Marque et icône publicitaire à une époque où ce n'était pas encore la norme, Hidetoshi Nakata a d'abord attiré les dirigeants de club pour le business. Mais le Nippon s'est révélé être un très bon footballeur au point de devenir le premier japonais à conquérir le Scudetto. Retour sur la carrière d'une superstar du ballon rond.

bandeauprimeira

Né à la fin des années soixante-dix au Japon, rien ne prédestinait le jeune garçon originaire de la province de Yamanashi à devenir l'un des footballeurs les plus bankables de la planète. À cette époque, le Pays du Soleil Levant n'est pas encore une terre de football même si la Japan Soccer League voit le jour au milieu des années soixante. L'émergence du manga culte Captain Tsubasa publié dès 1981 et diffusé à partir de 1983 au Japon puis en 1988 en France, contribue à la popularisation de ce sport auprès des jeunes garçons japonais à l'instar d’Hidetoshi Nakata, mais également faire des vocations comme le raconte Fernando Torres à des journalistes japonais en marge de la Coupe du Monde des Clubs 2012 disputée au Japon avec Chelsea : « Je me souviens que lorsque j'étais enfant, nous ne trouvions pas vraiment le signal à la télévision, mais tout le monde à l'école parlait de ce dessin animé sur le football, en provenance du Japon. C'était une série qui s'appelait Oliver y Benji en Espagne et ces deux jeunes joueurs ont commencé en équipe de jeunes, sont entrés dans l'équipe nationale, ont gagné la Coupe du Monde et sont partis à Barcelone et au Bayern Munich, donc c'était comme un rêve. J'ai commencé à jouer au football à cause de ça. Je voulais être Oliver ». Lors d'un entretien avec la FIFA, Hidetoshi se souvient : « Au Japon, il y a vingt ou trente ans, le base-ball était très populaire et le football n'en était qu'à ses débuts. Je n'avais donc aucun héros, aucune équipe de rêve, mais il y avait un dessin animé, appelé Captain Tsubasa, et quand je l'ai lu, j'ai vraiment aimé le football. Je pensais jouer au baseball ou au football et j'ai choisi le football ». Ce choix intervient quand il intègre la Nirasaki High School et rejoint l'équipe de son lycée pour disputer les prestigieux tournois scolaires du pays. De 1992 à 1994, le novice démontre de belles prédispositions pour le ballon rond et des qualités athlétiques intéressantes au point d'être convoqué avec les U17 et les U20 du Japon. Shinji Ono, Masayuki Okano, Norio Omura ou encore Hiroaki Morishima sont également appelés en équipe nationale.

En 1993, Nakata participe à la Coupe du Monde U17 et inscrit un but, même si son pays stoppe sa course en quarts de finale contre le Nigeria. Diplômé et espoir en devenir, le jeune homme a l'embarras du choix. Professionnelle depuis 1993, la J-League veut promouvoir le championnat à travers des joueurs locaux même si des joueurs étrangers tels que Ramón Díaz, Dunga, Jorginho, Dragan Stojković ou Zico s'engagent en faveur de clubs nippons pour permettre le développement de la ligue. Le Bellmare Hiratsuka (actuel Shonan Bellmare) obtient la signature du jeune talent alors âgé de dix-huit ans. Rapidement, Nakata se distingue en tant que meneur de jeu et gagne ses galons de titulaire avec notamment huit buts au compteur dès sa première saison. Ses performances lui permettent de participer à la Coupe du Monde U20 1995 au cours de laquelle il inscrit un corner direct contre l'Espagne. En fin d'année, après avoir sorti Yokohama Flügels, le tenant du titre, en demi-finale, il marque et remporte son premier titre en club avec la Coupe d'Asie des vainqueurs de Coupe. Une finale disputée à « domicile », à Yokohama, face aux Irakiens d’Al Talaba.

Convoqué pour les Jeux Olympiques d'Atlanta de 1996, Hide continue sa progression. Une courte expérience puisque le Japon ne sort pas de son groupe composé du Brésil (future médaille de bronze), de la Hongrie et du Nigeria (future médaille d'or). Si Bellmare Hiratsuka ne fait pas d'étincelles en championnat lors de son passage au club, Nakata tire son épingle du jeu avec une nomination dans le XI de J-League 1997 et deux titres de footballeur asiatique de l'année en 1997 et 1998. La même année, il décroche sa première cape et, avec cinq buts, prend activement part à la première qualification de son pays pour une phase finale de Coupe du Monde. C'est en France qu'il est repéré notamment grâce à ses cheveux teintés en orange. Il peut alors suivre les pas du premier Japonais à avoir évolué en Serie A : le célèbre Kazuyoshi Miura prêté au Genoa lors de la saison 1994/95. En dépit de trois défaites des Samurai Blue, Nakata signe avec Perugia et s'apprête à découvrir l'Europe à seulement vingt-et-un ans.  

Pérouse comme tremplin  

Quand il arrive en Ombrie, la perplexité est de rigueur dans la Péninsule. Encore peu connu en Europe, le Japonais est surtout vu comme un coup marketing et une machine à cash grâce à ses multiples contrats publicitaires avec des grandes marques internationales. Le joueur a même un site internet à son nom (une rareté à l'époque) auquel il attache une grande importance passant cinq heures par jour à répondre personnellement à ses milliers de fans. Pourtant, Nakata est déjà venu en Italie auparavant comme il le déclare plus tard à TMW Magazine : « Avant Pérouse, la Juventus est venue me chercher. Quand j’avais dix-neuf ans, j’ai eu un essai là-bas, mais pendant un mois, je ne me suis même pas entraîné avec l’équipe première. C’est à ce moment-là que je suis retourné au Japon, mais j’ai toujours pensé que je voulais retourner jouer en Italie. Après la Coupe du Monde, c’est là que j’ai signé avec Pérouse. Il y avait beaucoup d’équipes après moi, mais Pérouse semblait être la meilleure option à l’époque ». La ville de Pérouse devient une étape incontournable pour les touristes nippons en visite dans la Botte. Pas moins de cinq mille fans se rendent en Italie pour assister à ses débuts. Et ils sont pas déçus. Lors de la première journée de Serie A, Perugia accueille le champion en titre et dernier finaliste de la Champion's League : la Juventus de Davids, Del Piero, Deschamps, Inzaghi et Zidane. Sous une pluie abondante, la Vecchia Signora gère une confortable avance rapidement acquise comme l'indique le score à la pause (0-3). Mais au retour des vestiaires, la nouvelle recrue japonaise s'illustre. Trouvé sur le côté droit de la surface de réparation, il trompe Peruzzi, dans un angle assez fermé, d'une puissante frappe du droit au premier poteau. Six minutes plus tard, à la suite d'un corner, le ballon arrive sur le gardien turinois qui dégage du poing directement dans les pieds de Nakata qui reprend de volée et inscrit un doublé. L'espoir n'est que de courte durée puisque l'Uruguayen Daniel Fonseca redonne de l'air aux Bianconeri. Le but de Bernardini sur penalty à deux minutes du terme n'est finalement qu'anecdotique. Ce qui ne l'est pas, c'est la prestation du numéro 7 japonais. Le calcio connaît désormais Hidetoshi Nakata. Le fils du président Gaucci, Antonio, déclare alors dans la presse : « Nous avons été intelligents mais aussi chanceux dans notre achat de Nakata. Franchement, nous avons découvert qu'il est encore meilleur que nous le pensions. Mais je peux vous dire ceci, il n'est pas à vendre ».

La suite de la saison donne raison aux dirigeants de Perugia. Buteur à nouveau contre la Lazio, Vicenza, Piacenza, la Fiorentina, l'Udinese, Milan, Hide contribue au maintien de son club grâce à ses dix buts. Économiquement, sa présence permet à la ville de Pérouse d'augmenter de 800% la fréquentation des touristes japonais avec 30 000 visiteurs en 1999. En moyenne, les fans japonais sont environ trois mille à chaque match pour voir les prouesses de leur compatriote. Le club empoche aussi de belles retombées financières grâce au merchandising. L'arrivée de Carlo Mazzone sur le banc, qui succède à Vujadin Boškov, venu lui-même remplacer Ilario Castagner, conjuguée à celle de Nicola Amoruso en attaque et de Marco Materazzi en défense, permet au club de se renforcer à l'aube de la saison 1999/00. Perugia réalise une bonne première partie de saison. Le Japonais continue de démontrer sa bonne vision du jeu, son jeu en une touche et son sens du but avec quatre réalisations en vingt-deux matchs.

nakataperouseCrédit photo : Allsport UK /Allsport

Si Antonio Gaucci avait annoncé que Nakata était intransférable quelques mois plus tôt, l'offre de la Roma et la perspective de réaliser une énorme plus-value incitent son père à le vendre. Une opération gagnant-gagnant pour toutes les parties. Perugia récupère trente milliards de lires, soit près de quinze millions et demi d'euro, plus la signature de Dmitri Alenitchev. La Roma de Fabio Capello, qui a demandé personnellement le joueur à ses dirigeants, renforce son effectif et va générer de juteux profits (droits TV en Asie, merchandising, etc.). Nakata évolue désormais dans une équipe plus huppée et accentue encore sa popularité. Ses nouveaux coéquipiers se nomment Cafu, Vincenzo Montella ou encore Francesco Totti. Il ne lui faut pas longtemps pour se mettre en évidence. Hasard du calendrier, c'est face à Perugia que Nakata marque son premier but giallorosso bien aidé par le gardien adverse Andrea Mazzantini. Sur un long ballon en direction de Montella, Mazzantini tente de s'en emparer mais percute l'un de ses défenseurs et relâche la balle dans les pieds de l'Aeroplanino. Le bomber romain remise en retrait pour Hide à l'entrée de la surface de réparation. Le Japonais ne tergiverse pas et trouve le but d'un astucieux ballon lobé empêchant une intervention des défenseurs revenus vers leur cage. Le match suivant, il récidive contre la Fiorentina puis en avril 2000 contre l'Udinese, où bien servi par Paolo Poggi dans le dos de la défense frioulane, il lobe finalement le gardien Luca Turci. À l'issue de cette première moitié de saison, la Roma finit à la sixième position. De son côté, Nakata a bien géré son nouveau statut et son nouvel environnement.    

Le Scudetto romain  

Malgré la folie ambiante qui entoure le club romain, Hidetoshi conserve une certaine réserve et n'apprécie pas spécialement les flashs ou les interviews. Très professionnel, il s'intéresse uniquement à ce qui se passe sur le terrain. Pas en dehors. Une rumeur dit même que parfois il ne connaissait même pas le classement. Si Capello l'avait installé au milieu de terrain juste derrière le trident offensif Delvecchio, Montella et Totti pour créer le jeu, entouré de Tommasi et Di Francesco pour s'occuper des tâches défensives, le coach frioulan change d'idée au début de la saison 2000/01. Les arrivées de Batistuta, Emerson et Samuel renforcent un effectif déjà bien fourni et le scudetto devient alors l'objectif principal. Un titre justement gagné par la Lazio quelques semaines auparavant. Face à la concurrence, Capello décide de faire de Nakata le remplaçant de luxe de Francesco Totti. Une décision également imposée par la règle des trois joueurs non-UE maximum par match. Deux places sont occupées, quasiment en permanence, par les Argentins Batigol et Samuel. Il ne reste donc qu'une seule place pour le Japonais et le Brésilien Marcos Assunção qui se partagent le temps de jeu. La Roma est une vraie machine lors de cette saison avec un trio d'attaque de folie (Batistuta vingt buts, Montella et Totti treize buts). Nakata joue moins et a peu d'occasions de se mettre en évidence. Pourtant, avec les suspensions de Totti et de Samuel, il retrouve une place de titulaire contre l'Udinese en avril 2001 et montre qu'il n'a rien perdu de ses qualités. Nakata hérite du ballon au milieu du terrain et lance parfaitement Cafu dans son couloir droit grâce à une magnifique transversale. Le Brésilien s'avance, lève la tête et envoie une merveille de centre pour Hidetoshi qui a poursuivi son action. Complètement esseulé dans la surface, il conclut d'une superbe volée de l'intérieur du droit. « Je suis content - pour moi et pour la Roma », déclare le Japonais à l'issue du match et ajoute, « je suis revenu dans le onze de départ et j'ai aussi marqué - même si je dois remercier Cafu pour cela. Je savais que j'aurais une opportunité [dans cette équipe] et j'en ai profité au maximum ».

nakataroma

Mais la masterclass de sa saison intervient quelques jours plus tard lors du déplacement à Turin contre une Juventus toujours en course pour le titre. Et Del Piero et Zidane mettent la Juve sur de bons rails avec deux buts à la quatrième et à la sixième minute. À l'heure de jeu, Capello tente alors un coup de poker en lançant Marcos Assunção à la place de Cristiano Zanetti et Hidetoshi Nakata pour un Francesco Totti incrédule. Vingt minutes après son entrée sur le terrain, il gratte un ballon dans l'entrejeu, s'avance jusqu'aux vingt-cinq mètres et déclenche une lourde frappe du droit qui se loge dans la lucarne d'un Edwin van der Sar impuissant. La Roma se jette à l'attaque pour tenter d'arracher le nul. Quand l'arbitre assistant annonce cinq minutes de temps additionnel, Nakata décale Candela sur le flanc gauche. Le Français tente de centrer en première intention mais son ballon est repoussé par la défense. L'ancien guingampais récupère et ressort le ballon pour le Japonais. Sans hésiter et en dépit de la distance, il arme un tir si puissant du droit que le gardien batave n'arrive qu'à repousser. À l'affût, Montella est plus rapide que la défense et pousse le ballon au fond des filets. Les tifosi giallorossi exultent dans la tribune visiteur. Héros du jour, Nakata déclare humblement après la rencontre : « J'ai vu l'ouverture et j'ai foncé. Puis j'ai réessayé… maintenant nous ne pensons qu'à décrocher le titre ».

Dans son autobiographie écrite avec Paolo Condò, Totti raconte : « Je cours vers Nakata pour le serrer dans mes bras et l'embrasser, tout le monde est déjà sur lui, il a son habituel sourire tranquille, il se protège presque. Je lui crie à l'oreille "Tu es un mythe Hide !", plusieurs fois, et finalement il se retourne, s'exclame "Merci !" et s'en va ». Appelé avec sa sélection pour disputer la Coupe des Confédérations (qui se joue du 30 mai au 10 juin), il emmène les Samurai Blue jusqu'en finale en marquant le but décisif face à l'Australie, mais ne participe pas à la finale perdue contre la France pour revenir prendre part au titre romain, un scudetto attendu depuis dix-huit ans dans la capitale italienne. Encore une fois, Francesco Totti s'amuse du décalage entre lui et son coéquipier : « Je suis immédiatement impliqué dans les chants et les danses, je trinque avec tout le monde et je suis étonné et amusé par Nakata, qui est assis dans un coin à lire un livre dans ce chaos. Un martien ».

nakataparmeCrédit photo : Grazia Neri/Getty Images

Le début de la fin  

À l'intersaison, la Roma achète l'enfant terrible de Bari : Antonio Cassano et cède Nakata à Parme pour soixante milliards de lire, soit environ trente millions d'euro. Orpheline de Buffon et Thuram partis à la Juventus, l'équipe parmesane connaît un début de saison compliqué avec une piteuse élimination dès le troisième tour préliminaire de Champion's League et de mauvais résultats en championnat. De son côté, Hide soigne son arrivée avec le but décisif de la victoire contre Brescia, le seul succès de l'équipe lors des neuf premières journées. Renzo Ulivieri démissionne en automne et Daniel Passarella est viré avant Noël après cinq défaites consécutives. L'équipe est confiée à Pietro Carmignani qui stoppe l'hémorragie et parvient à redresser le classement de l'équipe jusqu'à la moitié du classement (dixième). Mais Parme sauve sa saison grâce à une belle victoire en Coppa Italia et Nakata y joue un rôle prépondérant en marquant en demi-finale aller contre Brescia et en finale aller face à la Juventus. Âgé de vingt-cinq ans, le Japonais est au top de sa popularité. Sa carrière en Europe inspire une génération de jeunes talents nippons. Ce n'est plus un rêve inaccessible. La Coupe du Monde 2002 organisée en Asie, conjointement par la Corée du Sud et le Japon, participe également à cet engouement pour le football. Presque dix ans après la création de la J.League, le Japon atteint les huitièmes de finale de la compétition mondiale. Le match nul contre la Belgique et les victoires face à la Russie et la Tunisie propulsent le pays en phase finale. Une première pour leur seconde participation. Et comme un symbole, le but décisif est inscrit de la tête par Nakata. Peu importe si la Turquie l'emporte, le football a gagné ses lettres de noblesse au pays du Soleil Levant. De retour à Parme, Nakata produit une saison pleine, à l'image de sa première année à Perugia, avec quatre buts en trente-et-un matchs. Sous la direction de Cesare Prandelli, il alimente le prolifique duo offensif formé par Adriano et Mutu, qui marquent respectivement quinze et dix-huit buts et se classent dans le top 5 des meilleurs buteurs de Serie A, permettant à leur équipe de finir cinquième du championnat. La saison suivante est plus difficile. Si Hide est toujours capable de produire de beaux gestes, son jeu devient irrégulier.         

Moins utilisé, le Japonais est prêté à Bologne jusqu'à la fin de la saison 2003/04 où il retrouve du temps de jeu grâce à Carlo Mazzone, déjà côtoyé à Perugia, qui l'aligne à dix-sept reprises. Avec Beppe Signori ou Igli Tare (l'actuel directeur sportif de la Lazio), Nakata marque deux buts contre l'Udinese et Ancona. Son club termine tranquillement dans le ventre mou (douzième) mais il n'est pas conservé. Il retourne à Parme et finalise son transfert avec la Fiorentina. En Toscane, la greffe ne prend pas. Comme lors de sa première année à Parme, la Viola change également trois fois d'entraîneur en cours de saison. À chaque fois, le Japonais fréquente le banc de touche et totalise seulement vingt apparitions sans aucun but au compteur. « Aller en Italie depuis le Japon, évidemment, culturellement, ils sont totalement différents, donc il était très difficile d'apprendre la langue italienne et le style de vie aussi », se souvient Nakata, « mais le football est toujours le même - le football est le football partout dans le monde - alors je me concentrais simplement pour jouer au football ».

 nakataboltonCrédit photo : GLENN CAMPBELL/AFP via Getty Images

Après six ans passés en Italie, le Japonais clôt ce chapitre de sa carrière et file à l'anglaise vers Bolton. L'enthousiasme des fans et des médias britanniques est élevé. Si Hidetoshi n'est plus à son meilleur niveau depuis deux saisons, beaucoup espèrent le voir ressusciter en Grande-Bretagne. Cependant, la tactique rigide de Sam Allardyce, qui n'a jamais vraiment approuvé son arrivée, ne permet pas à Nakata de s'exprimer. Un but pour vingt-et-un matchs, l'expérience anglaise tourne court. Tout le monde pense à un départ mais peu imagine ce que le Nippon a déjà envisagé après la Coupe du Monde 2006. Éliminé au premier tour après deux défaites et un nul, le Japon ne reproduit pas son bon parcours de 2002. En larmes au coup de sifflet final, Nakata ère sur la pelouse du Signal Iduna Park de Dortmund. Lui seul sait qu'il s'agit de sa dernière apparition sur un terrain. De retour à Tokyo, un communiqué envoyé aux médias annonce la retraite de la star nippone à seulement vingt-neuf ans : « J’ai pris cette décision il y a un an et demi et j’ai compris que la Coupe du Monde en Allemagne serait ma dernière compétition. Je ne foulerai plus les pelouses comme joueur professionnel, mais je n’abandonnerai jamais le football ». 

Au terme d'un ultime contre-pied, Nakata a ponctué une carrière qui nous laisse sur notre faim en raison du potentiel du joueur. Véritable icône du football japonais, nommé dans la liste des cent vingt-cinq meilleurs joueurs de tous les temps, établie par Pelé en 2004, présent désormais dans des jeux-vidéos et des dessins animés, il a ouvert la voie à une génération de joueurs nippons qui ont ensuite pu également faire carrière en Europe. Jeune retraité, Hidetoshi en a profité pour voyager à travers le monde et au Japon. Puis, il s'est servi de son immense notoriété pour devenir un ambassadeur de choix des produits japonais notamment le saké. L'ancien milieu de terrain est toujours là où on ne l'attend pas.  

 

 

Crédit photo une : Turpix / Icon Sport ; Crédit photo Roma : Jean Michel Bancet / Icon Sport

Nicolas Wagner
Nicolas Wagner
Rédacteur Europe pour Lucarne Opposée