Quarts de finale de la Coupe du Monde des clubs 2013. Après la présentation du Raja lors du tour précédent, l’heure est donc venue de faire la lumière sur le dernier méconnu des quatre équipes du soir : Al Ahly.
Habitués de L-O, vous êtes incollables sur les Rayados de Monterrey, le club de Chupete Suazo et ses trois ligues des champions de la CONCACAf consécutives. Cinquièmes en 2011, troisièmes l’an passé, les Rayados reviennent sans Vucetich sur le banc et après une année 2013 plus que médiocre (pas de Liguilla lors du dernier tournoi). Ils devraient cependant pouvoir compter sur les stars habituelles de l’équipe : Jonathan Orozco, Efraín Juárez, Neri Cardozo ou encore Humberto Suazo. Objectif annoncé : retrouver le Galo en demi-finale. Pour cela, les mexicains devront sortir un Raja dont le portrait vous a été fait dans la semaine et qui sont sortis vainqueurs du barrage les opposant à Auckland grâce à un but inscrit dans les derniers instants du match.
Vous avez également pu suivre la formidable saison des Evergrande en championnat et en Ligue des Champions asiatique. Vous êtes donc incollables sur le formidable trio offensif Conca (dont ce sera la dernière compétition officielle avec le club) Muriqui et Elkeson, le tout commandé par un Marcelo Lippi de retour dans la lumière.
Reste donc l’adversaire des Evergrande, le dernier champion d’Afrique, Al Ahly.
5ème participation à la Coupe du Monde des Clubs pour le géant du Caire. Opposés au Guangzhou Evergrande de Lippi pour leur entrée en lice, les Ahlaouis ont deux objectifs : s’offrir une demie de luxe contre le Bayern, et permettre à Mohamed Aboutrika de tirer sa révérence en qualité de meilleur buteur de l’histoire de la compétition.
Depuis 2005, la grand-messe des champions continentaux se déroule une fois par an. Et le club d’Al Ahly est ce qu’on pourrait appeler un habitué. Quatre Ligue des Champions remportées, quatre tickets d’entrée. Après un difficile apprentissage contre les Saoudiens de l’Ittihad Djeddah (éliminés 1-0 au premier tour) les égyptiens ont échoué deux fois aux portes de la finale, stoppés à chaque fois par le détenteur de la Libertadores, l’Internacional Porto Alegre en 2006 et le Corinthians l’année dernière.
Cette fois-ci, il sera compliqué de faire mieux. Si les ouailles de l’entraîneur Mohamed Youssef survivent à Guangzhou, l’armada du Bayern Munich les attend dans le dernier carré. Ce qui est certain, c’est que la légende Aboutrika aura au minimum 180 minutes (premier tour+ match pour la cinquième place en cas d’élimination) pour planter un pion. Et ainsi prendre seul la tête du classement des buteurs en Coupe du Monde des clubs, devant Messi et Denilson.
A ce moment-là, au terme d’une décennie consacrée à tourmenter toutes les défenses d’Afrique, en club comme en sélection, l’élégant et redoutable attaquant pourra prendre sa retraite avec la satisfaction du devoir accompli.
Le jeu et les joueurs : il faudra faire sans Abdel Zaher
Le portier des " Rouge et Blanc" et de l’équipe nationale égyptienne El Akrami s’est assez bien remis du traumatisme des 6 buts encaissés lors de la raclée contre le Ghana. Ses réflexes sur la ligne et ses sorties autoritaires ont été décisives en finale de Ligue des Champions le mois dernier contre Orlando Pirates.
Pour le reste, El Ahly évolue le plus souvent en 4-2-3-1. Le back four peut compter sur le vécu et la carrière triomphale de Wael Gomaa, 38 ans, associé à Naguib en défense centrale. Concernant les latéraux, le jugement est partagé : Si à droite, Abdelfadhel donne entière satisfaction par sa tonicité et sa bonne qualité de centre, l’arrière gauche Moawad apparait comme la principale faiblesse défensive, tellement il a paru en difficulté durant toute la campagne en coupe d’Afrique.
L’abattage du duo Fathi-Ashour sera décisif au milieu ; Tout dépendra de la capacité d’Ashour à fermer les espaces et celle de Fathi à se projeter vers l’avant. Tandis que Saïd et Soliman animeront les ailes, Aboutrika distillera sa magie en soutien de l’attaquant de pointe. Sauf que le titulaire habituel à ce poste, Ahmed Abdel Zaher (meilleur buteur lors du dernier championnat d’Egypte disputé en entier, en 2010-2011) manquera à l’appel.
Buteur en finale retour contre les Pirates, Abdel Zaher a affiché publiquement son soutien au parti Islamiste des Frères Musulmans. Un geste qui lui a coûté un an de suspension de la part de la Fédé égyptienne, et donc le prive de Coupe du monde des clubs.
Une absence préjudiciable, car ses qualités devant le but et cette activité incessante qui offre plus de liberté à Aboutrika manqueront à Al Ahly.
Deux éléments d’expérience viseront la place vacante : El Sayed Hamdi, buteur lors de la dernière Coupe du Monde des clubs contre Hiroshima, ou Imed Motaeb, cadre du club Cairote à la fin des années 2000 et auteur de 33 réalisations sous le maillot des Pharaons. Vu son faible temps de jeu depuis son arrivée en provenance de Sfax, il semble peu probable que le mauritanien Da Silva puisse leur brûler la politesse.
Une équipe qui a de la bouteille, l’envie de briller pour la première CDM des clubs sur le continent qui a fait sa gloire : Al Ahly aura à cœur d’utiliser ses atouts pour enfin montrer au monde entier ce que l’Afrique admire depuis très longtemps.
Compo probable (4-2-3-1) : El Akrami-Abdelfadhel, Naguib, Gomaa, Moawad-Ashour, Fathi-Said, Aboutrika, Soliman-Hamdi (ou Motaeb).
