Alors que l’Irak conserve sa première place, le Yémen bouscule la hiérarchie et s’offre une finale de groupe.

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On dirait qu’il faut être en guerre pour que son équipe se sorte les tripes. Toujours est-il que le Yémen s’offre un parcours remarquable. Après une courte défaite face à la Palestine, il tient en échec la Syrie (1-1) et vient de s’offrir le scalp du Liban ! Avec un pressing de ses trois avants, le Yémen développe un jeu de contre-attaques très intéressant, les transmissions étant fluides et les tirs dangereux. Ils sont d’ailleurs les premiers à offrir des frissons aux supporters nichés dans le stade de Kerbala. Le Liban répond par une domination stérile et des tirs dans les nuages. Finalement il trouve la faille suite à une belle feinte de Mohammad Haidar. Celui-ci centre pour Kdouh qui trompe le gardien yéménite d’une belle tête croisée (26e). On pense les Libanais sur la route d’un succès logique mais ceux-ci vont connaître un trou noir de deux minutes qui va s’avérer fatal. La défense libanaise, fébrile comme un mec qui vient de prendre sa première cuite, s’avère incapable de dégager un coup-franc correctement. Emad Mansour récupère le ballon, crochète son défenseur et bat Mostafa Matar d’un beau tir croisé (43e). Stupeur dans les rangs libanais, joie dans les rangs yéménites. Et ce n’est pas fini, deux minutes plus tard, Mootaz Bellah bouscule Abdel Mohd dans la surface, ce dernier transforme la sentence. Les Libanais sont incapables de réagir et balancent leurs rares occasions d’égaliser dans les nuages alors que le Yémen gâche des occasions d’aggraver le score. Pour les Libanais, la pilule est amère, mais ils n’ont jamais réussi à mettre en place un jeu assez tranchant que pour valider leur potentiel en attaque et raffermir leur défense.

Le match entre l’Irak et la Syrie est plus qu’un match de foot, c’est la rencontre entre deux anciens régimes issus du même sérail mais devenu ennemis au fil du temps. Finalement, le malheur qui s’est abattu sur eux a ressoudé ces deux peuples frères, et les moments de communion étaient légions dans un stade comble. Sur le terrain, pas grand-chose à signaler. Une domination irakienne bien contrecarrée par le portier Ibrahim Alma et la maladresse des attaquants. Quelques belles combinaisons vont, malgré tout, égayer la rencontre sans qu’elle ne se valide sur le tableau d’affichage. L’arbitre siffle la fin de la rencontre et c’est donc contre l’improbable Yémen que l’Irak s’offrira une finale de groupe au prochain match !

Prochains matchs demain avec JordanieArabie saoudite (18h30) et Koweït – Bahreïn (21h30).

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.