La Coupe du Monde 2022 a déjà débuté en zone asiatique, première confédération à ouvrir la course aux qualifications. Retour sur les matchs de la semaine.

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Pour le deuxième Mondial en terres asiatiques (s’il n’est pas réattribué d’ici là…), l’insigne honneur de commencer les qualifications est dévolu aux poids plumes du continent. Les huit moins bonnes équipes s’affrontent en duel aller-retour (6-7 juin et 11 juin) avant de connaître leur adversaire du deuxième tour en huit poules de cinq. Petit zoom sur ces affiches ô combien alléchantes dans lesquelles bien malin celui qui peut prédire à l’avance les vainqueurs de ces joutes du bout du monde.

Mongolie 2-0 Brunei

La patrie de Gengis Khan ouvre le bal d’un marathon long de trois ans en accueillant le minuscule Sultanat de Brunei au National Sport Stadium. Brunei qui fera sans sa star, le joueur de Leicester et neveu du sultan, Faiq Bolkiah. Au cours d’une première mi-temps rythmée et plaisante, les Brunéiens font étalage de leur supériorité technique alors que les Mongols évoluent essentiellement en contre-attaque. Mais sur un superbe coup-franc à la dixième minute de jeu, Norjmoogiin Tsedenbal reçoit le titre honorifique d’être le premier buteur de ces éliminatoires mondiaux. La deuxième mi-temps voit les Mongols reprendre l’ascendant, toujours en contre-attaque, alors que les résidents du Sultanat commencent à s’essouffler. Et à la 68e, Nyam-Osor profite de la passe en retrait la plus atroce de l’histoire de l’humanité pour enterrer Brunei. Ceux-ci développent un jeu technique intéressant mais manquent de poids devant et se font facilement surprendre par des Mongols qui auraient pu être encore plus réalistes. Ceux-ci semblent assez solides que pour passer au tour suivant.

Cambodge 2-0 Pakistan

Englué dans une lutte fratricide entre deux factions qui tentent de prendre le contrôle de la Fédération, le Pakistan a pourtant les armes pour aller plus loin avec son armada d’expats anglais et danois. Mais le manque d’organisation, d’infrastructures et de championnat risquent de mettre un sérieux coup de frein à leurs ambitions. Côté cambodgien, les supporters comptent sur leur coach star Keisuke Honda pour inverser la tendance. Sous une pluie diluvienne, le Cambodge a dû attendre la toute fin de match pour concrétiser sa domination (81e Chanthea à la suite d’un beau travail côté gauche et 84e Sokumpheak qui conclut un festival technique des Cambodgiens depuis leur défense) face à un Pakistan loin d’être ridicule mais affichant trop de lacunes que pour l’emporter. Le retour à Doha (vu que persona non grata auprès des instances pakistanaises) promet d’être compliqué.

Laos 0-1 Bangladesh

Match en perspective équilibré entre des Laotiens qui comptent sur ses expats en Thaïlande et le Bangladesh qui surfe sur une dynamique positive. Ce sont finalement les joueurs du Bangladesh qui l’emportent grâce à un tir rasant à l’entrée de la surface de Rabiul Hasan à la 71e et prennent une option sur la qualification. Le match ne restera pas dans les annales tant la pelouse gorgée d’eau était impraticable et le jeu des deux équipes similaires à une démonstration de rugby.

Macao 1-0 Sri Lanka

Impossible de prévoir quoique ce soit dans ce match entre deux petits poucets asiatiques. Niki se chargera de mettre fin à nos doutes en scorant à la 52e minute après un gros cafouillage dans la surface srilankaise. Bien malin qui pourra prédire le vainqueur de cette affiche de rêve.

Bhoutan 1-0 Guam

Un voyage haut en couleurs pour Guam qui avait réussi l’exploit de faire tomber l’Inde et son milliard d’habitants il y a quelques années. Le Bhoutan l’accueille dans son superbe stade à l’architecture de temple bouddhiste pour un match que l’on espère pas trop zen. Que du contraire ! Superbe match sans aucun calcul, avec la volonté des deux équipes de se porter rapidement vers l’avant. Les occasions pleuvent et c’est finalement le Bhoutan qui ouvre le score par l’intermédiaire de Tshering Dorji à la 35e. Un festival d’occasions ratées de part et d’autre mais un combat de tous les instants gâchés par la maladresse des attaquants. Tout est ouvert pour un retour qu’on espère tout aussi explosif !

Malaisie 7-1 Timor oriental

L’opposition la plus déséquilibrée entre un ancien poids lourd régional et une équipe qui peine à se relever d’une guerre épouvantable de quinze ans. À la mi-temps, la messe est dite : 4-0 et quelques jolies combinaisons des Malaisiens face à des Timorais trop timorés (mille excuses) et trop faibles que pour entraver la marche en avant des Tigres. Corbin-Ong d’une tête (12e), Shakrel Fikri (23e), Talaha (43e) et Safawi Rashid (45e) suite à un joli relais avec Sumareh ne laissent déjà plus aucune chance au petit poucet. Trop confiants, les Malaysiens laissent le Timor enclencher quelques attaques en seconde mi-temps et laissent Joao Freitas sauver l’honneur d’une belle frappe croisée à la 52e. Mais ce n’est qu’un contretemps et Safawi Rashid s’offre un doublé d’une lourde frappe dans le plafond à la 59e. D’une superbe volée à la 77e, Faiz Nasir alourdit le score et Akhyar Rashid clôt la marque à 7-1. La Malaisie a un pied, quatre orteils et un morceau d’ongle au deuxième tour.

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.