Le Japon d'Akira Nishino se présente en Russie sans aucune certitude au niveau du jeu après une phase de préparation catastrophique.
Premier de son groupe de qualification, le Japon n'aura pas tremblé pour décrocher son billet pour le Mondial 2018. Du moins en apparence parce que dans le jeu, l'équipe emmenée par Vahid Halilhodžić aura fait souffrir ses supporters même si finalement le contrat était rempli pour les Samurai Blue. Sauf que plus l'échéance approchait, plus le Japon s'enfonçait dans la médiocrité. En octobre 2017, les joueurs ont eu toutes les peines du monde à se défaire de la Nouvelle-Zélande (2-1) avant de concéder le nul face à Haïti (3-3). De passage en Europe en novembre, les Samurai Blue ont pris l'eau face à des adversaires nettement plus forts qu'eux, le Brésil (1-3) et la Belgique (1-0).
La goutte d'eau qui a commencé à faire déborder le vase est l'humiliation reçue à domicile face à la Corée du Sud (1-4) dans la finale de l'EAFF. Vahid Halilhodžić avait complètement perdu pied tant dans ses déclarations que dans ses choix tactiques. On se souvient des mots du président de la Japan Football Association : « Honteux. On peut vraiment se demander s'ils représentent notre pays avec fierté. On a connu défaites et nuls pendant les éliminatoires, mais on a atteint ce soir un tout autre niveau dans le pathétique ». Vahid Halilhodžić était prévenu : il fallait redresser la barre.
Ses « européens » récupérés pour le stage de mars 2018, le Japon n'est pas parvenu à relever le niveau et a concédé le nul face au Mali (1-1) et une défaite face à l'Ukraine (1-2). Deux matchs où le jeu proposé par les Samurai Blue tutoyait le néant. C'en était trop pour la JFA qui décidait de mettre Vahid Halilhodžić à la porte. Le niveau de l'équipe étant en grande partie responsable de ce licenciement, malgré tout ce que souhaite mettre en avant le technicien bosnien. Pour le remplacer en urgence, Akira Nishino était appelé. Sans beaucoup de succès jusqu'à présent. Que ce soit face au Ghana (0-2) ou face à la Suisse (2-0), le Japon n'a pas du tout convaincu. Après des choix surprenants pour composer son groupe, les matchs de préparation ne semblent qu'un prélude à ce qui se passera en Russie.
Une équipe expérimentale
D'une pré-liste de 27, Akira Nishino est passé à une liste de 23 noms pour composer son groupe. Toshihiro Aoyama, blessé, ayant dû déclarer forfait, le sélectionneur nippon n'avait plus qu'à écarter trois joueurs. Sans surprise, Kento Misao, Yosuke Ideguchi et Takuma Asano ont été laissés de côté, ces deux derniers ayant réalisé une très mauvaise saison. Dans les buts, la hiérarchie semble claire et Eiji Kawashima sera le portier titulaire en Russie. Akira Nishino ne lui tient pas rigueur de son match catastrophique face au Ghgana. Kosuke Nakamura devrait être son remplaçant et Masaaki Higashigushi le troisième gardien. En défense centrale, Maya Yoshida et Tomoaki Makino partent pour être titulaires en Russie alors que Gen Shoji et Naomichi Ueda seront les solutions de remplacement. Sur les ailes, Yuto Nagatomo occupera l'aile gauche alors que pour l'aile droite, la décision n'est pas encore arrêtée entre Hiroki Sakai et Gotoku Sakai. Wataru Endo apportera sa polyvalence dans le secteur défensif.
Le capitaine de la sélection, Makoto Hasebe pourrait être aligné soit au milieu soit en défense centrale dans un système à trois comme face à la Suisse. Akira Nishino peut s'appuyer aussi sur Hotaru Yamaguchi afin de solidifier son milieu de terrain ou sur Ryota Oshima s'il souhaite jouer avec un bloc plus haut avec un joueur capable de réaliser la liaison défense – attaque. Un cran plus haut, Keisuke Honda semble tenir la corde pour être dépositaire du jeu alors que l'autre star de l'équipe, Shinji Kagawa n'a pas obtenu beaucoup de temps de jeu dans cette préparation à la Coupe du Monde même s’il a disputé l’ensemble de la rencontre face au Paraguay (et inscrit un but). Sur les ailes, l’autre possibilité est d’utiliser le duo de Düsseldorf, Takashi Usami sur la gauche et Genki Haraguchi sur la droite, tout en sachant que Gaku Shibasaki peut aussi évoluer à ce poste ou se placer plus en retrait comme ce fut le cas face au Paraguay. Pour occuper la seule pointe du dispositif, Akira Nishino a donné sa chance à Yuya Osako qui n'a pas eu beaucoup de réussite même s’il a le profil idéal pour jouer ce rôle. Tout comme Yoshinori Muto qui a toujours une carte à jouer pour figurer dans le onze. Entré en jeu face au Ghana, aligné seul en pointe face au Paraguay, Shinji Okazaki n'est pas considéré comme pointe unique mais comme un élément de soutien, censé tourner autour du n°9. Là où il est le meilleur en somme, sa prestation face au Paraguay ayant montré ses limites dans ce rôle d’avant-centre isolé.
Le onze probable
En se basant sur les matchs amicaux du Japon, ceux de l'ère Nishino, il est difficile de déterminer avec certitude l’organisation que les Samuraï Blue adopteront même si le 4-2-3-1, encore choisi lors du dernier match face au Paraguay tient la corde et semble le plus stable d’autant que la victoire et le contenu ont été assez rassurants.
Eiji Kawashiwa – Hiroki Sakai, Maya Yoshida, Tomoaki Makino, Yuto Nagatomo – Makoto Hasebe, Ryota Oshima – Keisuke Honda, Shinji Kagawa, Takashi Inui – Yuya Osako
Le groupe
Gardiens : Eiji Kawashima (Metz), Masaaki Higashiguchi (Gamba Osaka), Kosuke Nakamura (Kashiwa Reysol)
Défenseurs : Yuto Nagatomo (Galatasaray), Gotoku Sakai (Hambourg), Tomoaki Makino (Urawa), Gen Shoji (Kashima Antlers), Wataru Endo (Urawa), Maya Yoshida (Southampton), Hiroki Sakai (Marseille), Naomichi Ueda (Kashima Antlers)
Milieux : Makoto Hasebe (Francfort), Shinji Kagawa (Borussia Dortmund), Gaku Shibasaki (Getafe), Hotaru Yamaguchi (Cerezo Osaka), Ryota Oshima (Kawasaki Frontale), Keisuke Honda, Genki Haraguchi (Düsseldorf), Takashi Inui (Eibar), Takashi Usami (Düsseldorf)
Attaquants : Shinji Okazaki (Leicester), Yuya Osako (Werder Brême), Yoshinori Muto (Mayence)
