Cinquième nuit sudam et la tension monte dans la course aux qualifications mondiales. Si l’Argentine joue gros au Chili, l’Uruguay se prépare à retrouver son icône et l’Equateur pourrait en profiter pour s’envoler. Pendant ce temps, Colombie, Pérou, Venezuela et Bolivie jouent déjà leur avenir.

Habituée à jouer tôt, afin de pouvoir cumuler altitude et chaleur, la Bolivie accueille la Colombie pour un match qui a tout du match pour la dernière chance. L’épineux débat autour des conditions et le classique retour du souci de l’altitude était encore au cœur des débats dans les différents médias colombiens et, conséquence, boliviens, le sélectionneur de la Verde, Julio César Baldivieso se montrant même quelque peu irrité en conférence de presse « Comment fait la Colombie à Bogotá, comment fait l’Equateur à Quito ? Le Brésil nous a déjà fait jouer à Recife où le terrain nous brûlait les pieds et personne ne s’en est ému ». Reste que la polémique souligne surtout la pression qui pèse sur les deux formations, le sélectionneur bolivien ne mâchant pas ses mots lorsqu’il s’agit de mettre le feu aux poudres « la Colombie a été la sensation de la Coupe du Monde mais ici nous avons des joueurs avides de gloire, des joueurs qui ont faim, qui ne gagnent pas 20 à 30 millions. Sur le terrain, nous serons onze contre onze. » Avec respectivement trois et quatre points en quatre journées, elles ne peuvent désormais plus se permettre le moindre faux-pas sous peine de voir les autres candidats à la qualification s’échapper.

Du côté des joueurs

La mission numéro 1 pour la Colombie est de retrouver son jeu. Malheureusement, alors que son attaque est en panne d’efficacité, elle constitue encore un vaste chantier pour Pekerman. Falcao ne revient toujours pas de blessure, Teófilo Gutiérrez et Jackson Martínez ne sont pas convoqués par l’Argentine, la responsabilité de l’attaque devrait être donnée au duo Carlos Bacca, Dayro Moreno, toujours aussi efficace au Mexique. Mais Pekerman n’en reste pas là. Fredy Guarín, lui aussi parti s’aventurer en Chine n’est pas là tout comme certains historiques que sont Carlos Sánchez (blessé), Pablo Armero et Camilo Zúñiga en manque de temps de jeu. C’est donc une Colombie new-look qui va se présenter face à une Verde qui devrait s’appuyer sur une légion d’habitués du Siles et donc une sélection aux forts accents paceños.

Compos probables

Bolivie :Romel Quiñonez; Erwin Saavedra, Ronald Eguino, Edward Zenteno, Leonel Morales; Danny Bejarano, Alejandro Chumacero (Fernando Saucedo), Jhasmani Campos, Rudy Cardozo; Juan Carlos Arce, Rodrigo Ramallo. Entraîneur : Julio César Baldivieso

Colombie :David Ospina; Santiago Arias, Óscar Murillo, Jeison Murillo, Farid Díaz; Abel Aguilar, Daniel Torres, Juan Guillermo Cuadrado, James Rodríguez; Carlos Bacca, Dayro Moreno. Entraîneur : José Néstor Pekerman

Sans briller, le Paraguay est pourtant dans le bon wagon avec deux succès importants décrochés face à la Bolivie et au Venezuela et un bon nul décroché face à l’Argentine. Reste que la mission s’annonce compliquée pour les Guaranies qui se rendent à Quito pour y défier le leader invaincu et invincible, l’Equateur qui a remporté ses six derniers matchs (Copa América, Amicaux et Qualifications compris). Là encore, si la question de l’altitude a encore été évoquée (notamment par Lucas Barrios), la pression est bien différente. Pour l’Equateur, la réception du Paraguay est l’occasion d’assoir davantage sa domination sur la zone (et accessoirement de profiter des autres rencontres pour creuser de nouveaux écarts), pour les Guaranies, l’occasion est idéale de s’assoir sur le podium en cas de succès. Reste que le Paraguay ne s’est plus imposé à Quito depuis un match de Copa América disputé en 1979.

Du côté des joueurs

Et si Ramón Díaz innovait ? Au sortir des derniers entraînements, il semblerait en effet que le sélectionneur du Paraguay opte pour un quatuor offensif, Derlis González, Édgar Benítez, Darío Lezcano et Jorge Benítez, laissant ainsi les anciens Barrios et Santacruz sur le banc. L’autre « surprise » est le retour de Justo Villar dans les buts, récompense de plusieurs mois impressionnants avec Colo-Colo. Du côté de Quinteros, la grande inconnue est de pallier les absences du duo Bolañis – Caicedo mis sur le flanc par des blessures. La solution la plus probable sera l’association de la pépite Juanito Cazares avec Jaime Ayovi même si la possibilité d’aligner un Enner Valencia pourtant en manque de temps de jeu demeure. Pour le reste, l’autre argentin de la soirée dispose d’un groupe qui devrait ressembler à celui victorieux au Venezuela.

Compos probables

Equateur : Esteban Dreer; Juan Carlos Paredes, Frickson Erazo, Jorge Guagua, Walter Ayoví; Pedro Quiñónez, Christian Noboa, Fidel Martínez, Jefferson Montero; Juan Cazares, Jaime Ayoví. Entraîneur : Gustavo Quinteros.

Paraguay :Justo Villar; Bruno Valdez, Paulo Da Silva, Gustavo Gómez, Miguel Samudio; Derlis González, Néstor Ortigoza, Richard Ortiz, Édgar Benítez; Darío Lezcano, Jorge Benítez. Entraîneur : Ramón Díaz.

Sans aucun doute la grosse affiche de la nuit sudam (Brésil et Uruguay s’affrontant 24h plus tard). Remake de la dernière finale de Copa América, Chili – Argentine devrait attirer tous les projecteurs du continent voire du monde. Côté chilien, les évènements de fin d’année 2015 – début 2016 pourraient bien avoir tout remis en cause et pour sa première sur le banc de la sélection, Juan Antonio Pizzi sera attendu avec grande impatience. Reste que la pression est surtout côté Argentins pour ce choc. Après un début de campagne de qualification des plus moyens, l’Albiceleste court en effet le risque de décrocher en cas de défaite à Santiago, un résultat nul pouvant même la faire glisser au classement quand une victoire chilienne donnerait à la Roja, actuel barragiste, une marge de 5 points sur le voisin.

Du côté des joueurs

Quelle formation pour le nouveau Chili ? La question préoccupe l’ensemble des médias chiliens et si certains s’attendaient à ce que l’Argentin cherche à se démarquer de son prédécesseur, au niveau de la composition d’équipe, il ne devrait pourtant pas y avoir de grande révolution, la seule nouveauté étant un schéma avec une pointe occupée par Alexis Sánchez, sans doute forcé par les absences des Vidal, Valdivia suspendus. Côté Argentin, le grand retour de Messi devrait faire du bien à une équipe encore en souffrance qui pourra également compter sur un autre retour de taille, celui du Kun Agüero. Ces deux retours devraient permettre à Tata Martino d’offrir un trio offensif alors qu’au milieu, Matías Kranevitter prend le relai de Mascherano pour jouer le rôle d’homme à tout faire (et commencer à écrire sa légende).

Compos probables

Chili :Claudio Bravo; Mauricio Isla, Gary Medel, Gonzalo Jara, Eugenio Mena;  Marcelo Díaz, Felipe Gutiérrez, Fabián Orellana, Matías Fernández, Jean Beausejour; Alexis Sánchez. Entraîneur : Juan Antonio Pizzi.

Argentine :Sergio Romero, Gabriel Mercado, Nicolás Otamendi, Ramiro Funes Mori, Marcos Rojo, Matías Kranevitter, Ever Banego, Lucas Biglia, Lionel Messi, Ángel Di María, Sergio Agüero. Entraîneur : Gerardo Martino.

0 point en 4 matchs, une fédération et des joueurs qui se tapent dessus par médias interposés, un sélectionneur qui semble ne plus pouvoir jouer son rôle de tampon entre les deux et qui parait également bien coupé de ses cadres, la situation du Venezuela est des plus préoccupante. Alors que les rêves de qualification mondiale semblent déjà oubliés et que la suite de la campagne de qualification semble n’avoir aucun véritable but, la Vinotinto se rend au Pérou pour jouer une ultime chance. Mais côté Blanquirroja, la situation n’est pas mieux embarquée. Une victoire et trois défaites ont vite douché les espoirs d’un peuple qui se prenait à rêver d’une vraie belle campagne après une Copa América réussie. Reste désormais cette carte Venezuela à jouer, un succès et le Pérou se relancerait dans la course à la qualification.

Du côté des joueurs

Pour aller chercher cette victoire, Ricardo Gareca change son attaque. Le duo Pa-Pi (Guerrero – Pizarro) sera en charge de marquer, les rapides Cueva – Farfán de les alimenter. Pour le reste peu de modifications si ce n’est la titularisation d’Óscar Vílchez au milieu, surprise du chef Gareca. Côté Venezuela, même s’il n’a que peu goûté les déclarations de sa vedette, Salomon Rondón sera bien évidemment la principale arme offensive de la Vinotinto et chamboule son groupe avec pas moins de huit changements attendus par rapport au groupe qui a perdu face à l’Equateur, six par rapport à celui qui a perdu en Bolivie. Preuve aussi du flou dans lequel cette sélection navigue.

Compos probables

Pérou :Pedro Gallese; Luis Advíncula, Carlos Ascues, Carlos Zambrano, Juan Manuel Vargas; Renato Tapia, Óscar Vílchez, Jefferson Farfán, Christian Cueva; Claudio Pizarro, Paolo Guerrero. Entraîneur : Ricardo Gareca.

Venezuela :José Contreras; Ángel Farías, Oswaldo Vizcarrondo, Wilker Ángel, Mikel Villanueva; Tomás Rincón, Luis Manuel Seijas, Arles Flores, Yeferson Soteldo; Salomon Rondón,  Adalberto Peñaranda. Entraîneur : Noel Sanvicente.

Si Chili – Argentine est l’affiche du jeudi soir, vendredi sera le jour du grand retour. Celui de Luis Suárez qui va enfin redevenir Celeste après 2 ans de purgatoire. L’occasion est idéale, l’Uruguay second se rend au Brésil troisième. Côté brésilien, si les débats font toujours rage autour des choix de Dunga, il n’en demeure pas moins que la Seleção est plus ou moins dans les temps de passage et peu, en cas de succès, prendre la deuxième place de la zone et pourquoi pas reléguer l’Argentine à 5 points en cas de défaite albiceleste à Santiago. L’autre grand clásico du continent s’annonce bouillant, même si les statistiques de plaident pas en faveur de la Celeste. L’Uruguay n’a plus battu le Brésil depuis 2001 et ne s’est plus imposé en terres brésiliennes depuis un match amical disputé en 1992.

Du côté des joueurs

Privé de la meilleure paire de centraux du monde, Óscar Tabárez fait jouer la hiérarchie (son mot clé). Mauricio Victorino sera associé à Sebastián Coates dans l’axe de la Celeste, seule modification forcée pour el Maestro. Pour le reste, el Pistolero reprend sa place devant aux côtés de Cavani et la surprise du chef sera la titularisation de Diego Laxalt, l’ancienne pépite du Defensor, génération Rolan. Le bordelais sera quant à lui sur le banc. Côté brésilien, mise à part David Luiz qui vient prendre la place de Gil en défense centrale, Dunga reconduit sa formule qui marche, celle qui a étrillé le Pérou lors de la journée précédente : solide derrière et un trio Douglas Costa, Willian, Neymar chargé de s’occuper de l’attaque. Après tout, on ne change pas un système qui gagne même lorsqu’il ne séduit pas.

Compos probables

Brésil :Alisson; Daniel Alves, Miranda, David Luiz, Filipe Luis; Luiz Gustavo, Fernandinho, Renato Augusto; Willian, Douglas Costa, Neymar. Entraîneur :

Uruguay :Fernando Muslera; Jorge Fucile, Sebastián Coates, Mauricio Victorino, Álvaro Pereira; Egidio Arévalo Río, Álvaro González, Carlos Sánchez, Diego Laxalt; Edinson Cavani, Luis Suárez. Entraîneur :Óscar Tabárez

Résultats et classement après quatre journées

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.