La dix-septième Coupe d’Asie des nations ouvre ce week-end. Après une campagne mondiale plutôt réussie dans l’ensemble, l’Asie se retrouve désormais entre elle pour juger de son niveau général, ouvre ses portes à plus d’équipes et accueille ainsi de nouveau venus. Présentation de la compétition.

banlomag

Le 15 septembre 1956, la Corée du Sud s’imposait cinq buts à trois face à l’équipe du Sud-Vietnam lors de la dernière journée de la première Coupe d’Asie de l’histoire. Le Sud-Vietnam participe aux deux première éditions de l’épreuve, prendra part aux qualifications pour la Coupe du Monde 1974 avant de ne plus disputer le moindre match entre 1975 et 1990 avant sa disparition lors de la réunion du Nord et du Sud. Cette première édition de la Coupe d’Asie s’est disputée à quatre à Hong Kong, la victoire de la Corée du Sud double Israël et remporte le premier titre de l’histoire de la compétition. Celle-ci s’installe dans le paysage tous les quatre ans jusqu’en 2004, année de son expansion à seize, dernière édition une année paire. Elle revient alors en 2007, reprend son rythme, accueille le nouveau venu Australien, son dernier champion, avant de grandir de nouveau cette année en s’ouvrant à vingt-quatre équipes.

Partie 2

Qui dit vingt-quatre équipe, dit aussi un marathon en guise de campagne de qualification. Fusionnée avec celle pour la Coupe du Monde 2018, la campagne pour rejoindre les Émirats a donc débuté en mars 2015 pour les équipes prenant part au premier tour pour se terminer en mars dernier lors du troisième et dernier tour. Trois ans de qualifications donc pour vingt-quatre élus, seulement trois petits nouveaux, le Kirghizistan, les Philippines et le Yémen (même si le Yémen du Sud a participé à l’édition 1976), et quelques retours comme la Thaïlande (absente des deux dernières éditions) le Turkménistan (absent des trois dernières) et le Liban (pour sa deuxième présence après celle de 2000). Reste qu’indépendamment de cette augmentation du nombre de participant, les favoris devraient être toujours les mêmes. Tour d’horizon, groupe par groupe.

Groupe A : Résister aux émergents

bahreinIl est souvent de tradition que de dire que le pays organisateur est souvent « protégé » par le hasard du tirage au sort des groupes de la compétition qu’il organise. Ce ne sera pas le cas des Émirats arabes unis. Certes le Bahreïn ne fait pas office de grandissime empêcheur de tourner en rond mais il ne faudrait pas trop le négliger. Dépassé sous Batista pendant la campagne de qualification, sorti dès 2016 au deuxième tour, le Bahreïn a repris vie sous la direction de Miroslav Soukup. Les Rouges sont en effet, demi-finalistes de la Coupe du Golfe des nations, accrochant au passage Qatar et Irak. Ils aiment bousculer le pays hôte à l’image du Qatar en 2011 lors de ses Jeux panarabes. Mais la plus grande difficulté qui fera face aux Émirats est double, elle concerne deux places émergentes du football asiatique : Inde et Thaïlande.

Les deux outsiders du groupe vont s’affronter lors de leur match d’ouverture qui va probablement conditionner la course à la qualification. Du côté des Blue Tigers, Stephen Constantine est souvent critiqué pour ses choix, apanage du sélectionneur dans un pays fan de foot et sa position semble fragile, les rumeurs voulant que ce sera sa dernière compétition à la tête de la sélection après une année délicate qui l’a vu notamment en guerre ouverte avec son capitaine Sunil Chhetri et son style de jeu, qui a tendance à sacrifier les milieux, souvent objet de débat – il est vrai que favoriser le kick-and-rush à l’anglaise et ses centres sur des attaquants plutôt petits pose bien des questions. indeReste que le technicien anglais est en place depuis près de quatre ans et connait parfaitement le paysage footballistique local et surtout peut se vanter d’avoir fait avancer la sélection : 171e FIFA à sa prise de position, l’Inde est désormais dans le top 100 (97e), elle a remporté le SAFF Championship 2015 en restant invaincue, a signé une série record de treize matchs sans défaite qui s’est terminée en mars dernier et surtout a donc décroché sa place pour l’Asian Cup pour la première fois en huit ans. Sa richesse est réelle : l’Inde dispose de deux championnats professionnels aux affluences quasi identiques, l’historique I-League et ses géants Mohun Bagan ou East Bengal, et la petite jeune Indian Super League et son argent. Deux championnats qui se déroulent de front et permettent aussi à de nombreux talents d’éclore. Car le football indien est ambitieux, il veut se faire une place sur la scène asiatique. Emmenée par sa légende Sunil Chhetri, deuxième meilleur buteur international au monde encore en activité derrière Cristiano Ronaldo, portée par quelques jeunes prometteurs comme Ashique Kuruniyan ou Anirudh Thapa, probablement le meilleur indien durant le dernier SAFF Championship (perdu en finale), l’Inde a tout du parfait candidat à la deuxième place, elle est l’adversaire numéro 1 de la Thaïlande.thailande

Des Changsuek qui font office de sérieux candidat mais qui peinent souvent à franchir le cap qui leur permettra d’avancer davantage. À l’image de la Suzuki Cup perdue en début d’année 2018 alors que la Thaïlande était favorite à sa succession mais qui s’est terminée en demi-finale par un raté face à la Malaisie. Une défaite qui a fait du mal et met surtout une énorme pression sur les épaules des Changsuek à l’heure d’aborder l’Asian Cup. Car la Thaïlande dispose d’un réservoir de talents important, a montré des choses intéressantes, comme en King’s Cup lorsqu’elle a plus que bousculé le Gabon avant de tomber en finale face à la Slovaquie, et peut s’appuyer sur une dynamique globale sur plusieurs années qui montrent une vraie progression (il suffit de voir Buriram et Muangthong qui reviennent régulièrement en Champions League). Il faudra donc confirmer pour la bande à Teerasil Dangda, capitaine d’un groupe mature dans lequel on suivra avec attention le jeune Supachai Jaided, 20 ans, trois buts lors de ses six dernières apparitions en sélection. Comme indiqué précédemment, le match d’ouverture entre Inde et Thaïlande s’annonce déjà comme un vrai beau choc du premier tour.

emiratsReste donc le pays hôte pour compléter ce groupe A. Vingt-trois ans plus tard, les Émirats accueillent de nouveau l’Asian Cup et se retrouvent avec un statut de favori de leur groupe du fait de jouer à la maison alors que l’édition 2019 ne semble pas arriver au meilleur des moments. Depuis la prise de fonction d’Alberto Zaccheroni en octobre 2017, les résultats ne sont pas glorieux puisque les Faucons n’ont gagné que quatre de leurs dix-sept matchs. Pire, au coup d’envoi de leur épreuve, alors qu’ils arrivent forts d’une troisième place lors de la dernière édition, les hôtes seront privés de leur meilleur joueur, Omar Abdulrahman qui soigne sa blessure au genou. Pourtant, les motifs d’espoirs sont nombreux, ils se concentrent notamment sur la performance réalisée par Al Ain il y a quelques jours en Coupe du Monde des clubs. Avec un groupe composé de plusieurs joueurs du club à commencer par Khalid Eisa, exceptionnel durant la compétition, auquel s’adjoint le duo létal Ahmed Khalil – Ali Mabkhout et quelques joueurs de grand talent comme Saif Rashid, Khalfan Mubarak ou encore Khalifa Mubarak, Zaccheroni a de quoi composer une équipe des plus compétitive malgré l’absence de son principal joyau. Et doit au minimum envisager la première place du groupe.

Groupe B : l’Australie panse ses plaies

Sur le papier, l’Australie ne doit pas trembler à la vue du tirage qui lui a été réservé. australieQuart de finaliste pour sa première, finaliste pour la seconde, vainqueur de la troisième, la sélection venue d’Océanie s’est tranquillement installée dans le gotha de la zone au point d’être un traditionnel candidat au titre qu’elle défendra cette année. Surtout quand en phase de groupes, face à elle, se retrouvent des équipes plus qu’à sa portée : Syrie, Palestine et Jordanie. Alors évidemment, il n’est pas question d’imaginer le pire pour les Socceroos, qui vont clairement sortir de leur groupe à moins d’un cataclysme. Mais de là à en faire des favoris à leur propre succession, il est un pas qu’il est difficile de franchir car les interrogations sont nombreuses. Premièrement, car depuis la Coupe du Monde, qui n’était qu’un intermède – plus ou moins réussi –, l’Australie est repartie de zéro avec un nouveau sélectionneur qui n’a eu que quatre matchs amicaux pour poser ses bases. Le bilan est des plus positifs (trois victoires, trois clean sheet face au Koweït, au Liban et à Oman, et un nul face à l’adversaire le plus coriace, la Corée du Sud). Deuxièmement, car les déboires ont surtout touché la sélection en préparation de sa défense de titre. Exit Aaron Mooy, le maître à jouer, exit Daniel Arzani le diamant, exit Martin Boyle, néo-international aux deux buts et une passe décisive lors de sa première titularisation, et voilà que Tom Rogic et Matthew Leckie sont également incertains. Difficile dès lors de deviner ce que sera cette Australie 2019 même si les choix offerts à Arnold sont nombreux et surtout qualitatifs avec plusieurs joueurs évoluant déjà en Europe dans des clubs participants aux compétitions continentales. Parmi eux, l’occasion sera donc réelle de voir Awer Mabil dont nous vous contions l’histoire il y a près de cinq ans. L’occasion aussi de suivre l’évolution d’Alex Gersbach mais aussi les arrivées de Giannou ou Ikonomidis sur le front de l’attaque. Si les blessures veulent bien épargner les survivants socceroos, l’Australie peut tout de même envisager de retrouver la Corée du Sud en demi-finale. Alors commencera le véritable test.

syrieReste tout de même à savoir qui pourra accompagner l’Australie au tour suivant et pour le coup, les jeux sont loin d’être faits. À ce petit jeu, la Syrie pourrait bien tirer son épingle du jeu. D’une part car pour l’Australie, croiser Les Aigles de Qasyoun ravivera 210 minutes de souffrance pure lorsqu’opposés en barrage lors des qualifications à la Coupe du Monde russe (1-1 en Syrie, victoire des ‘Roos 2-1 après prolongation en Australie face à une Syrie privée de cinq de ses meilleurs joueurs). D’autre part car derrière le duo Kharbin – Al Somah, la Syrie a de quoi bousculer l’ordre établi et surtout rappeler à tout le monde qu’elle est la sixième nation de l’AFC au classement FIFA, à quelques points du top 4. Le groupe de Bernd Stange, ancien sélectionneur de l’Allemagne de l’Est, blacklisté au pays pour son rôle auprès de la Stasi, parti entraîner l’Irak de Saddam Hussein, puis retraité en 2016, peut largement viser la deuxième place. jordanieIl faudra pour cela se défaire de la Jordanie de l’ancien adjoint de Marc Wilmots chez les Diables Rouges, Vital Borkelmans, et de la Palestine de l’ancien adjoint de Rolland Courbis à l’USMA Noureddine Ould Ali. Le parcours de la Jordanie pour arriver aux Émirats a été tout sauf un parcours de santé. Depuis janvier 2016, la Jordanie a connu six sélectionneurs et n’a remporté que deux de ses dix derniers amicaux. Mais attention, car le groupe de Borkelmans s’appuie sur l’expérience du duo Tareq Khattab and Anas Bani Yaseen en défense pour se positionner assez bas à la perte de balle et sur le talent d’un Musa Al-Taamari pour porter le danger sur les cages adverses. Attention au piège.

Le piège pourrait tout autant se nommer également Palestine. Quatre ans après une découverte douloureuse en Australie (trois défaites, onze buts encaissés en trois matchs), palestinela Palestine a certes perdu ses deux derniers amicaux, mais elle a aussi signé quelques belles performances avec notamment des nuls accrochés en Chine et face à l’Iran. Elle est aussi un savant mélange d’expérience, symbolisée par ses « Sud-américains », les « Chiliens » Alexis Norambuena, 34 ans et champion du Chili en 2005 ou Yashir Islame, 27 ans et actuel champion de D2 chilienne ou « l’Argentin » Daniel Mustafá, 34 ans, mais aussi ses jeunes talents comme le portier Rami Hamadeh ou son diamant Oday Dabbagh, trois buts en quatre matchs lors de l’Asian Cup u23 qui a vu la Palestine se hisser en quarts de finale pour sa première présence en phase finale de l’épreuve.

Groupe C : En attendant le fils prodige

Si l’Australie vise au minimum une demi-finale face à la Corée du Sud, les Guerriers Taeguk visent le titre. À l’image de l’autre géant de la zone, le Japon – nous allons y revenir – la Corée du Sud a vécu une année 2018 en deux temps. D’abord laissant quelque peu circonspects voire inquiets, coreesudpuis en réalisant une Coupe du Monde finalement rendue réussie par l’énorme exploit que fut la victoire face à l’Allemagne. Et derrière, la machine s’est mise en route : sept matchs amicaux, aucune défaite, un carton passé à l’Ouzbékistan, une victoire face à l’Uruguay et un nul face au Chili, la Corée du Sud version Paulo Bento est invaincue et capitalise en termes de confiance. De là en faire un favori pour le titre ? Rien n’est certain, d’autant que deux autres candidats s’annoncent au moins tout aussi redoutables et aussi parce que le fil de l’histoire ne penche pas en faveur d’une sélection toujours vue (à juste titre) comme un sérieux prétendant – notamment parce que son football de club est l’une des places fortes de la confédération – mais qui finalement ne brille guère à l’échelle des nations (deux titres en Asian Cup, le dernier il y a 59 ans et depuis, quatre finales perdues et quatre troisièmes places en quatorze participations). Surtout que Bento a perdu l’un de ses hommes de confiance et élément clé, Nam Tae-hee, et devra faire sans Son pour les deux premiers matchs. Sur le papier, cela ne devrait pas poser de grands soucis à une Corée du Sud qui est supérieure en effectif et en qualité aux Philippines et au Kirghizistan, deux bleus qui vont découvrir l’épreuve. Restera alors à véritablement se lancer face à la Chine avec le groupe au complet pour véritablement débuter son épreuve. La qualité, elle se compte en nombre à commencer par celui qui est probablement le meilleur gardien de la confédération, Jo Hyeon-woo tout aussi impressionnant en Russie qu’il l’a été lors de la campagne victorieuse des Jeux Asiatiques. Mais on peut compter aussi sur Kim Min-jae que nous vous présentions dans le premier LO magazine, Lee Jae-sung qui s’éclate en D2 allemande et devrait pallier l’absence de Son lors des deux premiers matchs, Hwang Ui-jo qui sort d’une énorme saison 2018 avec Gamba et a une vraie place à prendre là où un Kim Shin-wook n’a finalement pas vraiment réussi, ou encore Hwang In-beom, le spécialiste du jeu entre les lignes qui pourrait être l’une des révélations de l’édition 2019 après une belle campagne lors des Asian Games remportés par les Guerrier Taeguk.

chineReste donc à savoir qui pourra sortir du groupe derrière la Corée du Sud. Le candidat tout désigné semble être la Chine de Marcelo Lippi tant Philippines et Kirghizistan semblent de niveau et surtout d’expérience moindre, nous allons y revenir. Sur la moitié Est de l’Asie, on compte bien des nations émergentes, plusieurs sont présentes aux Émirats en ce mois de janvier, et de grands ambitieux. Nous avons déjà largement décrit le projet pharaonique du football chinois, son objectif 2050 est désormais connu de tous, le développement de la Chinese Super League, dont le bilan de la saison sera bientôt en ligne sur LO, n’étant que la partie visible de l’iceberg. Dans la partie immergée se cache le développement d’une culture football totale, jusqu’aux racines du pays. C’est aussi et surtout pour cela que la sélection se doit d’être performante, elle est la principale raison d’espérer des enfants chinois qui doivent trouver en son sein des modèles à suivre. Telle est la difficile mission confinée à Marcelo Lippi. Car la Chine n’est pas encore une sélection aussi puissante que ses clubs. Aussi, l’heure n’est pas véritablement à un projet visant Qatar 2022 ou à donner du temps de jeu à de jeunes talents : les Dragons arrivent avec la sélection la plus âgée de l’épreuve, celle qui dispose donc du plus d’expérience comme l’illustrent des Gao Lin, 32 ans et l’un des cadres de Lippi, ou Zheng Zhi, 38 ans, joueur le plus âgé de la compétition. Mais ces Dragons ne manquent clairement pas de talents à commencer par l’exceptionnel Wu Lei et ses vingt-sept buts en CSL 2018 qui ont permis au SIPG de renverser le géant Guangzhou Evergrande, en passant par le jeune Wei Shihao, 23 ans, qui a éclot à Shandong avant de mûrir au Portugal et de revenir en CSL. Reste désormais à confirmer. La deuxième place semble tendre les bras aux hommes de Lippi à la condition d’inverser une inquiétante dynamique. Balayés à deux reprises en China Cup en début d’année 2018 (0-6 face au Pays de Galles, 1-4 face à la République Tchèque), la Chine n’a guère convaincu cette année et reste sur trois petites victoires lors de ses neuf dernières sorties (face à Myanmar, la Thaïlande et la Syrie) avec quelques déconvenues comme des matchs nuls face à Bahreïn, au Qatar, à l’Inde, à la Palestine et à la Jordanie. Bien loin des standards requis pour prétendre à s’installer à la table des géants de la zone. Bien suffisant cependant pour ne prendre personne à la légère.

philippinesCar il faudra tout de même faire attention aux Azkals philippins qui ont fait basculer un pays de basket dans la folie du foot notamment grâce à une demi-finale de Suzuki Cup en 2010. Depuis, le développement s’accélère. Sous la direction de Thomas Dooley, les Azkals ont poursuivi le travail entrepris par Michael Weiss et n’ont cessé de progresser au classement FIFA pour atteindre la 111e marche à la fin du mandat du sélectionneur américain. Pendant ce temps, les clubs locaux commencent à avancer sur le continent à l’image de Ceres Negros qui atteint les huitièmes de finale de l’AFC Cup en 2016, la demi-finale interzone en 2017, découvre l’AFC Champions League et élimine Brisbane Roar au tour préliminaire en 2018 avant de tomber aux portes de la phase de groupe, battu par Tianjin Quanjian. Tout un football s’est mis en marche, il s’est d’abord appuyé sur une forte colonie de joueurs bi-nationaux, comme les « Anglais » comme les frères Younghusband ou encore Curt Dizon, Javier Patiño et Álvaro Silva les « Espagnols », Martin Steuble le « Suisse », les « Allemands » John-Patrick Strauß ou Mike et Manuel Ott, l’un des joueurs à suivre, passé par Munich 1860 et Ingolstadt. La grande part du travail à réaliser est désormais auprès des jeunes locaux, même si certains arrivent en sélection à l’image de Daisuke Sato (qui évolue en première division roumaine). Il passera par de nouvelles étapes franchies et cette Asian Cup en est une. Preuve qu’une force s’est mise en marche : les clubs locaux travaillent avec des binationaux pour développer leurs académies, ils s’appuient sur les performances des Azkals pour générer la passion. Conséquence, la sélection nationale s’est offert les services de Sven-Göran Eriksson en octobre dernier pour gravir un nouveau palier et rêve d’être l’une des surprises de l’édition 2019. Dans une compétition où les meilleurs troisièmes peuvent se qualifier pour les huitièmes de finale, la mission est loin d’être impossible d’autant que face à eux, les Azkals vont croiser un autre petit nouveau, le Kirghizistan.

kirg2010 est aussi une année charnière pour l’ancienne république d’URSS dont la fédération est née en 1992. Sous la direction de Sergey Dvoryankov, les Faucons blancs vont commencer à obtenir des résultats en utilisant la même recette que celles suivie par les Philippines : les binationaux. Les « Ghanéens » David Tetteh, Elijah Ari et Daniel Tagoe, le « Camerounais » Claude Maka Kum, les « Allemands » Viktor Maier, Vitalij Lux, Viktor Kelm et Edgar Bernhardt ou encore plusieurs joueurs russes nés au Kirghizistan. La deuxième étape est récente, elle date de l’arrivée d’un autre entraîneur russe, Aleksandr Krestinin qui a insufflé une nouvelle philosophie consistant en un jeu plus offensif face aux équipes à sa taille, plus équilibré face aux grands. Bilan, les Faucons blancs sont capables de tenir tête à l’Australie, de s’offrir les scalps de la Jordanie, de la Palestine, de l’Inde ou de la Syrie. Trop peu évidemment pour faire figure d’épouvantail mais suffisant cependant pour écrire l’histoire en visant une sortie du groupe avec une bonne troisième place. Il faudra pour cela compter sur deux jeunes, nés au pays, Bakhtiyar Duyshobekov, 23 ans, plaque tournante du milieu dont la position décide de la philosophie suivie par l’équipe (milieu défensif ou troisième central d’une défense à cinq) et Odiljon Abdurakhmanov, 22 ans, capable de perforer les lignes adverses comme il l’a parfois montré lors des Asian Games.

Programme de la première journée des groupes A, B et C

j1abc

 

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.