Deuxième journée de CSL et déjà le sextuple champion sortant est tombé. Victime d’un Shandong bien décidé à ne pas revivre 2016, Guangzhou Evergrande chute pour la première fois et laisse les premiers rôles à d’autres ambitieux comme le Shanghai SIPG.

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Après avoir éprouvé quelques difficultés pour se défaire d’un excellent Beijing, le Guangzhou Evergrande se rendait à Shandong pour y défier un autre vainqueur de la première journée, le Luneng de Magath. Privé de Zheng Zhi, Felipão ne modifiait pas pour autant son système, son Guagzhou démarrait pied au plancher, se procurant une première énorme situation, la tête plongeante de Gao Lin menaçant un Wang Dalei parfait sur sa ligne. La pression des visiteurs était constante et récompensée par un coup franc de Huang Bowen détourné par Li Songyi quelques instants plus tard. On craignait alors le pire pour les locaux, Shandong n’ayant jamais battu Guangzhou lors des dix-huit derniers matchs les opposant toutes compétitions confondues (soit depuis août 2008). D’autant que Guangzhou continuait de presser, de se procurer des situations. Alan gâchait notamment la sienne. La rencontre allait alors s’équilibrer, le match se tendait. Une occasion pour le duo Tardelli – Pellé augurait le second acte. Car dès le retour des vestiaires, Shandong allait revenir. Hao Junmin déposait son coup franc sur la tête d’un Gil totalement oublié au point de penalty, le match était relancé, équilibré, les deux formations se procurant quelques situations. Puis, à l’entrée du dernier quart d’heure, Pellé récupérait un ballon un peu long côté gauche et le plaçait plein axe, Tardelli surgissait, Shandong prenait les devants et allait alors tenter de résister. Les hommes de Magath y parvenaient, non sans mal, le dernier coup franc de Huang Bowen sur la barre et que Paulinho ne parvenait à remettre dans le but étant la plus belle occasion des Evergrande en seconde période. Le champion tombe dès la deuxième journée et laisse le Luneng prendre les commandes du championnat.

Mais Shandong n’est pas seul à six points. Car pendant que la bande à Magath s’imposait chez elle, le Shanghai SIPG s’est amusé de Yanbian. Les hommes de Villas-Boas ont totalement dominé la rencontre appuyant sur le côté gauche, celui d’un Wu Lei hyperactif et n’ont finalement ouvert le score qu’en toute fin de premier acte après une percée de Hulk (côté gauche donc) suivie d’un centre parfait pour Lü Wenjun. Nettement supérieur, 65% de possession, 18 tirs contre 2 seulement, le SIPG a tué le suspense d’entrée de second acte, le pressing haut de Cai Huikang permettant à Wu Lei d’être récompensé de son grand match par un but. Ne restait alors plus qu’à gérer, ce que le désormais nouveau leader de la CSL a fait sans trop avoir à forcer son talent. Autre leader, le Guangzhou R&F a beaucoup plus souffert chez lui face à Changchun Yatai. Les hommes de Dragan Stojković se sont procurés les premières situations du match mais faute d’efficacité se sont retrouvés en danger notamment en seconde période lorsque Marinho s’écroulait alors qu’il se préparer à reprendre une frappe de Fan Xiaodong repoussée par Cheng Yuelei. L’arbitre de la rencontre accordait un penalty aux visiteurs mais Cheng Yuelei sauvait les siens en repoussant la transformation d’Odion Ighalo. Conséquence, le R&F était prévenu du danger et quasi immédiatement, allait enfin capitaliser sa domination sur un corner de Lu Lin, Júnior Urso plaçait sa tête et propulsait le ballon au fond des filets. Guangzhou s’impose 1-0 et fait donc partie du trio à six points.

Loin de ces bons départs, le début de saison est déjà compliqué pour quelques outsiders et autres attractions des médias. C’est le cas du Hebei du fiasco Lavezzi, relégué au rang de spectateur en tribunes par Pellegrini (mais toujours international argentin – allez comprendre) et qui s’est totalement arrêté de jouer après son ouverture du score d’entrée de partie (6e minutes – but de Che Shiwei, premier chinois u23 à marquer en CSL cette saison) et se retrouve presque heureux d’avoir ramené un point de Chongqing après avoir été copieusement dominé et avoir vu un but de la victoire refusé à Wu Qing pour un hors-jeu inexistant. C’est le cas aussi de Beijing qui a dû aussi se contenter d’un point face à Guizhou après avoir manqué son début de match et une fois encore exposer son inefficacité offensive (8 tirs pour un but quand leur adversaire n’a tiré qu’à deux reprises au but, l’oscar du raté de la semaine pour Yu Dabao qui seul face au but a envoyé sa reprise dans les tribunes). Le prometteur Guoan entrevu en ouverture n’a qu’un point en deux matchs. C’est enfin le cas du dauphin 2016, le Jiangsu Suning. Balayé à Shanghai par le Shenhua en ouverture, la bande à Ramires a souffert des absences d’Alex Teixeira et Roger Martínez, devant ainsi se contenter d’un nul vierge et sans relief face au Teda.

Enfin, on attendait beaucoup du choc entre Shanghai Shenhua et Tianjin Quanjian, les médias occidentaux le résumant à un duel Tevez – Pato. Sur le terrain, si nombreux sont ceux qui retiendront le penalty manqué par le Brésilien (sans doute parfait pour alimenter le buzz), la performance du Shenhua est à saluer. Réduits à dix en première période faute à Qin Sheng de savoir contrôler ses nerfs, heureux de ne pas être alors à neuf, Tao Jin ayant été inexplicablement averti quand il méritait un carton rouge pour sa main qui annihilait une occasion de but, Pato filant seul face à Li Shuai, les hommes de Gus Poyet ont ainsi disputé près de 70 minutes en infériorité numérique mais ont réussi à faire jeu égal avec les hommes de Cannavaro. Tevez a fait quelques apparitions au cours du match mais une fois encore, le Shenhua repose sur le talent de Gio Moreno, buteur pour les locaux à l’entrée du dernier quart d’heure. Ironie du destin, c’est Axel Witsel, dans tous les bons et mauvais coups durant le match (le Belge aurait sans doute mérité un rouge pour son agression sur Guarín à la 80e minute) qui allait égaliser en toute fin de rencontre avant que Pato ne manque de donner les trois points sur ce penalty très sévère pour une main de Wang Lin. Justice divine diront certains. Reste que ce partage des points, finalement logique, aura permis d’offrir un mélange de suspense, de rebondissements et de tension. De la bonne CSL en quelque sorte.

Les résultats

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Le classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.