Alors que le Brésil et l’Argentine peuvent quasiment officialiser leur qualification, derrière, la folle lutte pour le top 5 se poursuit. Et promet une soirée bouillante.

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Troisième et donc avec son destin entre les mains, la Tri équatorienne aborde la réception du Venezuela avec des statistiques favorables (six victoires en sept matchs d’éliminatoires disputés à la maison), mais quelques interrogations. Privé de Pervis Estupiñán, et du trio offensif Michael Estada, Ángel Mena et Enner Valencia, l’Équateur doit trouver des solutions. Ce dont ne doute pas Gustavo Alfaro : « Nous avons des absences de taille, mais nous allons préparer une structure d’équipe de la meilleure manière possible. Nous avons des joueurs qui peuvent remplir ces fonctions comme des milieux capables de se muer buteurs ». On devrait ainsi retrouver Ayrton Preciado pour occuper la place d’Enner Valencia alors que le poste de deuxième attaquant devrait se jouer entre Jordy Caicedo, Bryan Angulo et Djorkaeff Reasco, le premier pouvant être privilégié par Alfaro. Un sélectionneur qui demande aux siens d’être « patients mais pas lents. Ce sera un match au cours duquel le Venezuela va chercher à réduire les espaces et exercer une pression au milieu. Ils savent notre obligation de gagner et vont chercher à exploiter la moindre opportunité ».

Accusant neuf points de retard sur la qualification, alors qu’il en reste le double en jeu, la Vinotinto n’a en tout cas pas le droit de s’incliner en Équateur, sous peine de pouvoir se préparer à initier un nouveau cycle. Un déplacement particulier pour le sélectionneur Leo González, confirmé uniquement pour les deux matchs de novembre et qui ne devrait pas poursuivre au-delà : « je suis reconnaissant et content d’avoir pu diriger la sélection, la fédération a toujours été transparente avec moi et il n’a jamais été question que je poursuive, il était question de trois matchs, je les ai dirigés, ils m’en ont offert trois de plus. Je serai là jusqu’au match face au Pérou ». Avant le Pérou, il faudra passer l’obstacle Équateur qui s’annonce bien compliqué. « On connait tous le potentiel de l’Équateur. Ajoutez à cela l’apport de l’altitude qui n’est un secret pour personne. Notre idée tactique est de contenir leurs transitions offensives, leur vitesse devant et de nous méfier des coups de pied arrêtés. On essaye de donner une forme au système que nous utilisons. Tout le monde a vu que nous pouvons jouer en 4-3-2-1, c’est ce que je préfère et je crois que c’est possible en sélection sans avoir un vrai n°10 mais avec Yeferson Soteldo et Adalberto Peñaranda ». Ce sera aussi sans Salomón Rondón, dont la convocation a quelque peu surpris et qui s’est fendu d’un communiqué dans lequel il indique ne pas être dans sa meilleure forme pour apporter quelque chose à sa sélection.

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Doublé par son adversaire du jour lors de la dernière session d’éliminatoires, le Paraguay n’a pas attendu la fin pour initier un nouveau cycle. Exit Berizzo, place à un autre argentin, Guillermo Barros Schelotto. L’ancien coach de Boca et du LA Galaxy retrouve un banc avec d’entrée une énorme pression, une contre-performance pouvant s’avérer dévastatrice pour les Guaraníes. « Il reste six matchs et nous décidons du futur pour la Coupe du Monde. L’analyse devra être faite à l’issue de ces six matchs, aujourd’hui, nous n’avons pas le temps de réfléchir à ce qu’il s’est passé. Soyons positifs, encourageons nos joueurs et essayons de battre le Chili, c’est le premier pas à faire ». L’Albirroja n’a été vaincue chez elle que par le Brésil et dispute donc « sa première finale » selon El Mellizo qui ne devrait cependant pas bouleverser les hommes de sa sélection, « au-delà des aspects tactiques et des noms, nous devons retrouver notre force, notre personnalité, être directs dans nos offensifs et marquer des buts pour gagner des matchs » a-t-il ajouté. Un jeu direct spécialité de l’entraîneur argentin, souvent fan du 4-3-3 aimant les ailiers qui pourrait parfaitement coller à ce Paraguay au sein duquel on devrait retrouver le duo de River Plate Rojas-Martínez dans les couloirs en défense, et les dynamiteurs Ángel Romero – Miguel Almirón sur les côtés devant.

Face à lui, le Chili a retrouvé vie et s’est totalement relancé dans la course à la qualification. Ne lui reste plus qu’à chasser un dernier démon : cela fait cinq ans, sept mois et neuf jours que la Roja ne s’est plus imposée en déplacement en éliminatoires. Du côté de Martín Lasarte, il a aussi été question de ces « six matchs restant, de vraies finales », le sélectionneur insistant sur l’importance de rester attentif au moindre détail « nous allons disputer des matchs au cours desquels une erreur, une hésitation, un moment de déconcentration peut offrir une victoire ou faire concéder une défaite ». Un détail qui pourrait résider dans les absents pour la rencontre : Erick Pulgar et Charles Aránguiz, Mauricio Isla cas contact, le casse-tête est important : « nous n’avons malheureusement pas de joueurs équivalents. Nous allons chercher à placer des joueurs qui pourraient faire oublier ces absences » a ainsi ajouté le sélectionneur de la Roja. Ce pourrait être l’excellent Marcelino Núñez dans le couloir alors qu’aux côtés du Rey Arturo, Claudio Baeza et Diego Valdés partent avec une longueur d’avance. À moins que Machete opte pour un changement de système et aligne l’inédit trio offensif Alexis Sánchez – Edu Vargas – Ben Brereton devant, choix offensif qui enlèverait donc un milieu. Il y a du KO dans l’air en tout cas, Paraguay et Chili ne se sont jusqu’ici jamais séparés sur un résultat nul à Asunción.

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Par Pierre Gerbeaud

Un mois après leur affrontement à Barranquilla, le Brésil et la Colombie se retrouvent à São Paulo cette fois pour un match entre deux équipes qui n’ont pas grand-chose à perdre et à un horaire plus propice à la pratique du football. Largement en tête, déjà qualifiée et encore invaincue la Seleção aura certainement la tête tournée vers Buenos Aires et l’affiche contre l’Argentine en début de semaine prochaine. Le Brésil a donc un luxe par rapport aux autres, celui d’être déjà en phase de préparation. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé Tite en conférence de presse : « nous sommes actuellement en phase de préparation spécifiquement pour la Coupe du monde, où on pourrait largement affronter la Colombie en huitième ou en quart de finale. On travaille donc dans cette direction ». S’il a ensuite envoyé quelques fleurs à la sélection cafetera en affirmant qu’elle serait au prochain Mondial, ce devrait être le seul cadeau. On devrait bien voir un onze type avec la présence évidemment de Neymar, Raphinha et Casemiro. En pointe Gabriel Jesus pourrait occuper le poste comme face à l’Uruguay il y a un mois. Un match où le Brésil avait fait taire les critiques naissantes en marchant totalement sur la Celeste.

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Côté colombien ce match a tout d’un match bonus face à un adversaire que la Colombie n’a jamais réussi à faire tomber en éliminatoires. Si le match le plus important de cette fenêtre internationale est sans aucun doute la réception du Paraguay mardi, Rueda essaiera de réitérer la performance de son premier voyage en terre brésilienne avec la Colombie pour des éliminatoires. C’était en 2004 et il avait ramené un point. Ce ne sera pas simple vu les problèmes en défense centrale avec les absences de Mina et surtout de Cuesta qui s’était imposé. Mais l’évènement, c’est bel et bien le retour de James après sa brouille avec le sélectionneur juste avant la Copa América. S’il n’a pas un match dans les jambes, il pourrait éventuellement entrer en jeu, ne serait-ce que pour gratter des minutes avant le match contre le Paraguay. Rueda devrait donc maintenir son 4/4/2 avec Santos Borré et Duván Zapata en pointe. Quatrième avec trois points d’avance sur le Chili, une défaite n’aurait rien de dramatique dans l’optique de la qualification. Avec un peu plus d’efficacité pourquoi pas ramener quelque chose et se mettre encore un peu plus à l’abri. S’il avait raté une énorme occasion en Uruguay, Duván Zapata est très attendu. À lui de devenir le héros d’un soir.

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Grand perdant de la session d’octobre, le Pérou, désormais avant-dernier à cinq points de la zone de qualification, n’a plus de temps à perdre, même si Ricardo Gareca a cherché à lui ôter un peu de pression : « Avançons étape par étape. D’abord ce match face à la Bolivie, ensuite la suivante. Le Pérou ne dépend que de lui-même. Au-delà des pronostics, nous devons d’abord passer ce match. Cela ne sert à rien de se projeter ou à commencer à calculer sans franchir les obstacles qui se présentent à nous. Occupons-nous donc d’abord de la Bolivie. Pour cela, il faudra être concentrés. Nous avons fait de grands matchs. Le match contre le Chili a été un grand match, le Pérou l’a remporté de manière juste. À l’époque, le Chili était en situation délicate, aujourd’hui ils sont devant. Le football est changeant. Nous avons eu des matchs où nous avons été meilleurs, d’autres ou nous avons été dominés. L’important est désormais d’être réguliers. J’ai la sensation que nous avons été meilleurs ces derniers temps, je ne sais pas ce sur quoi cela débouchera mais nous serons encore meilleurs lors de cette session. Ayons confiance en nous-mêmes ». Le Chili n’est pas seul devant le Pérou, le voisin qui rend visite à la Blanquirroja aussi. Une Bolivie que Gareca semble craindre : « Je ne pense pas que nous verrons une Bolivie qui spécule. D'après les déclarations de Farías, d'après ce que nous avons vu d’eux, quand ils sortent déterminés à attaquer, ils le font. Ce n'est pas une Bolivie qui isole ses joueurs, il y a du monde qui attaque, je pense que nous allons voir une Bolivie qui espère atteindre un objectif important. Ils vont arriver avec la mentalité de gagner le match ».

Des propos confirmés par le sélectionneur d’une Verde revigorée par trois victoires consécutives (deux en éliminatoires, une en amical) : « Le groupe est conscient du fait que le match à gagner est le prochain, il faut garder en tête la manière avec laquelle nous voulons jouer. Nous voulons être protagonistes ce jeu, ce qui est important, c’est que nous avons préparé tous les scénarios possibles. Nous travaillons pour que notre équipe ait de la personnalité, qu’elle croit en ce qu’elle fait, qu’elle ait une grande expérience et qu’elle puisse jouer des choses importantes. En Amérique du Sud, nous nous connaissons tous, nous savons à quel point ces éliminatoires sont difficiles, que chaque match est une histoire distincte, qu’il y a des moments. Et ce pourrait être un grand moment pour la Bolivie, nous devons en profiter au maximum ». Une Bolivie qui pourrait se retrouver quatrième si elle venait à gagner ses deux matchs de novembre. Mais une Bolivie qui arrive privée de Rodrigo Ramallo, Carmelo Algarañaz et Roberto Carlos Fernández et qui n’a plus gagné au Pérou depuis le 10 septembre 1989 et reste sur soixante-et-un matchs sans victoire en déplacement (neuf nuls, cinquante-deux défaites).

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.