
Ce n’était plus un secret. L’international et légende des Socceroos, Tim Cahill, a signé pour 2 ans + 1 avec Melbourne City, la troisième sera pour préparer l’après football dans le staff du club. La branche australienne du City Football Group s’est offerte l’attaquant prodige de la sélection Australienne pour un salaire avoisinant les $8M. Avec cette signature, Melbourne a frappé un grand coup, bénéficiant de l’aide importante de David Gallop (PDG de la Fédération de Football Australien) qui souhaitait plus que tout son arrivée. Cependant, tout le monde ne voit pas la venue du joueur comme une bénédiction.
Floqué de son n°17 et de son nouveau maillot ciel et blanc. Tim Cahill a été présenté aux médias et a participé à son premier entraînement avec Melbourne City. Tim Cahill a aussi été pris en photo avec David Gallop, les deux se serrant dans les bras. Une photo porte-drapeau pour les contestataires.
Oui, la venue de Tim Cahill en Australie est une bonne chose. Seulement, cette venue qui était la « priorité n°1 » de David Gallop était, à terme, pour mieux vendre les droits TV de la compétition de A-League. Une arrivée purement économique, pendant que Tim Cahill touchera un salaire jamais égalé (environ 8 M$) par d’autre joueur comme Alessandro Del Piero (Sydney FC) ou, dernièrement, Aaron Mooy (Melbourne City).
Suite à ce transfert, plusieurs voix se sont fait entendre. Au Nord de l’Australie, Brisbane Roar vit une crise sans précédent avec le Bakrie Group qui a complètement lâché le club laissant Daniel Cobb incapable de payer les salaires. David Gallop s’est montré en colère de cet impayé mais les supporters des Roar, John Aloisi et les joueurs recherchent de la stabilité demandant ainsi la reprise du club par la FFA, comme elle l’avait fait auparavant avec Newcastle Jets, passé depuis sous pavillon chinois. Brisbane Roar subit également des départs : Polenz et Corona. Sans stabilité et avec des impayés, faire venir un ‘marquee player’ semble compliqué pour le club du Queensland.
"The Roar are a shambles, the Mariners need a lot of work, and fan ban appeals are unresolved but I got you babe." pic.twitter.com/hW0k8g8R6j
— Neil Sherwin (@neilsherwin) 15 août 2016
Autre motif d’indignation : les termes et l’appellation du contrat de Tim Cahill : ‘guest player’, ce qui signifie que le joueur ne pourra participer qu’à 14 matchs sur une saison complète. Un changement de règle puisque Tim Cahill signe pour deux ans. Sur le papier, il est ‘guest player’ pour 1 année, mais son contrat est de deux ans. Une coquille vite repérée par certains qui ont relevé le détail. D’autre sont venus corriger le tir pour annoncer que l’attaquant Socceroos passera probablement ‘marquee player’ la saison prochaine. Il aurait été impossible pour un autre joueur de bénéficier de cette avantage, un ‘guest player’ est un contrat d’un an seulement renouvelable à terme.
Le plus gros des soucis n’est pas la représentation bancale du contrat du joueur, mais de l’hypocrisie de la Fédération notamment auprès des Matildas (Football Féminin) et des Pararoos (Football aux personnes handicapées). Sur le plan sportif, les Matildas sont très nettement plus performantes que leurs homologues masculins avec également un titre continental et surtout un quart de finale d’une Coupe du Monde et un autre quart aux Jeux Olympiques brésiliens. A l’opposé, sur le plan financier celles-ci sont moins payées que les Socceroos. Le site The New Daily avait pointé du doigt que les féminines touchaient moins au bout de leur efforts (quart de finaliste de la Coupe du Monde 2015) que les Socceroos durant les phases de poule de la Coupe du Monde 2014. Pour un match International, une femme touche $500 tandis qu’un Socceroos $6500. Plus encore, en quart, une Matilda touchera $750, un Socceroo touchera $8500. Pour expliquer cela, la fédération avait soulevé le manque de fond pour rémunérer les Matildas, par rapport aux droits TV et l’engouement auprès d’elle. Les derniers JO ont montré un pays derrière elles alors que l’arrivée de Tim Cahill a montré l’inverse et que la FFA prendra en charge la moitié du salaire, soit $4,5M/an. La Fédération a de l’argent et l’utilise ailleurs.
WOW @Tim_Cahill - $4.5mil per yr x 2 yrs at @MelbourneCity - @FFA contributing 1/2 their marquee fund - lucky he says "it's not about money"
— Zenith SEM (@Zenith_SEM) 12 août 2016
Les Pararoos n’ont pas plus de chance. Eux se débrouillent tant bien que mal pour pouvoir jouer et, manquent de fonds nécessaires pour faire les déplacements en Australie (pays grand comme l’Europe). Leur futur n’est guère plus brillant puisque désormais ces derniers ne seront pas plus aidés dans les années à venir. La FFA a clairement montré que la ligue professionnelle passera toujours avant, à hauteur, ici, de $4,5M.
Pararoos: We'd like some help with our travel costs
— Rob (@RobskiNew) 11 août 2016
DG: We have no money sorry
Legacy: Clubs won't pay me lots
DG: pic.twitter.com/wB28adPQYa
L’arrivée de Tim Cahill est une bonne chose. La terre entière a parlé de cette arrivée du joueur sur ces terres. Suffira-t-il à hisser la A-League au niveau de la MLS ? Probablement pas. Les stades sont encore trop grands par rapport à l’affluence, les tournées internationales ne sont que peu suivies et la A-League ne compte encore que 10 clubs tandis que la MLS est déjà à 20 voire 22 en 2017. Sur le plan sportif, Ange Postecoglou est heureux de voir que Tim Cahill sera en forme pour le future Coupe du Monde 2018 avec du temps de jeu. Tim Cahill devra prouver sur le terrain qu’il n’a rien perdu de sa superbe. Car de son côté, la FFA, qui a décidé de tout miser sur ce pari, pourrait ne pas se relever d’un échec.
Photo une : Michael Dodge/Getty Images


