Alors que la Chine vient d’annoncer qu’elle ne pourrait pas accueillir la compétition en raison de la COVID-19, il reste malgré tout une douzaine de places (suivant le nouveau pays-hôte) à attribuer pour le prestigieux tournoi continental. Revue d’effectifs.

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Équipes déjà qualifiées : Arabie saoudite, Australie, Chine, Corée du sud, Emirats arabes unis, Irak, Iran, Japon, Liban, Oman, Qatar, Syrie, Vietnam.

Équipes déjà éliminées : Bhoutan, Brunei, Corée du nord (forfait), Guam, Laos, Macao (forfait), Pakistan, Taïwan, Timor oriental.

Les qualifications se sont calquées sur celle du Mondial. Ainsi, les douze équipes parvenues au second tour sont automatiquement qualifiées. De même, les quelques malheureux qui n’ont pas réussi à passer les premiers barrages ont été éliminés. Un dernier barrage opposa les quatre plus mauvaises équipes des qualifications, d’où émergèrent l’Indonésie et le Cambodge, respectivement vainqueur de Taïwan et de Guam. Pandémie oblige, l’AFC a désigné des pays-hôtes pour abriter les six groupes de quatre. Autre particularité, il n’y aura pas d’aller-retour, chaque équipe jouera trois matchs. Les six premiers et les cinq meilleurs deuxièmes seront ainsi qualifiés.

Groupe A : Koweït (hôte), Jordanie, Indonésie, Népal

koweitLes Al-Azraq auront l’avantage du terrain, un avantage bien utile face à des Jordaniens affutés et des Indonésiens qui montent en puissance. Les hommes du Tchèque Lavicka compteront sur l’inoxydable Bader al-Mutawa (193 sélections), Fahad al-Ansari ou Yousef Nasser, tous pensionnaires du championnat local, pour retrouver une compétition qu’ils chérissent, eux qui raflèrent trois médailles de 1976 à 1984. Parviendront-ils à prendre le meilleur sur la Jordanie, leur principal adversaire ?

jordanie Depuis l’intronisation de Adnan Hamad, la Jordanie est redevenue l’équipe affamée qu’elle était. Capable de battre des équipes européennes, elle comptera sur ses jeunes aux dents longues (Al-Tamari, Al-Naimat, Olwan) et ses tauliers (Dardour, Baha, Bakhit, Al-Dmeiri…) pour écarter des Koweïtiens contre lesquels ils ne purent trouver le succès.

indonesieL’arrivée de Shin Tae-yong a redynamisé des Garuda moribonds et bons derniers de leur groupe. Sous sa houlette, ils sont arrivés en finale de la SAFF et en demi-finale des SEA Games. L’incorporation de nombreux jeunes qui sont désormais devenus des tauliers est de bon augure pour le futur, surtout que beaucoup d’entre eux jouent en Europe. La défense, articulée autour du capitaine Aryanto et des jeunes loups Arhan (Tokyo Verdy), Baggott (Ipswich) et Asnawi (Ansan Greeners) a tout pour être solide, tandis que Witan Sulaeman et le petit prodige Marselino Ferdinan se chargeront de la partie créative. Seuls ombres au tableau, l’absence d’un buteur efficace et les blessures de Egy Maulana et Evan Dimas. Parviendront-ils à se qualifier dans ce groupe relevé ?

nepalLa marche semble trop grande en revanche pour les Népalais. Non content de retrouver le Koweït et la Jordanie qui l’ont déjà rossé en qualifications, le Népal se retrouve avec une mutinerie suite à des discussions houleuses entre le coach koweïtien Al-Mutairi et les cadres de l’équipe. Résultat, seuls sept joueurs dépassent les dix sélections et toutes les stars sont restées à la maison. L’addition sera salée et on ne verra probablement pas le Népal en Coupe d’Asie.

Groupe B : Mongolie (hôte), Palestine, Philippines, Yémen

mongolieDans ce groupe ô combien ouvert, la Mongolie a l’avantage de recevoir tous ses adversaires. La progression des Loups bleus est lente mais perceptible, eux qui ont gagné deux matchs lors des qualifications du Mondial, du jamais vu auparavant. Le sélectionneur japonais Otsuka a convoqué un socle de joueurs locaux dont ses stars Khürelbaatar et Narabanbold, ainsi que le seul joueur qui évolue à l’étranger, Ganbayar Ganbold (à Komarno, en seconde division slovaque). Sera-ce suffisant pour prendre le meilleur sur des équipes qui se sont toutes les trois qualifiées pour la précédente édition ?

palestineDu côté de la Palestine, Le Tunisien Makram Dabboub a décidé de faire confiance à de nombreux joueurs évoluant dans le championnat égyptien et à ses tauliers Al-Bahdari, Dabbagh, Hamadeh et Darweesh. Toujours aucune trace d’Abdallah Jaber, parti monnayer ses talents en Israël, alors que son frère vient de faire ses débuts avec l’équipe de l’état hébreu… Si les Fida’i s’appliquent, ils devraient terminer premiers de ce groupe, mais l’inconstance est le maître-mot de cette équipe qui est sa propre ennemie…

philippinesLe coach américain des Philippines, Thomas Dooley, a dévoilé une liste de trente-et-un joueurs évoluant majoritairement au pays, en Thaïlande et en Malaisie. La guest-star sera le gardien Neil Etheridge ainsi que « l’Allemand » Gerrit Holtmann, auteur d’une belle saison à Bochum. Malgré tout, l’effectif manque d’expérience et de nombreux tauliers ont été laissés de côté (Schrock, Ramsay, Ingreso ou Steuble), ce qui devrait compliquer la tâche du coach US.

yemenMalgré tous les obstacles dû à une situation cauchemardesque qui s’éternise, le Yémen joue avec son cœur, ses armes et ses joueurs techniques. Il a déjà réussi à se qualifier pour la dernière édition contre toute attente et est prêt à retenter sa chance avec des joueurs éparpillés dans le monde arabe.

Groupe C : Ouzbékistan (hôte), Thaïlande, Maldives, Sri Lanka

ouzbekistanL’outsider numéro un de la prochaine édition. Depuis des années, les Loups blancs progressent et sortent des cargaisons de bons joueurs qui se déversent en Europe et en Asie. La star Eldor Shomurodov vient d’ailleurs de gagner la Conference League avec la Roma. Sous la houlette de l’expérimenté Katanec, les Ouzbeks devraient facilement se qualifier à domicile, ayant fait appel à la plupart de leurs forces vives (Sergeev, Shomurodov, Masharipov, Sayfiev, Shukurov…). Et qu’il se rassure, la jeunesse ouzbek aux dents longues tape déjà à la porte s’il faut prendre la relève !

thailandeRécente lauréate de la SAFF, la Thaïlande devrait accompagner les Ouzbeks en Coupe d’Asie. Depuis la prise en charge de Mano Polking, les Thaïlandais ont mis en place un jeu séduisant, porté par leur talisman Chanathip Songkrasin. Pour ces trois matchs, seul un joueur évolue à l’étranger, le milieu Chaowat Veerachat (Cerezo Osaka), Polking ayant décidé de faire confiance au vivier local. Il s’appuiera sur ses tauliers Thamsatchanan, Bunmathan, Do, Yooyen, Kesarat, Dangda et Kraisorn. À eux de faire le job et de tenir les Ouzbeks en échec sur leurs terres.

maldivesLes Brésiliens de l’Océan indien ne devraient pas poser de problèmes à leurs homologues. Instabilité de coach, joueurs vieillissants, les Maldives s’en remettent encore et toujours à leur star de trente-six ans, Ali Ashfaq. L’ancienne idole de Serie A, Francesco Moriero, essayera l’impossible mais la tâche semble cependant insurmontable.

srilankaEnfin, que dire du Sri Lanka… Endeuillé par la perte de leur capitaine Puslas, leur star Razeek qui fait la grève à cause d’une fédération toxique et leur faiseur de miracle Alagic parti, ça sent les raclées pour la Golden Army

Groupe D : Inde (hôte), Hong Kong, Afghanistan, Cambodge

indeDans un groupe très homogène par le bas, difficile de dire qui va se qualifier. L’Inde semble favorite malgré son incapacité chronique à élever son niveau. La preuve, elle a été incapable de battre l’Afghanistan lors des dernières qualifications. Cependant, le fait d’accueillir les rencontres devrait l’aider dans sa tâche, à condition que le coach Stimac trouve enfin une formule gagnante, près de trois ans après sa prise en charge. À part Liston Colaco qui est blessé, le Croate aura un groupe complet à sa disposition avec les tauliers Gurpreet Singh, Chhetri, Jhingan, Thapa et Kotal.

hongkongL’énigmatique équipe hongkongaise arrive en Inde, drivée par le Norvégien Jørn Andersen. Celui-ci a fait appel à une pelletée de nouveaux puisque cinq joueurs seulement dépassent les dix capes. Le gardien Yapp Hung Fai et le capitaine Huang Yang devront mener cette équipe amputée de son meilleur buteur Alex Akande. Malgré tout, vu la faiblesse relative du groupe, il est possible que Hong Kong se qualifie, surtout qu’il a disposé du Cambodge par deux fois en qualification.

afghanistanUn autre pays tragiquement disparu des radars. Malgré tout, la résilience et la persévérance du coach Anoush Dastgir permet de tenir la baraque. Mais comment construire sur des fondations aussi instables ? Au vu du vivier disséminé partout sur la planète, l’Afghanistan devrait se qualifier à chaque phase finale, mais il semble que ce ne soit qu’un doux rêve. À moins que… Dastgir a appelé ses meilleurs soldats (Azizi, Popalzay, Shayesteh, Zohib Amiri et Sharif Mukhammad) pour entrevoir une qualification pas impossible dans ce groupe assez faible.

cambodgeLe Cambodge est quant à lui une autre nation qui progresse lentement, au rythme des raclées infligées par les autres équipes, mais sûrement. La coopération avec le Japon est toujours en cours et le manager Keisuke Honda a fait appel à un autre compatriote, Ryu Hirose, pour tenter de se qualifier. Les défenseurs sont là (Visal, Bin, Sambath, Meng) mais l’attaque est amputée de Vathanaka, blessé. Les espoirs reposent sur Sokpheng et le jeune Chanthea. Malgré tout, les chances du Cambodge restent minimes.

Groupe E : Malaisie (hôte), Bahreïn, Turkménistan, Bangladesh

bahreinPetit mais costaud, Bahreïn a gagné deux compétitions face à des nations bien plus peuplées et avancées. Mais le mage Hélio Sousa tire le maximum d’un groupe vieillissant mais expérimenté. Manquent à l’appel Abdullatif et Al-Romaihi mais d’autres joueurs de ballon tel que Al-Aswad, Helal et Marhoon sont de la partie. L’équipe est allée s’imposer en Thaïlande en amical et ne devrait pas avoir de mal avec le climat lourd et humide de Malaisie. Sauf tremblement de terre, on devrait voir les Guerriers de Dilmoun en Coupe d’Asie.

malaisieD’autant que la Malaisie connait des hauts et des bas malgré au potentiel certain mais qui ne parvient pas à se stabiliser. Les belles promesses entrevues lors des qualifications ont volé en éclat lors de la SAFF où l’Indonésie et le Vietnam ont humilié les Harimau. À Kim Pan-gon de remettre de l’ordre dans la maison, où il pourra compter sur ses joyaux Safawi Rasid, Syafiq Ahmad et Mohamadou Sumareh. Une tâche difficile les attend et le soutien de leurs supporters devrait faire la différence.

bangladeshAutre nation en progrès, le Bangladesh. Avec une ligue qui attire de plus en plus de joueurs internationaux (et même il y a quelques temps l’Argentin Hernán Barcos, une figure connue sur LO), les joueurs de la sélection se frottent à une autre intensité. Malheureusement, ils ont perdu leurs meilleurs défenseurs sur blessure : Tariq Khazi, Topu Barman et Yeasin Khan ne seront pas de la partie. Il reste évidemment le dernier rempart Zico, une valeur sûre, le capitaine Jamal Bhuyan, ancien international danois chez les jeunes, et le jeune Yeasin Arafat (aucun lien) sur le flanc gauche. turkmenistanMalgré tout, l’absence d’un buteur risque d’être préjudiciable pour cette équipe qui risque le zéro pointé. Enfin, une équipe dont on ne sait rien : le Turkménistan. Les stars Amanow, Saparow, Atayew et Annadurdyyew seront présentes mais comme toujours avec le Turkménistan, tout est flou et obscur.

Groupe F : Kirghizistan (hôte), Tadjikistan, Singapour, Myanmar

kirgToujours coaché par le Russe Krestinin, le Kirghizistan commence à être pris au sérieux. Avec son contingent de joueurs disséminé dans les ligues du coin, il se dresse en favori d’un groupe abordable. Murzayev et Musabekov seront les fers de lance des Faucons blancs tandis qu’on surveillera les premiers pas du prodige Almazbekov, issu des rangs du prestigieux Galatasaray.

tadjikistanAvec ses très bons résultats en tournois de jeune, le Tadjikistan espère enfin fructifier sa politique juvénile et mise beaucoup sur ses petites pousses pour enfin se qualifier en Coupe d’Asie. Ainsi dans l’équipe, on compte seize (!) joueurs de vingt-trois ans ou moins. Parmi eux, Shahrom Samiev, Alidzhoni Ayni et Mekhrubon Karimov seront à surveiller. Les tauliers sont néanmoins là pour guider ces jeunes loups, sous la houlette de Umarbayev, Nazarov, Ergashev et Panjshanbe. Seul ombre au tableau, l’absence des « vieux » Ergashev, Dhzalilov, Davronov et Davlatmir.

singapourBeaucoup d’argent mais un pool de joueurs réduit du côté de Singapour. Le coach japonais Nishigaya aura l’impression de choisir toujours les mêmes têtes dans la cité-état. Les frères Fandi seront bien sûr de la partie, ainsi que le légendaire gardien Sunny, le capitaine Harun, Baharuddin, Ramli et Shahdan, mais manqueront à l’appel Khaizan, Arifin et Shakeer Hamzah. Peu habitué à performer hors de ses bases, Singapour risque de louper une nouvelle fois le train pour la grande messe continentale.

myanmarDepuis le coup d’état de la junte, difficile de savoir ce qui se passe avec le Myanmar. L’instabilité qui entoure l’équipe d’Antoine Hey est palpable et tous les joueurs ne sont pas revenus dans le giron de l’équipe nationale. Quelques certitudes (David Htan, Maung Maung Lin, Hlaing Bo Bo et Suan Lam Mang) ne devraient pas être suffisantes pour éviter des raclées (surtout que le Kirghizistan leur a collé un violent 7-0 à Bishkek). Seul motif d’espoir, une victoire contre le Tadjikistan qui prouve que rien n’est impossible…

Les qualifications se joueront le 8 juin, le 11 juin et le 14 juin.

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.