Deux finales pour le prix d’une, une confirmation et une grosse sensation. La dernière journée du Preolímpico a tenu ses promesses.

Deux finales étaient au programme d’une journée au cours de laquelle les quatre équipes pouvaient encore se qualifier. Premier match de l’ultime session, le clásico entre Argentine et Brésil allait certainement laisser un gros sur le carreau (voire deux en fonction des résultats). Double champion olympique en titre, le Brésil tenait son destin entre les mains, un nul pouvant l’assurer de la qualification et se présentait finalement presque comme un favori logique, la Canarinha ayant remporté la moitié des preolímpicos de l’histoire. Un favori pourtant fragile, les dernières sorties l’ayant confirmé, notamment la défaite concédée face au Paraguay où la bande à Ramon Menezes s’est contenté d’envoyer des ballons vers ses offensifs en espérant qu’ils fassent la différence et a fini pas ne plus jamais accéder aux buts adverses. Mais la victoire face au Venezuela, bien qu’heureuse, avait donc redonné l’espoir. En face, l’Argentine n’était pas la plus flamboyante par son collectif, mais savait s’appuyer sur ses meilleurs éléments individuels pour faire la différence. Conséquence, ce clásico a été marqué par un Brésil totalement replié, qui s’est concentré à ne pas laisser d’espace et à prier pour qu’Endrick ou un autre trouve une solution devant, et une Argentine qui avait le ballon, peinait à véritablement être dangereuse. Peu d’occasion, quelques escarmouches donc et pourtant, un Brésil qui filait vers Paris et aurait même pu plier l’affaire après une percée solitaire de John Kennedy et une frappe de Gabriel Pec – deux entrants – que Leandro Brey sortait sur le fil. Une occasion franche, c’en était trop pour Ramon Menezes qui sortait alors Endrick, laissait son Brésil tenter de fermer boutique et en était logiquement récompensé lorsque Luciano Gondou plaçait une tête hors de portée de Mycael. Il restait alors un gros quart d’heure, le temps pour le Brésil de ne se procurer aucune occasion, pour l’Argentine de voir Thiago Almada solliciter de nouveau Mycael sur coup franc (après avoir trouvé son poteau en première période) et Pablo Solari de manquer un quatre contre deux. Le temps aussi pour Ramon Menezes et les siens de boucler leurs bagages : le Brésil rentre chez lui et ne défendra donc pas sa double couronne à Paris l’été prochain. Revenue de nulle part, l’Argentine sera quant à elle du voyage, espérant faire mieux que lors des deux dernières éditions.

Pour cela, l’Albiceleste pourra se souvenir de 2004. À la même époque, la sélection de Marcelo Bielsa avait décroché l’or à Athènes et avait surtout effectué le voyage avec son futur adversaire en finale, le Paraguay. Sur le banc guarani, Carlos Jara Saguier. Vingt ans plus tard, celui que l’on surnomme el Bambino a donc repris la tête des U23 et semblait aborder cette épreuve sans grandes ambitions, bien loin en tout cas de celles du trio ArgentineBrésilUruguay. Mais l’ancien joueur de Cruz Azul a bâti une formation redoutable, s’appuyant sur une discipline et une organisation collective parfaites et surtout sur une maturité assez rare à cet âge. Et s’appuyant bien évidemment aussi sur quelques talents : celui d’Ángel González, formidable gardien de but toujours décisif quand son équipe subit, Ronaldo De Jesús, pilier de la défense et Diego Gómez, l’architecte du milieu, l’homme qui contrôle le tempo de son équipe. Face à un Venezuela qui devait s’imposer pour voir Paris, le Paraguay a sorti sa partition habituelle. D’abord une vraie souffrance, la défense de l’Albirroja peinant à tenir le trio Lacava – Segovia – Martínez, ensuite en sachant frapper et reprendre le contrôle du rythme du match. Les premières banderilles de première période, la frappe lointaine d’Iván Leguizamón, le coup de casque de Diego Gómez, annonçaient pourtant la suite. Celle d’un piège dans lequel la Vinotinto allait, comme tout les autres, finir par tomber. Contrôlée dans son ensemble, la sélection du Venezuela était encore en vie en seconde période mais finissait par céder, Diego Gómez ouvrant le score sur penalty d’entrée de celle-ci. Le coup était rude, le Venezuela subissait en grande partie les offensives d’une Albirroja qui lui était supérieure. Et cédait définitivement en fin de partie, voyant ses rêves olympiques s’envoler alors que le Paraguay remporte le premier preolímpico de son histoire, reste plus que jamais la seule formation autre qu’Argentine et Brésil à inscrire son nom au palmarès. Et vingt ans après sa finale grecque, retrouvera les Jeux.

Classement final

 

Photo une : FEDERICO PARRA/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.