Alors que le Mexique coule au Canada, une quatrième équipe continue de bousculer la hiérarchie annoncée dans la zone. Au point d’éliminer un à un ses concurrents.

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Douze secondes. À peine le temps pour le Rommel Fernández que crier son excitation à l’heure d’accueillir El Salvador que les espoirs du peuple canalero prenaient un coup de froid. Une frappe improbable et soudaine côté droit signée Jairo Henríquez qui surprend Luis Mejía, le Rommel Fernández pouvait se rassoir, les visiteurs allaient faire la course en tête. Mais le Panamá de Thomas Christiansen n’est pas du genre à se laisser envahir par le doute, pouvant, comme meilleur moyen de lutte, s’appuyer sur ses certitudes collectives. Les Canaleros ont ainsi pris le contrôle de la partie comme si de rien n’était, installé leur jeu et rapidement fait du portier salvadorien, Mario González, l’homme du match. Si Henríquez passait à un rien de refroidir définitivement le Rommel Fernández à la demi-heure, Panamá passait tout le premier acte à tenter de revenir dans le match, avec César Yanis comme l’un de ses éléments les plus générateurs de danger, quand Carrasquilla trouvait le poteau sur un corner direct avant qu’Aníbal Godoy ne frappe la barre en toute fin de premier acte. Au fil des minutes, El Salvador reculait, il cédait en deux minutes d’entrée de second acte : d’abord sur un énorme coup de boule de Cecilio Waterman, ensuite sur une merveille de combinaison à trois conclue par Góndola. « L’équipe a continué, s’est créée de multiples occasions grâce à notre système » disait Christiansen en conférence de presse d’après-match. Le fait est qu’après avoir retourné le Honduras au Honduras, Panamá retournait encore la situation et dominait largement le second acte, sans parvenir pour autant à prendre le large. Qu’importe au final, car ce succès permet aux Canaleros de prendre ce fameux large au classement : Salvador est désormais à huit points, la Jamaïque, qui a accroché les États-Unis à sept. Seul le Costa Rica, prochain adversaire, semble s’accrocher.

Un Costa Rica revenu de l’enfer à l’Εstadio Nacional fase au Honduras. Une H qui a souvent laissé passer sa chance. D’entrée de partie, par Brayan Moya et Alberth Εllis et qui a ensuite subi les offensives des Ticos. Joel Campbell et José Guillermo Ortiz faisant passer les premiers frissons, ce dernier tombant sur le poteau. Il était ainsi somme toute logique de voir Óscar Duarte ouvrir le score pour les locaux, mais ceux-ci allaient ensuite subir. Deux frappes de Rommel Quioto, une d’Εdwin Rodríguez (qui trouvait le poteau) annonçaient l’inévitable égalisation des Catrachos passés dominateurs et œuvre de Quioto à dix minutes de la pause. Tel est bien le souci du Costa Rica de Luis Fernando Suárez, son manque de maîtrise sur les matchs. Le second acte voyait chaque formation avoir ses chances de mettre le rival à terre et, alors que l’Estadio Nacional grondait, réclamant même le départ du sélectionneur colombien, alors que le Honduras avait gâché deux énormes contre-attaques, un dernier soupir, un dernier ballon de Joel Campbell, une tête de Gerson Torres et la Nacional oubliait ses griefs, le Costa Rica décrochait une victoire agonique qui lui permet de rester à cinq points de Panamá, son prochain rival.

Reste que l’affiche de la soirée était évidemment la lutte pour la première place entre Canada et Mexique. Un Canada irrésistible chez lui quand le Tri de Martino ne cesse de vaciller, l’enchaînement des deux déplacements USA/Canada pouvait être dramatique sur la dynamique mexicaine, déjà pas folle. Neige, froid de canard, tout sentait le piège à Edmonton pour un Mexique qui s’est endormi sur une domination sur la zone qu’il pensait définitivement acquise, ne regardant pas le travail effectué notamment par les voisins du nord. Une domination qui n’existe plus dans le contenu depuis de nombreuses semaines et que la neige et le froid ne suffisent pas à expliquer. Le match a basculé au terme d’un premier acte pauvre en émotions mais avec un Canada bien plus protagoniste que le Mexique et qui trouvait récompense sur un ballon relâché par Memo Ochoa et poussé dans le but par Larin alors que la première période poussait son dernier soupir. De quoi congeler un Mexique apathique ? Pas vraiment. Tata Martino cherchait à sortir de son 5-3-2 en faisant entrer Tecatito Corona et Alvarado au milieu, mais les habituelles lacunes défensives du Tri pliaient l’affaire. Un ballon posé par Eustáquio dans le dos de la défense mexicaine, personne ne suivait, Ochoa restait figé sur sa ligne et laissait ainsi Larin exécuter la sentence. 2-0 dès la reprise. Le pire est que le Mexique a bien failli revenir. Le but tardif d’Herrera a mis la panique dans les rangs des Rouges qui ont bien failli tout perdre dans les arrêts de jeu si Jorge Sánchez avait mieux géré le ballon alors qu’il était seul face au but vide au second poteau. Mais une fois encore, le Mexique ne méritait pas mieux, il n’a finalement pris qu’un point face au nouveau leader, le Canada, et se retrouve devant Panamá grâce à la différence de buts.

Résultats

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Classement

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Photo : Abaca / Icon Sport

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.