Avant de rejoindre le club de Riyad Al-Shabab avec lequel il s'est engagé pour trois saisons en janvier dernier, Banega dispute ses derniers matchs avec les Andalous du Sevilla Fútbol Club. Avec ce transfert en Arabie Saoudite, le milieu Argentin va ainsi boucler douze saisons européennes principalement disputées en Espagne. Retour sur la carrière continentale d'El Tanguito.
Rosario, 29 juin 1988, Éver Maximiliano David Banega voit le jour dans la ville argentine la plus éperdument passionnée de football. Dans cette cité de plus d'un million d'habitants, située à deux cent quatre-vingt-cinq kilomètres de la capitale fédérale Buenos Aires, tout le monde est soit pour Club Atlético Newell's Old Boys soit pour le Club Atlético Rosario Central. Le clásico rosarino est même l'un des plus explosifs du pays. Et comme Banega, de nombreuses personnalités du football viennent de Rosario : César Luis Menotti, Marcelo Bielsa, Tata Martino, Maxi Rodríguez, Ezequiel Lavezzi, Ezequiel Garay, Ángel Di María, Mauro Icardi, Ángel Correa ou Giovani Lo Celso ... Le jeune Éver vit dans un foyer très modeste, essentiellement masculin avec la présence de ses quatre frères (Luciano, César, Emiliano et Brian) et baigne dans l'univers du football dès son plus jeune âge. Tant par passion que par moyen de s'en sortir. Leur père, Daniel, ancien footballeur amateur, dirige l'équipe de Nuevo Horizonte. Éver y débute donc tout naturellement la pratique du ballon rond avant de rejoindre l'école de football Alianza Sport. Même chez les jeunes, l'opposition entre les clubs de Rosario est assez intense et le rival de l'Alianza se nomme Grandoli. À cette époque, Grandoli compte parmi ses licenciés un autre natif de la ville et le futur meilleur joueur du Monde : Lionel Messi. Banega et Messi s'affrontent donc à plusieurs reprises et Éver en garde un souvenir précis. Des années plus tard, il déclare avec nostalgie : « Le classique pour les jeunes d'Alianza était contre Grandoli. Et c'est là que Lionel Messi a joué. Nous avons joué l'un contre l'autre plusieurs matchs, et c'est une bonne chose qu'il soit parti tôt car il nous en a toujours mis plein la vue … On voyait bien que c'était un crack. »
« Banega était considéré comme l'un des plus brillants talents d'Argentine. La Libertadores a été un tournoi qui a mis en évidence ses capacités dans le poste laissé vacant par le transfert de Gago au Real Madrid. Gagner la Libertadores et ensuite remporter la Coupe du monde U20 à la mi-2007 a fait de Banega une star potentielle. » - Peter Coates, journaliste Argentin
Après avoir bataillé contre La Pulga, Banega le rejoint chez les jeunes de Newell's pendant un court laps de temps. Son entraîneur de l'époque, l'ancien joueur Jorge Griffa, obtient une promotion et devient directeur général du département de football amateur de Boca Juniors. Bien sûr, il n'hésite pas une seconde et l'emmène à Buenos Aires. Dans la capitale, Éver poursuit sa formation pendant six ans. Mi-2006, Alfio Basile l'intègre en équipe première et fait ses grands débuts contre le Maccabi Tel Aviv lors d'une tournée amicale en Israël. À partir de début 2007, le nouvel entraîneur de Boca, Miguel Ángel Russo est séduit par ses prestations fournies lors du championnat sud-américain disputé avec l'équipe nationale U20. Ainsi, le samedi 10 février 2007, pour le premier tour du tournoi de clôture argentin, il fait officiellement ses débuts contre Banfield. Selon le journal La Nación : « Ses débuts ne lui ont pas posé de problème. Il a fait preuve d'une grande personnalité, d'une attitude combative au milieu du terrain et d'une grande clarté dans la distribution du ballon ». Pour son troisième match, il montre déjà son caractère bien trempé en récoltant un carton rouge, mais il conserve néanmoins la confiance de son coach. Rapidement comparé à Fernando Gago, dont il prend la relève, il s'attire les éloges des fans et de ses coéquipiers. Si San Lorenzo s'attribue le titre de champion, Boca Juniors se console avec un sacre en Libertadores face à Grêmio (3-0 / 0-2) avec notamment un Riquelme exceptionnel à Porto Alegre. Si Éver débute l'exercice suivant avec les Xeneizes, ses bonnes performances attirent déjà les grands clubs du Vieux Continent. Le FC Barcelone, le Real Madrid, la Juventus et l'AC Milan veulent le recruter. Après avoir disputé la Coupe du Monde des clubs, perdue contre le Milan (4-2), Boca Juniors refuse une offre (dix-neuf millions d'euro) de la Juve mais accepte celle de Valence CF. Après seulement vingt-huit rencontres sous le maillot jaune et bleu, Éver Banega s'envole vers l'Espagne contre vingt-six millions de dollars, la troisième meilleure vente du football argentin (derrière Sergio Agüero et Fernando Gago).
L'Espagne, comme terre d'accueil
En janvier 2008, Banega (19 ans) débarque à Valence. L'équipe Che connaît une saison compliquée avec deux changements d'entraîneurs (Quique Sánchez Flores puis Ronald Koeman) et lutte pour éviter la relégation. Peu après son arrivée, le Batave décide de se passer des cadres de son effectif (Santiago Cañizares, Miguel Ángel Angulo et David Albelda). Cette décision provoque de nombreuses tensions en interne. Le jeune milieu argentin n'arrive pas au meilleur des moments dans son nouveau club. Son adaptation s'en ressent. Pour sa première expérience à l'étranger, il est livré à lui-même. Loin de sa famille, dans un environnement nouveau, Banega n'a pas un comportement professionnel adéquat. Son alimentation et ses sorties nocturnes impactent ses performances. En une demi-saison, il ne prend part qu'à douze rencontres de Liga et deux de Copa del Rey dont Valence s'adjuge le trophée devant Getafe (3-1). Sans Banega. Valence se sauve in extremis grâce à Salvador González Marco dit Voro, le successeur temporaire de Koeman débarqué suite à des résultats insuffisants en dépit de sa victoire en Coupe d'Espagne. Par la suite, la direction du club confie les rênes à Unai Emery pour la saison 2008/09. Si le technicien Basque juge Banega comme un bon élément, il décide néanmoins de s'en passer et accepte l'offre de prêt payant avec option d'achat de l'Atlético de Madrid. Sous les ordres du coach mexicain Javier Aguirre, le milieu n'arrive pas à gagner ses galons de titulaire. Il profite de son séjour madrilène pour marquer son premier but officiel en carrière contre Numancia (3-0) mais au terme de la saison, les Colchoneros ne lèvent pas l'option et Éver rentre à Valence avec un bilan mitigé en championnat de cinq titularisations et dix-neuf entrées en jeu.
« Il est arrivé à Valence très jeune et a été laissé livré à lui-même dans un appartement de la ville, sans que personne ne s'occupe de lui et de sa famille à des milliers de kilomètres de là. Il avait souvent des problèmes avec son alimentation, aimait un peu trop la restauration rapide et la bière. » - Paco Polit, journaliste
Avec ce retour à Valence, Banega veut désormais démontrer l'étendue de ses qualités. Et bien que des rumeurs l'envoient à Everton ou au VfB Stuttgart, il décide de rester sur la Costa Blanca pour s'y imposer. Le club lui octroie une nutritionniste pour régler ses problèmes alimentaires. Unai Emery le titularise dans l'entrejeu où il forme notamment avec Juan Mata un duo complémentaire. Indéboulonnable tout au long de la saison, l'Argentin brille enfin même si lui-même n'est pas totalement satisfait de son niveau de jeu. Cependant, sa vision du jeu, ses passes précises, sa technique sûre et son intelligence tactique lui permettent de dicter le tempo du jeu de son équipe. Capable de conserver le ballon ou de casser les lignes grâce à une passe téléguidée mais aussi de harceler l'adversaire pour récupérer la possession du ballon, l'Argentin réalise une année 2009/10 de grande qualité. Valence découvre enfin El Tanguito, son surnom de jeunesse. En effet, ses mouvements footballistiques font penser à ceux des danseurs de tango. Parfois lent, parfois rapide, ses changements de rythme sont perturbants pour ses opposants. Son club termine sur le podium (troisième) et échoue en quarts de finale de l'Europa League face au futur vainqueur de la compétition : l'Atlético de Madrid (2-2 / 0-0). Lors de la saison suivante, il rencontre plusieurs blessures à la cheville gauche et doit renoncer à une partie de la phase aller du championnat. En janvier 2011, il signe son retour par un but contre Malaga et récupère sa place dans le XI valencian. L'aventure en Champion's League s'interrompt dès les huitièmes de finale par une défaite contre Schalke 04 (1-1 / 3-1) mais les Murcelagos conquièrent une nouvelle troisième position au classement général. Avec cette place sur le podium, l'équipe s'assure une nouvelle campagne européenne. Sur les tablettes de l'Inter et du Napoli, il ferme la porte à un transfert. Cette décision satisfait pleinement le club qui voit en lui le nouveau N°10 de l'effectif suite au transfert de Juan Mata vers Chelsea.
Si le début de la saison 2011/12 commence bien pour l'Argentin, tout est remis en question à cause de blessures persistantes. Et aussi par la malchance ou l'étourderie. Alors qu'il revient à peine d'une blessure au genou, il se brise la cheville, le tibia et le péroné écrasé par sa propre voiture. L'incident intervient à la station essence après l'entrainement quand Banega fait le plein de sa Ferrari. En sortant de sa voiture, il oublie de serrer le frein à main. Le bolide italien continue à avancer et lui bloque la jambe entre la roue et le trottoir. Opéré en urgence, il manque le reste de la saison. En dépit du départ de Unai Emery, Éver reste à Valence. Son temps de jeu retrouve de l'allure. Mais cette année n'est pas de tout repos avec de nombreux changements à la tête du club et dans le staff technique (Pellegrino puis Valverde). Ernesto Valverde arrive à le canaliser et à en tirer le meilleur lors de la fin de la saison 2012/13 comme en attestent ses quatre réalisations (son meilleur total en carrière). Valence échoue même d'un rien (un point) à accrocher la qualification pour le tour préliminaire de Champion's League. Mais l'aventure valenciane touche bientôt à sa fin. Une nouvelle valse des entraîneurs à Mestalla le laisse sur le banc de touche. Banega a un objectif en tête : jouer pour assurer sa présence dans le groupe Albiceleste de Alejandro Sabella pour la Coupe du Monde 2014. Il a alors l'opportunité de retrouver son pays et son ancien club chez les jeunes : les Newell's Old Boys. Cependant, son irrégularité lui coûte sa place pour l'édition brésilienne du tournoi mondial et doit retourner à Valence à l'issue de son prêt à Rosario.
Rebond à Séville
Mais après six ans alternant les hauts et les bas, entrecoupés de deux prêts, Banega quitte Valence pour rejoindre... Unai Emery à Séville. À la recherche d'un successeur à Ivan Rakitić, parti au Barça, le coach et son directeur sportif Monchi optent pour l'Argentin. L'opération se solde par une vente de deux millions et demi d'euro et un contrat de deux ans à la clé. Une somme relativement basse pour un joueur de cette qualité, mais qui s'explique par la situation contractuelle du milieu de terrain (plus qu'une année avec Valence). Cette décision va relancer sa carrière. Emery place Éver au centre de son projet tactique. Le Basque lui accorde sa confiance, lui confie les clés du milieu et le place devant ses responsabilités. Le joueur est talentueux mais jusque-là irrégulier, il va devoir assumer son nouveau rôle de leader. Âgé de 26 ans, il a gagné en maturité, en expérience. Il est désormais apte à assurer la direction du jeu des vainqueurs de l'Europa League 2014. Débarrassé des tâches défensives dont Krychowiak et Mbia s'acquittent avec brio, Banega s'occupe uniquement de l'animation offensive dans un rôle de faux N°10 comme le souligne Emery. Sa première année en Andalousie est une renaissance. Il retrouve son niveau de jeu affiché avec Boca Juniors. Son équipe parvient à être compétitive en championnat en décrochant une cinquième place au classement général mais surtout, elle réussit l'exploit de conserver sa couronne européenne en battant Dnipro en finale (3-2). Auteur d'une superbe prestation, il gagne le titre de meilleur joueur de la finale.
« Les meilleures années de ma carrière, je les ai passées à Séville » - Éver Banega
Apaisé, plus mature tactiquement et désormais plus régulier, Éver poursuit sur la lancée de la saison précédente. Toujours aussi créatif grâce à l'excellent travail de l'ombre du Polonais et de Nzonzi, le remplaçant de Mbia, Banega ajoute une corde à son arc. Lors de cette saison 2015/16, il devient plus finisseur devant le but. Avec neuf réalisations toutes compétitions confondues, il signe son meilleur bilan en carrière. Contre le Barça lors de la Super Coupe d'Europe, il fait trembler les filets sur coup-franc dès la troisième minute. Dans cette rencontre prolifique, Séville doit pourtant s'incliner pendant la prolongation (5-4). Le bilan en Liga est moins brillant que l'année précédente. Miné par une fin de saison catastrophique, sept défaites lors des neuf dernières journées, Séville doit se contenter de la septième position. Bien loin des équipes de tête. Mais encore une fois, les Rojiblancos brillent sur la scène continentale. Reversés en Europa League après une campagne de Champion's League décevante (deux victoires et quatre défaites), les Sévillans retrouvent leur compétition fétiche au début 2016. Exit Molde (3-0 / 1-0), Bâle (0-0 / 3-0), Bilbao (1-2 / 1-2 - tab 5-4) et Donetsk (2-2 / 3-1). En finale, ils doivent faire face à Liverpool dirigé par Jürgen Klopp. En dépit de l'ouverture du score par Sturridge, les coéquipiers de Banega ne baissent pas les bras et retournent la situation en deuxième période pour l'emporter 3-1 et conquérir une troisième Europa League consécutive. Malgré ses bonnes prestations dans le Sud de la péninsule ibérique, son contrat n'est pas renouvelé. En pleine phase de reconstruction, passé depuis peu sous pavillon chinois par l'intermédiaire du géant de la distribution Suning, l'Inter Milan, son vice-président Javier Zanetti et le directeur sportif Piero Ausilio veulent le recruter pour combler le vide laissé par le départ en 2014 de Esteban Cambiasso. Libre, Banega prend la direction de la Lombardie avec l'ambition de s’installer dans un top club européen. C'est la chance de sa carrière. Une occasion attendue depuis plusieurs années maintenant. Mais l'intersaison milanaise est très agitée avec une vague (ou plutôt un tsunami) de nouvelles têtes : pas moins de dix arrivées et un nouvel entraîneur en la personne de Frank de Boer. Et très vite, une crise liée au manque de résultats. Le technicien Batave est évincé après avoir déjà concédé cinq défaites en onze journées. L'Argentin ne se montre pas sous son meilleur jour comme en témoigne son carton rouge récolté en six minutes contre la Juventus (2-1) à San Siro. Lors de la phase aller de Serie A, il s'installe régulièrement sur le banc des remplaçants. Et quand il en sort ses prestations ne sont pas convaincantes. Le déclic intervient en mars 2017. Stefano Pioli le titularise contre Cagliari (5-1). Éver marque et délivre une passe décisive pour Perišić. La semaine suivante, l'Inter atomise l'Atalanta (7-1) et il inscrit le premier triplé de sa carrière. Malheureusement, les Nerazzurri calent à nouveau dans le money time en concédant une série de six défaites en sept matchs hypothéquant les rêves de qualif européenne.
Retour en Andalousie
Si la majeure partie de la saison italienne de Banega a déçu, l'Argentin a montré ses qualités et au final, son bilan milanais est honorable comme ses stats le montrent (28 matchs, 6 buts). Cependant, son séjour transalpin s'interrompt au bout d'un an. Il retrouve l'Espagne, l'Andalousie et Séville qui le récupère contre un chèque de neuf millions d'euro. Par contre, pour ce retour sur les bords du Guadalquivir, Unai Emery n'est plus là. Après un an sous la direction de Jorge Sampaoli, Séville confie le banc du Sánchez Pizjuán à Eduardo Berizzo. Le bouillant sud-américain fête son retour en Liga par une expulsion pour avoir échangé des mots doux avec l'arbitre. Malgré de bons débuts, l'ancien éphémère joueur de Marseille ne convainc pas ses dirigeants et Vincenzo Montella le remplace en cours de saison. Malgré ces changements de staff, Éver conserve la confiance des techniciens successifs. Sa palette technique, sa classe, sa polyvalence et ses coups de patte en font un des joueurs sûrs de l'effectif. La situation est meilleure en Champion's League où le club andalou hérite d'un groupe abordable (Liverpool, Maribor et Spartak Moscou), en profite pour s'en extirper et file vers les huitièmes de finale. Le sort leur attribue Manchester United de Mourinho comme adversaire. Après un résultat nul à l'aller (0-0), Séville va chercher sa place en quarts de finale à Old Trafford grâce à un doublé du remplaçant Ben Yedder (1-2). Ensuite, le redoutable et cynique Bayern Munich a raison des Espagnols (1-2 / 0-0). Séville aurait pu se consoler avec une victoire en Copa del Rey mais le Barça ne fait pas de détail et surclasse sans encombre son rival (5-0).
« Éver n'a probablement pas été à la hauteur de son potentiel car il a toujours été considéré comme juste en dessous du niveau de l'élite. L'indiscipline dont il a fait preuve dans les premières années de sa carrière - il suffit de voir ses problèmes à Valence - a probablement découragé les équipes, mais ses performances en Europa League à Séville ont montré ce dont il était capable. » - Peter Coates
Les deux clubs se retrouvent à l'aube de la saison 2018/19 en Super Coupe d'Espagne. Nouvelle compétition mais même résultat avec une défaite (2-1) à Tanger pour Séville. Pablo Machín succède à Montella à la tête de l'équipe. Cette instabilité ne nuit pas au temps de jeu de Banega qui figure parmi les valeurs sûres de l'effectif sévillan. Son influence sur le jeu de son équipe n'est plus à démontrer. Positionné dans un registre différent que lors de son premier passage au club, il est aligné soit comme meneur excentré sur un côté, soit dans l'axe en tant que milieu central. Sa polyvalence est très appréciée. L'équipe obtient de bons résultats en Liga mais chute au classement après une série de quatre défaites dont trois consécutives en cinq matchs en février 2019. Ces mauvais résultats coûtent sa place à Machín et comme la saison précédente, Joaquín Caparrós assure l'intérim jusqu'à la fin de l'année. Séville termine sur une saison blanche après les éliminations en Europa League et en Copa del Rey. Et pour la saison 2019/20, Julen Lopetegui récupère l'équipe andalouse après son expérience délicate au Real Madrid. Dès sa prise de fonction, il installe un 4-3-3 où Banega évolue dans un rôle hybride entre meneur et récupérateur aux côtés de Fernando et Jordan ou Torres. Titulaire indiscutable, l'Argentin produit des prestations de haut niveau. Pourtant, à la surprise générale, en janvier 2020, il annonce rejoindre le club saoudien de Riyad Al-Shabab à l'issue de la saison. Finalement, avec la crise du COVID-19, Banega obtient de pouvoir prolonger son contrat tant que Séville est engagé en championnat et en Europa League. Après trois mois d'interruption, la Liga reprend ses droits en juin 2020 et Séville signe son retour par une victoire contre le Betis (2-0). L'équipe poursuit sur sa lancée et termine invaincue (six victoires et cinq nuls). Quatrièmes avec le même nombre de points que l'équipe de Diego Simeone (70), les Andalous sont d’ores et déjà qualifiés pour la prochaine édition de la Champion's League. Encore engagée en Europa League, l'équipe du Banega devra affronter la Roma en huitièmes de finale et conserve encore une chance de ramener ce trophée dans la vitrine du club. Peut-être pour la quatrième fois en six ans. Ce serait une belle façon de tirer sa révérence.
Après une acclimatation difficile en Europe, Éver va bientôt conclure un cycle important de sa carrière. À 32 ans, son exil doré en Arabie Saoudite devrait signer la fin de son parcours européen avant sûrement une dernière pige en Argentine. Son bilan laisse des regrets notamment lors de son arrivée en Espagne. Banega n'a finalement pas su pleinement démontrer l'étendue de son énorme potentiel. Souvent branché sur courant alternatif, il a fallu attendre la seconde partie de sa carrière pour voir tout le talent de ce milieu à la fois doué techniquement et inlassable travailleur. Sa rencontre avec Emery lui a permis de s'inscrire dans la continuité, de s'apaiser. Finalement, il est dommage que le Basque ne l'ait pas conservé à Valence en 2008…