Washington Tabárez.

Après avoir émerveillé le monde lors de la dernière Coupe du Monde, la Colombie a totalement raté sa Copa América, son jeu se retrouvant à cent lieues de ce que les suiveurs étaient en droit d’attendre de la bande à Pekerman. Et c’est privé de sa star planétaire James Rodriguez que les Cafeteros ouvrent leur campagne de qualification à la Coupe du Monde 2018 face à l’une des formations les plus dangereuse à jouer en ce moment, le Pérou.

Troisième de cette même Copa América (voir Un final, des finales), la Blanquirroja version Gareca a séduit et suscite bien des espoirs auprès du peuple péruvien. Si la génération des Cubillas et autres Sotil est encore un cran au-dessus, celle des Carrillo – Guerrero – Cueva et autres Reyna a tout pour offrir au Pérou un retour en Coupe du Monde après 36 ans d’attente. Cela passera par un lancement réussi du côté de Barranquilla. Le Pérou ne s’est plus imposé en Colombie depuis 2001.

Compos probables :

Colombie : David Ospina - Santiago Arias, Christian Zapata, Jeisson Murillo, Frank Fabra - Carlos Sánchez, Freddy Guarín, Edwin Cardona, Juan Cuadrado - Carlos Bacca, Teófilo Gutiérrez. Entraîneur : José Pekerman.

Pérou : Pedro Gallese - Luis Advíncula, Carlos Zambrano, Carlos Ascues, Jair Céspedes - Carlos Lobatón, Josepmir Ballón, Yoshimar Yotún, André Carrillo - Christian Cueva, Paolo Guerrero. Entraîneur : Ricardo Gareca.

Le match des inconnues. Après avoir réussi l’exploit en ouverture de sa Copa América (voir L’exploit vénézuélien vécu au cœur de ses hinchas), la Vinotinto de Sanvicente a déçu. Dépassée par le Pérou, inefficace face au Brésil, elle s’est ensuite retrouvée boutée hors de la compétition et se retrouve désormais en proie au doute. Celui de savoir si Noel Sanvicente est bien l’homme de la situation, celui aussi de savoir si la génération post-Arango pourra enfin envoyer la sélection vers une première Coupe du Monde.

La bonne nouvelle pour le Venezuela est que ce n’est que le Paraguay qui se présentera au Cachamay. Etrillé par l’Argentine en demi-finale de la dernière Copa América (voir Ganó el fútbol), l’Albirroja aurait pu/dû en profiter pour lancer la jeune génération. C’est mal connaître Ramón Díaz. Si le technicien argentin doit se passer de Roque Santa Cruz et Nelson Haedo Valdez pour animer son attaque, il ne compte pas non plus modifier brutalement une sélection quatrième de la Copa América (sans pour autant avoir convaincu). La bonne nouvelle du soir est que les supporters toulousains devraient pouvoir revoir Federico Santander annoncé en pointe ce soir aux côtés de l’ancien montpelliérain Lucas Barrios.

Compos probables :

Venezuela : Alaín Baroja - Roberto Rosales, Oswaldo Vizcarrondo, Andrés Túñez, Gabriel Cichero - Tomás Rincón, Luis Manuel Seijas, Jeffrén Suárez, Alejandro Guerra - Christian Santos, Salomón Rondón. Entraîneur : Noél Sanvicente.

Paraguay : Antony Silva - Pablo Aguilar, Paulo Da Silva, Miguel Samudio, Iván Piris - Néstor Ortigoza, Víctor Cáceres, Derlis González, Édgar Benítez - Lucas Barrios, Federico Santander. Entraîneur : Ramón Díaz.

La grosse affiche de la soirée. Le Chili, grand vainqueur de la dernière Copa América (voir Un final, des finales), enfin libéré sur le plan du palmarès, face à l’énième déception, le Brésil. Plus belle équipe lors de la dernière Copa América, le Chili retrouve son Estadio Nacional et ses héros pour un choc de titans et voit Sampa en mode hybride, mélangeant allègrement stars expatriées et valeurs sûres locales. Reste que l’ossature du champion sud-américain est conservée, la mission s’annonce compliquée pour le Brésil.

D’autant que Dunga ne pourra pas compter sur le sauveur Neymar pour rattraper des situations mal embarquées. Alors que les critiques se font de plus en plus présentes sur les choix du sélectionneur brésilien, celui-ci s’en tire jusqu’ici en remportant ses matchs amicaux. Mais à l’heure d’entrée véritablement dans le dur d’une compétition, le Brésil fait appel aux anciens avec Kaka et Ricardo Oliveira sur le banc et va devoir rassurer rapidement.

Compos probables :

Chili : Claudio Bravo - Francisco Silva, Gary Medel, Gonzalo Jara - Mauricio Isla, Mark González, Marcelo Díaz, Arturo Vidal ou Felipe Gutiérrez - Jorge Valdivia, Eduardo Vargas, Alexis Sánchez. Entraîneur : Jorge Sampaoli.

Brésil : Jefferson - Dani Alves, Miranda, David Luiz, Filipe Luis - Fernandinho, Luiz Gustavo, Oscar; Douglas Costa - Willian, Hulk. Entraîneur : Dunga.

Finaliste malheureux de la Coupe du Monde et de la Copa América (voir Un final, des finales), l’Argentine se retrouve orpheline de Messi à l’heure d’accueillir un Equateur dangereux qui doit rebondir après une Copa América totalement ratée. Pour pallier à cela, Tata Martino devrait faire confiance à la pépite Correa qu’il alignera au sein d’une formation qui apparait une fois encore comme étant la plus solide du continent.

Face à l’Albiceleste, le nouvel Equateur de Gustavo Quinteros. Nouveau dans le sens où la Tri arrive avec de nouvelles intentions dans le jeu, Quinteros aimant à venir presser haut et bousculer ses adversaires. Emmené par l’astre Miller Bolaños, le dynamiteur Jefferson Montero et le chef d’orchestre Christian Noboa, ne comptez pas sur l’Equateur pour jouer le rôle de victime expiatoire. Reste que l’Argentine n’a plus perdu au Monumental depuis une cataclysmique 0-5 face à la Colombie : c’était en 1993 (voir Jour de Coupe du Monde : une histoire de qualification)

Compos probables :

Argentine : Sergio Romero - Facundo Roncaglia, Ezequiel Garay, Nicolás Otamendi, Emmanuel Mas - Lucas Biglia, Javier Mascherano, Javier Pastore - Ángel Correa, Sergio Agüero, Ángel Di María. Entraîneur : Gerardo Martino.

Equateur :Alexander Domínguez - Juan Carlos Paredes, Frickson Erazo, Gabriel Achilier, Walter Ayoví - Segundo Castillo, Antonio Valencia, Christian Noboa, Jefferson Montero - Miler Bolaños, Felipe Caicedo. Entraîneur : Gustavo Quinteros.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.