Au coup d’envoi de la 12ème saison de A-League, beaucoup de cartes sont redistribuées. Les leaders 2017, Sydney FC et Melbourne Victory, devront défendre les couleurs australiennes en Ligue des Champions tout en luttant pour le titre face à plusieurs prétendants aux grandes ambitions. Le tour des franchises.
Les favoris : Melbourne Victory et Sydney FC
Doit-on présenter le “Big V” ? Kevin Muscat l’a annoncé, « nous sommes beaucoup plus forts. » Melbourne Victory était déjà pourtant armé : deuxième de la phase régulière, tombé aux tirs au but en finale. Mais le géant s’est renforcé. Mark Milligan et James Troisi sont revenus, la défense voit arriver Rhys Williams et le retour de Thomas Deng. La cerise sur le gâteau vient de Leroy George venu remplacer Fahid Ben Khalfallah dans l’effectif. Melbourne Victory est attirant, excitant et est clairement taillé pour le titre, même si la surcharge du calendrier qu’apportera la Champions League sera un élément de poids à gérer.

Mais comme Melbourne Victory, le champion Sydney FC a gardé tout ce qui a fait son double-titre (saison régulière, finale). Bobô et Ninkovic, MVP 2016-17, sont restés et le groupe est inchangé mise à part la perte de son excellent gardien de but Danny Vukovic, immédiatement remplacé par l’international Socceroos Alex Cisak. Sydney s’inscrit donc dans la continuité avec un Graham Arnold qui a demandé encore plus à ses joueurs, afin de remplir son objectif : être invincible comme l’Arsenal de 2003/2004, modèle du coach des Sky Blues.
Une moitié d’outsiders
Guillermo Amor s’en est allé. Le technicien espagnol qui avait décroché le doublé Premiership – Championship n’a pas réussi à confirmer et a ainsi vu son équipe dégringoler au classement. Les Reds devront faire mieux, beaucoup mieux. Pour cela, Adelaïde a vu Marco Kurz prendre les manettes du club et a changé de style pour opter pour un schéma plus défensif et très vigoureux dans le placement. Un style très vite assimilé par l’effectif, en 16ème de finale de FFACup, les Reds éliminaient 3-0 le Melbourne Victory. Avant le début de la saison, Marco Kurz est invaincu et s’appuie pour cela sur plusieurs joueurs. Onze nouvelles têtes ont rejoint l’effectif. Il le fallait, seul Isaias Sanchez est resté. Une nouvelle fois pillé par Melbourne City, qui s’est encore servi en Northern Territory (Marcelo Carrusca - Eugene Galekovic - Iacopo La Rocca ont déménagé à Melbourne), Dylan McGowan a rejoint Paços de Feirreira au Portugal, les Reds n’avaient donc pas le choix. Mais Adelaïde s’est très bien renforcé à l’image du Danois Johan Absalonsen s’étant tout de suite imposé avec les Reds. Une adaptation tellement impressionnante que le consultant et ancien Socceroos Mark Bosnich le voit en MVP à la fin de saison, Adelaïde pouvant pour lui être champion. Affaire à suivre. D’autant que Ersan Gülüm et Daniel Adlung n’ont pas encore participé à un match avec leur partenaire.
Mais Adelaïde ne sera vraiment pas le seul outsider. Comme chaque année, Melbourne City est prêt à devenir un candidat au titre. Comme chaque année, les recrues sont arrivées pour combler des secteurs déficients, cette année la défense. Scott Jamieson arrive de Norvège, Bart Schenkeveld arrive de Zwolle. Tous deux vont faire un grand bien dans ce secteur tant décrié. Les Citizens ont même fait mieux en allant chercher le Polonais Marcin Budziński pour le placer au poste milieu défensif et ont donc complété le tout par de multiples achats à Adelaïde en se saisissant des meilleurs joueurs libres : Eugene Galekovic et Marcelo Carrusca. Il ne sera pas sûr de voir Galekovic prendre part à beaucoup de match, Bouzanis semble rester n°1 au poste. Melbourne City installe une concurrence saine à ce poste. C’est avec un effectif aussi dense que Warren Joyce aura la mission de donner aux supporters de l’ancien Heart un titre tant convoité. Malheureusement, Sydney FC a encore donné une leçon de réalisme à son équipe en FFA Cup, privant Melbourne City de conserver sa coupe et ramenant les Citizens à la réalité. Le plus dur, Bruno Fornaroli s’est blessé pour deux mois. Une très grosse perte, que le club espère combler par l’arrivée de l’Ecossais Ross McCormack qui peut faire beaucoup de mal aux défenses de A-League. Pour le reste, Melbourne City devra surtout rester constant dans l’idée d’aller chercher un titre final et a clairement sa carte à jouer.

À Brisbane, Eric Bauthéac ne jouera pas le premier match du Roar, un problème de visa empêchant l’ancien Dijonnais de porter le maillot orange et blanc. Son arrivée retardée a été permise par un homme que les amateurs de A-League savoureront de voir prolonger sa pige australienne : Fahid Ben Khalfallah. Probablement trop juste de continuer sous les couleurs du Victory, le franco-tunisien hésitait entre Newcastle et Brisbane. Le choix de l’écurie Orange, aux objectifs plus élevés, aura eu sa préférence. Malgré ça, Brisbane semble un ton en-dessous sur le papier. John Aloisi aura fort à faire sans son attaquant Jamie Maclaren, co-meilleur buteur de la saison passée avec Besart Berisha (Melbourne Victory) et de son compère Brandon Borrello (tous deux transférés en 2. Bundesliga). Mais le plus dur reste la perte de Thomas Broich, légende du club devenu jeune retraité et qui, après avoir raccroché les crampons et a pris un poste d’entraîneur à Brisbane City FC. Brisbane Roar va donc compter sur Massimo Maccarone pour renforcer le secteur offensif, et qui, couplé aux arrivées de FBK ou de Gameiro pourrait être un très bon coup. John Aloisi devra travailler dur s’il veut conserver le BRFC en haut de tableau.
Très éloigné là-bas en Western Australia ou Australie Occidentale, Perth Glory ne fait jamais les gros titres des plus gros médias du pays. Le seul fait vient surtout au niveau de son équipe féminine ayant recruté la talentueuse Sam Kerr. Le Glory a échangé Josh Risdon contre Scott Neville avec le WS Wanderers. L’avenir nous dira si cela a porté chance à Lowe. Depuis, Josh Risdon a été convoqué avec la sélection Socceroos. Perth Glory n’a pas été flamboyant en présaison, le point d’orgue restant l’élimination par Heidelberg United en coupe. Kenny Lowe devra surprendre tant son club a subi plus qu’il n’a agi lors du mercato. Rhys Williams laisse un grand vide et les pertes de Dino Djulbic ou Richard Garcia ne font pas plus de bien. Fort heureusement, Adam Taggart est resté avec l’Irlandais magique Andy Keogh. A l’inverse d’un Brisbane Roar dépourvu de son corps offensif, Perth Glory a gardé son répondant.
À la veille de la reprise, Tony Popović a annoncé son départ en Turquie. Coup de chaud et Hayden Foxe prend le poste d’intérimaire. Popović aura travaillé et préparé son équipe comme un plat attendant sa mise au four. Il faut dire, que le président, John Tsatsimas a fixé de sacrés objectifs : le club veut jouer le titre. Des paroles qui s’appuient sur des actes avec un très bon recrutement : Roly Bonevacia au milieu, qui apportera de la puissance et Oriol Riera, l’Espagnol, au poste d’attaquant. Riera a déjà fait parler tout son talent et ressemble à une excellente pioche pour le Wanderers. De plus, le secteur défensif a été renforcé lui-aussi. Josh Risdon et Chris Herd vont apporter un très gros plus à une des plus mauvaises défenses du pays la saison dernière. Reste donc à savoir comment l’effectif digèrera le départ de son coach mais le club de l’Ouest de Sydney a le profil idéal du prétendant.

Newcastle et Central Coast Mariners : l’année du renouveau ?
Quand l’équipe est une des plus mauvaises d’Australie, il est compliqué de faire encore pire. Les Mariners se sont renforcés et de biens bonnes manières. Un nouveau gardien, Paul Izzo est retourné dans un club compétitif qu’est Adelaïde, Tom Glover prêté par Tottenham Hotspur et tous les secteurs ont été passés au crible pour être renforcés. Les Mariners auront en défense les atouts Alan Baró et d’Antony Golec, de retour d’un trip footballistique autour du monde. Au milieu, Daniel Da Silva a enfin retrouvé un club et Paul Okon a vu les arrivées successives des deux Néerlandais Tom Hiariej et Wout Bruma. L’effectif est donc remodelé, les Mariners ont perdu Roy O’Donovan qui s’est envolé vers Newcastle Jets et son nouvel entraîneur expérimenté et ont répondu par le recrutement de l’Espagnol Asdrúbal (Las Palmas) et du « traître » Andrew Hoole. L’ancien ailier des Jets voulait partir en Europe, il a rejoint l’écurie Mariners. Les ultras des Jets sauront le lui rappeler. Avant d'assister aux retrouvailles ce week-end, Central Coast a encore réussit l’exploit de se faire sortir par une équipe de deuxième division en FFA Cup. Les Mariners chasseront les ennemis de Newcastle et viseront une place en top 6.
Du côté du grand rival, Newcastle Jets, le ton est donné. Il fait bon respirer un vent de fraîcheur en New South Wales : Ernie Merrick a pris les commandes de l’avion de chasse, Roy O’Donovan a été volé à l’ennemi et Newcastle Jets a recruté le défenseur Topor-Stanley et meilleur joueur de la dernière finale de play-off, Daniel Georgievski. Les Jets ne font pas de bruit mais travaillent en coulisse. Les frères Petratos sont venus prendre leur ticket dans l’écurie Jets, Dimitri Petratos revient d’un exercice raté en Corée du Sud mais Newcastle chipe Glen Moss aux cousins Néo-Zélandais. Il ne serait pas sérieux de prendre Newcastle pour une possible lanterne rouge. À moins d’un cataclysme, les Jets seront dans le top 6, c’est tout du moins l’objectif du club huit ans après un avoir pris part à ses derniers play-offs. Ernie Merrick a toutes les cartes en main. Il est le meilleur pour cela. Ce qu’il avait construit au Wellington Phoenix, hissant le club à la quatrième place, en atteste.
L’inconnue Wellington
Dans un championnat qui s’annonce ouvert, il reste une grande interrogation, un grand flou : les Wellington Phoenix. Difficile de prédire où seront les Néo-Zelandais en avril 2018, tant l’effectif nouveau ne donne aucune certitude sur l’avenir. Le board du club a choisi de ne pas continuer de travailler avec Chris Greenacre et a engagé Darije Kalezić à la carrière d’entraîneur plus qu’instable. Les NedZed sont allés chercher d’anciens bons joueurs du championnat : Ali Abbas, en perdition, va venir retrouver les terrains et Andrija Kaluđerović rappellera les matchs de Brisbane Roar en Champiosn League, Scott Galloway a aussi pris le chemin de la Nouvelle-Zélande pour essayer de prouver qu’il a du ballon après une saison mitigée à CCM et un essai non concluant aux Pays-Bas. Du côté de l’île de Bilbon Sacquet, il y aura certainemen quelques espoirs, mais des certitudes, beaucoup moins.
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