Le top cinq se détache, Shonan enchaîne, Niigata se donne de l’air. Le bilan en quatre points de la vingt-cinquième et de la vingt-sixième journée de J1 League 2024.
Machida n’y arrive plus
Pour la première fois de la saison, le leader Machida Zelvia a enchaîné trois matchs sans victoire en J1. Aucun but n’a été inscrit sur les deux derniers, alors que le quatuor offensif composé de Yuki Soma, Na Sang-ho, Shota Fujio et Oh Se-hun était pourtant aligné. Face au Cerezo d’abord, trois changements majeurs avaient été effectués par rapport à la défaite contre Yokohama avant la trêve. Au poste de latéral gauche, le jeune Kotaro Hayashi débutait pour la première fois de la saison sur le banc. La recrue Daiki Sugioka, arrivé de Shonan, lui était préféré. Idem à droite, où Henry Mochizuki prenait la place de Junya Suzuki. Enfin au milieu, Hokuto Shimoda avait laissé sa place à Kai Shibato, profil plus défensif. Malgré un bon match des latéraux dans leur couloir, offrant plus de solutions offensives que d’habitude, Machida a été bien trop maladroit devant. L’entrée de la recrue Ryohei Shirasaki au milieu en seconde mi-temps n’a pas changé grand-chose. Ce match au score final vierge a pointé un problème majeur de Zelvia : le manque de profondeur d’effectif en attaque. Tout repose sur quatre joueurs alignés à chaque match qui cèdent leur place en fin de partie à des joueurs de niveau J2 comme Erik, Shunta Araki ou Mitchell Duke qui, eux, ne sont que rarement décisifs. Et si les quatre premiers ne sont pas dans un bon jour, Machida est bien démuni.
Face à Shonan, ce manque d’impact devant s’est intensifié et a été personnifié par Na Sang-ho. Le Sud-coréen n’a rien réussi, semblait hors de forme et en décalage avec le reste du jeu. Depuis sa blessure en début de saison, le vif ailier voit sa forme et son impact décliner. Un petit gâchis. Le début de match avait plutôt bien débuté, mais reposait surtout sur la percussion d’un Yuki Soma en forme et qui a tapé la barre après dix minutes de jeu. L’ancien ailier de Nagoya a aussi profité des problèmes de positionnement de Naoya Takahashi et de Yuto Suzuki. Néanmoins, rien ne sera suffisamment exploité par Zelvia, qui produisait un jeu de moins en moins dangereux. Et au début de deuxième mi-temps, la sanction. L’excellent Satoshi Tanaka, miraculeusement toujours pas parti en Europe, a fait une passe en profondeur à ras de terre semblant téléguidée dans les pieds de Masaki Ikeda. Seul face à Kosei Tani, le milieu ne s’est pas fait prier pour battre l’international japonais. Bien aidé par l’attentisme d’Ibrahim Dresević. Une défaite très inquiétante pour Machida, qui conserve trois points d’avance sur le deuxième Kashima, tandis que le Gamba Osaka s’effondre.
Hiroshima enchaîne les bonnes opérations
Seule équipe du top cinq à avoir gagné les deux derniers matchs, le Sanfrecce a recollé au wagon de tête et creusé l’écart avec les poursuivants. Le cinquième, Kobe, a désormais sept points d’avance sur le sixième, le Cerezo Osaka. Contesté depuis déjà quelques mois, Michael Skibbe et ses hommes se déplaçaient d’abord à l’Ajinomoto Stadium, pour affronter le Tokyo Verdy. Plusieurs changements avaient été effectués par rapport au match contre Tosu avant la trêve. Retour de Mutsuki Kato en pointe à la place de Douglas Vieira, qui revenait sur le banc, et de Makoto Mitsuta en faux ailier droit, pour compenser le départ à Blackburn de Yuki Ohashi. Première titularisation aussi pour l’allemand Tolgay Arslan, au milieu, pour apporter de la créativité, ce qui manque parfois beaucoup. Contrairement à d’habitude avec le Sanfrecce, le match était très plaisant et équilibré, partant un peu dans tous les sens. Malgré la grosse performance de Vidotto dans les cages du club tokyoïte, c’est un incontournable du club qui va inscrire le seul but du match, pour les Violets : Sho Sasaki. De quoi faire ressortir un peu de nostalgie, puisqu’il était déjà, il y a quelques années, régulièrement le sauveur de Hiroshima.
La réception du Cerezo ensuite marquait un évènement important : le retour de Hayao Kawabe sur les terres qui l’ont révélé. Après trois ans hors du Japon, entre Suisse et Belgique. Racheté pour la somme colossale de trois millions et demi d’euros, il avait une forte pression dès son retour. Qui plus est face à un adversaire au podium, qui pouvait revenir à deux petits points en cas de succès. Adversaire qui restait cependant sur six matchs sans victoire toutes compétitions confondues. L’équipe alignée par Skibbe était la même que face à Tokyo, avec pour seule différence donc Hayao Kawabe, préféré à Tolgay Arslan. Après une première mi-temps brouillonne et de très mauvaise qualité, l’entrée de l’attaquant Douglas Vieira à la place du milieu défensif Tsukasa Shiotani a dynamisé un Sanfrecce au-dessus techniquement. La relation entre Leo Ceara et Lucas Fernandes, arme majeure du club d’Osaka, était coupée. Et c’est finalement du banc qu’est venue la solution. Entré juste après l’heure de jeu, Tolgay Arslan s’est offert un doublé. Un premier but sur une passe d’un certain Aren Inoue, dix-sept ans et troisième match de J1. En dépit d’une attaque qui peine encore à trouver de l’efficacité, le Sanfrecce et son équipe dominante et technique est plus que jamais dans la course au titre.
Shonan en feu
Nouveau soupir de soulagement dans le parcage visiteur du Machida GION Stadium le soir de la vingt-sixième journée. Shonan a enchaîné un cinquième match consécutif sans défaite, dont quatre victoires, en s’offrant au passage le leader. Véritable passoire en début de saison, la défense de Bellmare n’a encaissé que trois buts sur ces cinq matchs. Et ce malgré des absences handicapantes. Quelques jours plus tôt, les hommes de Satoshi Yamaguchi pensaient tenir une quatrième victoire de rang. Akito Suzuki avait ouvert le score contre l’Avispa Fukuoka. Mais au bout du temps additionnel, l’Iranien Shahab Zahedi avait arraché l’égalisation. Un but d’autant plus regrettable qu’il a stoppé une belle série naissante de matchs sans encaisser de buts. Après des mois à tester, le coach japonais a enfin semblé avoir trouvé un équilibre défensif dans son système 5-3-2 un peu étrange. Shonan a pourtant perdu Daiki Sugioka, incontournable de ces dernières saisons, qui évoluait piston gauche, et qui a rejoint Machida...en prêt. Car oui, au Japon, les joueurs décisifs pour le maintien sont parfois prêtés… Il a en tout cas été remplacé avec brio par Arata Yoshida, un latéral arrivé début 2023 de l’université Rissho et qui obtient enfin du temps de jeu. Un autre joueur universitaire a fait son trou ces dernières semaines : Naoya Takahashi. Il est lui arrivé de l’université du Kansai et pallie de mieux en mieux le vieillissement de Kazunari Ono, trente-cinq ans. Ces deux jeunes sont encadrés par Yuto Suzuki et Kim Min-tae. Dans les buts, Song Bum-keun était revenu très difficilement de la Coupe d’Asie et enchaînait les mauvais matchs. L’arrivée de Naoto Kamifukumoto a piqué un peu son orgueil, et l’excellent portier sud-coréen reperforme. L’international n’a pas eu beaucoup de travail à faire la journée suivante contre Machida. Sauvé par sa barre au bout de dix minutes puis par le VAR à la demi-heure, il a bien fait son travail, rassurant tout le monde et permettant donc au club de la côte Sud du Kanto de battre le leader. Néanmoins, à cause des récents bons résultats d’Iwata, Kyoto et Niigata, Shonan n’est que seizième, avec un seul petit point d’avance sur la zone rouge.
Niigata reprend une marge
Après un bon début de saison, puis un passage à vide, l’Albirex a vu la zone rouge se rapprocher. Mais pour une fois, le club du Hokushinetsu n’a pas été pillé, et a fait deux résultats satisfaisants contre des concurrents au maintien. Face à Iwata tout d’abord, Niigata a aligné son équipe type. Ryosuke Kojima était de retour dans les cages, après un intérim très mitigé de Koto Abe. Le reste de l’équipe n’avait pas évolué par rapport à la victoire contre le Cerezo deux semaines plus tôt. Le duo Eiji Miyamoto et Hiroki Akiyama au milieu était bien présent, malgré quelques rumeurs de transfert à propos du second, qui réalise une saison excellente, attirant la convoitise. Et les deux se sont illustrés face à un Jubilo coriace. Miyamoto buteur d’un superbe ciseau sur une passe d’Akiyama, puis Akiyama buteur d’une belle frappe lointaine. Ils ont fait le show. Néanmoins, l’Albirex est retombé dans ses travers en seconde période : jeu plus lent, possession stérile, fatigue des latéraux moins vifs pour couvrir les appels dans leurs dos… L’entrée de Matheus Peixoto a aussi usé la défense de Niigata. Entré quelques minutes plus tôt, le jeune Yosuke Furukawa a percuté, puis tenté un centre dont la déviation par Michael Fitzgerald l’a empêché de finir en six-mètres. Totalement seul aux cinq mètres cinquante, le serial buteur Ryo Germain a alors signé sa quatorzième réalisation de la saison, à bout portant. Il restait alors vingt-cinq minutes à Iwata pour arracher le nul. Mission compliquée, car l’Albirex défendait bien. Matheus Peixoto a même été exclu pour une vilaine semelle sur Hayato Inamura. Mais un homme a alors décidé de ne pas laisser tomber. Trois minutes plus tard, dans un des derniers contres du match, la recrue Ryo Watanabe lançait parfaitement en profondeur Ryo Germain, entre les deux centraux. Et d’un piqué parfait, ce dernier s’est offert son doublé. Une grosse déception pour l’Albirex qui tenait un résultat précieux face à un concurrent au maintien, mais qui a craqué.
La victoire contre un Kyoto en plein renouveau était donc obligatoire. Un seul changement dans le onze, au poste qui pose le plus de problèmes au coach Rikizo Matsuhashi : l’ailier droit. Souvent titulaire mais trop irrégulier et inefficace, Eitaro Matsuda laissait sa place à Danilo Gomes, un brésilien de vingt-cinq ans, échec du mercato de l’hiver 2023. Ce dernier ne jouait presque pas depuis un an et demi. Après un début de match réussi, Kyoto commençait à tomber dans ses travers. Manque de communication entre Yoshinori Suzuki et son gardien Gu Sung-yun. Ce dernier a percuté violemment Danilo Gomes, qui n’avait pas fait grand-chose depuis vingt minutes, mais qui a donc obtenu un penalty précieux et surtout gaguesque. L’ancien de Tosu, Yuji Ono, l’a ensuite transformé. L’Albirex a ainsi pris confiance. Motoki Nagakura a tapé la barre de Gakuji Ota, rentré à la place de Gu Sung-yun, sûrement sonné. Puis Eiji Miyamoto a effleuré le poteau. Jusqu’à ce que Kaito Taniguchi ne marque le but du break, sur un centre d’Eitaro Matsuda. Un but qui calmait un match très disputé, et qui offrait une belle victoire à Rikizo Matsuhashi et ses hommes. Niigata compte quatre points d’avance sur Kyoto, premier relégable.