Surfer sur une bonne dynamique ou remettre le pied à l’étrier, tel était le but de chaque équipe engagée dans cette troisième journée (sur dix).
Groupe A : Iran et Corée du Sud se détachent
Corée du Sud 2-1 Syrie
Par Baptiste Mourigal
Paulo Bento alignait une équipe très offensive sur le papier pour affronter les Syriens à Ansan. Mais dans les faits, le rôle de Son Heung-min est resté une énigme. Placé dans le cœur du jeu pour derrière Hwang Ui-jo, le capitaine des Guerriers Taeguk s'est plus souvent trouvé aux côtés de son attaquant plutôt qu'en retrait pour toucher le ballon. Résultat, Jung Woo-young et Hwang In-beom avaient toutes les difficultés du monde à trouver des coéquipiers devant eux. Sauf sur les ailes où Hwang Hee-chan et Song Min-kyu restaient collés à leur ligne de touche. Bref, une animation offensive défaillante. Mais sur des éclairs de Hwang In-beom, meilleur joueur du match, la Corée du Sud se procurait de grosses opportunités bien gâchées par Hwang Ui-jo et Hwang Hee-chan face au portier adverse. En face, les Syriens étaient bien regroupés et en place, défendant sans grande difficulté le jeu lent des Guerriers Taeguk. Toutefois, Hwang In-beom donnait l'avantage aux Coréens dès le début de la seconde période d'une belle frappe à l'entrée de la surface. La Corée du Sud faisait le plus dur et pouvait gérer en essayant d'inscrire un second but. Mais les Syriens se sont mis à sortir un peu plus de leur schéma défensif et à six minutes du terme, sur une défense catastrophique sud-coréenne, Omar Khribin égalisait sur un superbe enchaînement et d'une très belle frappe. La catastrophe pour Paulo Bento et ses hommes, qui se précipitaient à l'attaque. Son Heung-min parvenait finalement à délivrer son pays en étant à la retombée d'une déviation de Kim Min-jae après un coup franc. Faute de concentration payée cash par les Syriens. La Corée du Sud arrache une victoire précieuse, mais laisse encore ses supporters sans certitudes au sujet de son niveau de jeu, à quelques jours d'affronter l'Iran à Téhéran.
Irak 0-0 Liban
Entre deux équipes à un point et n’ayant encaissé aucun but, il ne fallait pas s’attendre à un feu d’artifice, surtout que la star Mohanad Ali est out pour six mois. Conséquence, à part une reprise de Melki sauvée par un réflexe de Fahad Talib, la partie sombre vite dans la léthargie. En deuxième mi-temps, Resan s’offre un rush en solitaire mais foire inexplicablement alors qu’il n’a plus qu’à ajuster Matar. L’Irak pense ouvrir la marque par Bayesh mais Resan est hors-jeu. Rien de palpitant ne se passe et un score nul et vierge vient sanctionner le match. Le Liban est loin d’être ridicule mais doit se montrer plus tranchant devant alors que Advocaat a définitivement sabordé le travail de Katanec pour l’Irak.
Émirats arabes unis 0-1 Iran
Les Émiratis reçoivent pour la troisième fois d’affilée et espèrent effacer les deux contre-performances précédentes (nuls contre le Liban et la Syrie). Mais en face se dresse un Iran qui reste sur huit victoires d’affilée. Peut-être cela motive les locaux car le match est tendu. Peu d’occasions franches et beaucoup de combat. Il faudra attendre la soixante-dixième pour voir Taremi enfin tromper un Housani aux fraises et venu à sa rencontre. Dans le temps additionnel, Azmoun rate un penalty mais l’Iran continue sa moisson de points et ses clean-sheet pour prendre seul la tête du groupe.
Groupe B : le record australien
Arabie saoudite 1-0 Japon
LE choc entre les deux derniers mondialistes, séduisants sur le papier. Mais le Japon s’est tiré une balle dans le pied en perdant contre Oman lors du premier match. Obligation pour eux de s’imposer face aux Saoudiens de Renard en forme ! Et le match est bien tendu comme on l’aime même si les occasions sont rares. Et finalement, c’est Al-Birakan qui avait remplacé Al-Shehri sept minutes auparavant qui trouve la faille en trompant Gonda. Les trois points sont dans la poche des verts tandis que les Japonais plongent dans le doute. Prochain match pour eux contre l’Australie…
Australie 3-1 Oman
Une Australie qui avance discrètement mais sûrement. Cependant, il fallait se méfier d’Oman qui a surpris le Japon sur ses terres et tenu tête aux Saoudiens. Les Socceroos sont sérieux et ouvrent le score mais Awer Mabil à la neuvième, mais, stupeur, Al-Alawi remet les équipes à égalité à la 28e. Referont-ils le même coup que la dernière fois ? Martin Boyle s’occupe de ternir leurs espoirs en marquant à la 49e. Finalement, c’est Martin Duke qui scelle la victoire des Australiens qui vont pouvoir dormir sur leurs deux oreilles avant de s’envoler pour le Japon en signant un onzième succès consécutif, record mondial devant Mexique 2006, Espagne 2010 et Allemagne 2018.
Chine 3-2 Vietnam
Toujours en mode découverte, le Vietnam se rend dans une Chine qui voit son championnat se déliter de plus en plus. La première mi-temps est ouverte et les Vietnamiens rendent coup pour coup aux Chinois. Mais à la 53e, Wu Lei s’échappe, son tir est repoussé par Bùi Tấn Trường mais la défense ne suit pas, au contraire de Zhang Yuning qui ouvre le score. Wu Lei double ensuite la mise sur un centre de Wang Shenchao (76e) et on pense que la Chine se dirige vers un succès tranquille mais ce n’est que le début de la folie. Hồ Tấn Tài fusille Yan Junling d’une demi-volée à la 80e avant que Nguyễn Tiến Linh n’enflamme les espoirs vietnamiens en égalisant sur une superbe passe de Nguyễn Quang Hải à la 90e ! Las, sur un ultime centre de Wang Shenchao, Wu Lei s’arrache et offre un succès inespéré à la Chine à la 95e… Très belle performance des Vietnamiens même si la dernière place est toujours là.
Photo : 2021 Getty Images