La dix-septième Coupe d’Asie est désormais lancée et déjà riche en émotions. Entre un pays hôte sauvé sur le fil par un arbitrage généreux, la déroute du tenant du titre et l’exploit de l’Inde, le week-end aura réservé son lot de sensations.

banlomag

Guide de la compétition : Partie 1 - Partie 2

Groupe A : la leçon de l’Inde

C’était la grande affiche du week-end, le choc entre les émergents Inde et Thaïlande, celui qui allait probablement donner le ton de la course à la qualification. On n’aura pas été déçu. Alors que les Changsuek débutaient plutôt bien la rencontre, l’Inde montrait quelques signes inquiétants, abusant de longs ballons qui forcément ne trouvaient pas preneur. Puis les choses allaient changer. La faute à des Thaïlandais qui se désorganisaient totalement, l’équipe se retrouvant rapidement coupée en deux, la faute aussi et surtout à des Blue Tigers qui posaient enfin le ballon et commencer à réciter leur football. Ils passaient devant au score sur le 65e but de Chhetri en sélection sur penalty et même si Dangda entretenait l’espoir, celui-ci allait voler en éclat en seconde période, totalement écrasée par les hommes de Constantine. Le duo Sunil Chhetri – Ashique Kuruniyan était parfait, les percées des hommes de couloir déstabilisaient totalement une Thaïlande à la dérive, ne restait alors plus qu’à faire le spectacle. Une merveille de Chhetri à la conclusion d’un mouvement collectif parfait, une balle piquée emplie d’amour signée Anirudh Thapa sur un service de l’insaisissable Udanta Singh, une frappe ronaldinhesque de Jeje pour clore le tout, l’Inde remporte son premier match d’Asian Cup depuis une victoire face à Hong Kong en juin 1964 et surtout marque son territoire dans le groupe A.

L’affaire est d’autant meilleure que la veille, en ouverture de la compétition, le pays hôte est revenu de loin pour arracher le match nul face au Bahreïn. Les hommes de Zaccheroni ont pourtant bien entamé la rencontre, Ismail Al Hammadi manquant d’entrée une énorme occasion de but et sans doute avec l’opportunité de permettre aux siens de se libérer. Car ensuite, le Bahreïn a commencé à jouer, profitant des espaces laissés entre les lignes et surtout se montrant bien plus cohérent collectivement. Ne manquait juste qu’un surplus de justesse technique dans les zone chaudes, justesse qui aurait permis aux hommes de Soukup de maintenir le pays hôte la tête sous l’eau. Un pays hôte qui restait vivant jusqu’à l’entrée du dernier quart d’heure et l’ouverture du score méritée en faveur des Rouges. La soupe à la grimace était de mise côté des Émirats arabes unis qui n’entrevoyaient pas véritablement la solution et allaient devoir s’en remettre à une aide venue de l’arbitre de la rencontre Adham Makhadmeh, seule personne présente au stade à voir une main de Mohamed Marhoon et qui offrait ainsi un penalty salvateur aux hôtes. Ahmed Khalil exécutait la sentence, la bande à Zaccheroni évite le pire mais va devoir montrer bien d’autres choses face à l’Inde en deuxième journée sous peine de se retrouver en très grand danger.

Groupe B : Renversante Jordanie

Rendez-vous manqué. Les Australiens, tenant du titre, débutaient leur compétition face à une Jordanie plus faible sur le papier mais qui n’a jamais été un bon souvenir. Graham Arnold préparait ainsi son tout premier onze dans une compétition officielle : Jamie Maclaren prendrait les commandes de l’attaque aux côtés de Robbie Kruse et d’Awer Mabil. Derrière, Maty Ryan et le quatuor défensif restait le même avec la préférence de Joshua Risdon à la place de Rhyan Grant. Pour le reste, Mark Milligan accompagnait Massimo Luongo et Tom Rogic dans le milieu. L’Australie n’avait jamais perdu en début de compétition continentale qu’elle soit en Océanie ou en Asie. Parfaitement regroupée dans un bloc bas et s’appuyant sur des relances rapides, la Jordanie a su déjouer les ‘Roos. En 2007, Tim Cahill avait permis aux Socceroos de se sortir du piège Oman dans le temps additionnel, contre cette Jordanie, personne n’a été capable de faire ce travail. Les cadres ont manqué à l’appel, rendant une copie en deçà de leur qualité en club. Le nouveau venu, Awer Mabil, aura été le seul capable d’apporter du danger, le poteau l’empêchant d’égaliser. Graham Arnold a eu beau essayer tant bien que mal de lancer Chris Ikonomidis et Jackson Irvine, mais ce fut trop tard, les Jordaniens avaient fait le plus dur en donnant une leçon d’efficacité au champion sortant. L’Australie a eu la balle (près de 75% de possession), mais finalement, les meilleures occasions ont été en faveur de la Jordanie, victorieuse dans deux des quatre dernières confrontations face aux ‘Roos, continuent d’être le chat noir du pays-continent.

La chance de ‘Roos est que l’autre match du groupe a accouché d’un résultat nul. Dans un stade copieusement garni (enfin !) la Syrie n’a jamais réussi à prendre le dessus face à une Palestine certes plus limitée qu’elle sur le plan technique mais parfaitement organisée et disciplinée sur le plan tactique. Avec une défense à trois centraux et un milieu travailleur qui coulissait parfaitement pour fermer les couloirs, la Palestine est parvenue à isoler le plus souvent possible le duo Kharbin – Al Somah et s’est appuyée sur un excellent Rami Hamadeh, auteur d’une des plus belles parades de la compétition. Même réduits à dix, les hommes de Noureddine Ould Ali n’ont pas modifié leur organisation et s’ils ont certes parfois / souvent pêché dans la construction, s’ils ont éprouvé toutes les difficultés du monde à trouver un point d’ancrage devant, ils ont ainsi décroché un résultat nul aux airs de première victoire. Restera désormais à venir perturber un géant australien qui pourrait rapidement se retrouver en proie au doute.

Résultats

 acupj1

Par Nicolas Cougot et Antoine Blanchet-Quérin (Australie – Jordanie)

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.