Matchs haletants à Osaka, des Scandinaves en vue, des csc à gogo et une première tête qui tombe au menu de cette journée.

Gamba et Cerezo, même combat

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14h00, heure japonaise. Ville de Suita, Préfecture d’Osaka, Panasonic Stadium. Pluie sur la ville. 11 133 spectateurs sont venus assister au match entre Gamba Osaka et Avispa Fukuoka à l’issue tragique pour les hôtes. Côté Gamba, le peu rassurant Kei Ishikawa conserve sa place dans les buts, le titulaire Higashiguchi restant sur le flanc pour au moins deux mois supplémentaires à la suite de son opération au genou. En face, la mafia européenne, en les personnes du Belge Jordy Croux et de l’Espagnol Juanma Delgado, est titularisée aux avant-postes. Ces deux derniers se mettent en évidence dès la 10e minute. Servi pleine axe dans les seize mètres, l’Espagnol décale malicieusement sur sa droite le Belge qui conclut. Les bleus et noirs vacillent. 57e minute. Cette fois le diable rouge centre en profondeur pour l’Espagnol aux six mètres, qui laisse Tatsuya Tanaka l’honneur de tromper ses anciens coéquipiers pour la seconde fois. 80e minute. La menace Lukian plane. Entrée à la mi-temps, Ko Yanagisawa trompe son propre sur un centre de Takeshi Kanamori. Le Gamba a les deux genoux à terre. Mais Yuya Fukuda ne l’entendait pas de cette oreille. Il sonne la charge et permet à son équipe de revenir à deux longueurs sur le coup d’envoi. Au début du temps additionnel, Leandro Pereira placé une tête au fond des filets adverse. La rédemption ? Non, le score ne bouge plus (2-3).

16h00, heure nippone. Ville d’Osaka, district d’Higashisumoyoshi, stade Yodoko Sakura. Cerezo Osaka accueille Consadole Sapporo, le roi des matchs nuls. Pour l’équipe au sakura, Ryosuke Shindo, Takashi Inui et Bruno Mendes font leur retour dans le onze de départ alors que le capitaine Kiyotake est annoncé blessé pour environ un mois. Chez les visiteurs, de nombreux joueurs sont écartés pour cause d’infection à la COVID-19 dans l’effectif, incluant le dernier rempart Sugeno, Akito Fukumori, Daiki Suga, Shinzo « double-steak » Koroki. Les locaux veulent profiter de l’aubaine et scorent par l’intermédiaire de Hiroto Yamada à la 20e minute sur un premier cadeau de la défense représentant Hokkaido en J1. Daihachi Okamura l’imite cinq minutes plus tard à la suite d’un corner de Lucas Fernandes pour un score de parité à la pause. À l’heure de jeu, Bruno « Renarito » Mendes  profite d’une nouvelle erreur du buteur du Consadole cette fois ; les locaux reprennent l’avantage. Avantage en trompe-l’œil tant les noirs dominent et font briller Kim « les gants de feu » Jin-hyeon. Sur un centre fuyant à quinze minutes de la fin du temps réglementaire de Takeru « Blackjack » Kaneko que personne ne reprend, les visiteurs reviennent à hauteur et ce n’est que justice (2-2).

18h00. Les nuages noirs s’amoncellent au-dessus d’Osaka.

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Urawa Reds sauce scandinave

On connaissait la qualité du contingent scandinave d’Urawa Reds, ils ont pleinement profité de la journée portes ouvertes organisée par la défense du Jubilo Iwata samedi au Saitama Stadium. Alexander Scholz conservait sa place en défense centrale, Kasper Junker était titularisé pour la première fois de la saison sur le front de l’attaque, et David Karlsson faisait sa première apparition dans le groupe et sur le banc depuis son arrivée lors du mercato hivernal – il faut dire qu’il a goûté aux déboires des gaijin qui débarquent fraichement de l’étranger en période COVID-19. Côté Jubilo, c’était du grand classique, alors que Ryo Germain connaissait sa première titularisation à la pointe de l’attaque, récompensé par ses entrées convaincantes lors des journées précédentes. Junker se mettait en évidence dès la sixième en ne mettant pas au fond une offrande d’Hiroki Sakai. Sur le corner qui suivait, Tomoya Inukai donnait l’avantage aux siens d’une belle tête décroisée au premier poteau. Deux minutes plus tard, Takahiro Sekine grattait un ballon de relance adverse et servait Junker, qui cette fois convertissait l’opportunité et donnait déjà deux buts d’avance en dix minutes de jeu. Les coéquipiers de Yasuhito Endo ne désarmaient pas ; le milieu de quarante-deux ans déposait le cuir sur la tête du milieu goleador Yuto Suzuki à la suite d’un coup franc, pour la réduction de l’écart et son quatrième but de la saison. Un nouveau face-à-face perdu par le buteur danois plus tard, Atsuki Ito se faisait tacler irrégulièrement par Kentaro Oi. Pénalty transformé par le défenseur danois cette fois. Déjà deux buts d’avance pour les Reds à la mi-temps, moment choisi par Ricardo Rodriguez pour lancer dès le retour des vestiaires le Suédois Karlsson à la place de Junker. Deux minutes après son entrée en jeu, le natif de Mariestad se jouait de trois défenseurs pour inscrire son premier but en rouge-blanc-noir (4-1). On saluera la perf de Ryuki Miura malgré les quatre buts encaissés, qui aura claqué neuf parades durant le match, et non des moindres.

L’autre promu Kyoto Sanga accueillait une équipe dont on entend peu parler en ce début de saison, le FC Tokyo. Nul besoin de parler de la première mi-temps qui n’a pas été un régal pour les yeux. Capitaine Utaka se démarquait en début de seconde période pour mettre une frappe sur la barre. Le club de la capitale administrative lui ne manquait pas la chance qu’on lui donnait d’ouvrir le score : sur une ouverture du capitaine Morishige, Kazuya Konno centrait ras-de-terre au point de pénalty pour Diego Oliveira, dont la frappe hors cadre était détournée par son compatriote Mendes dans ses propres filets. Le club de la capitale impériale ne parvenait pas à égaliser, malgré une dernière charge du vétéran nigérian qui centrait quasi parfaitement pour Kosuke Shirai, dont la frappe en bout de course terminait dans les nuages (0-1). Grâce à cette victoire loin d’être flamboyante, le FC Tokyo intègre le top 5.

Le vendredi c’est piscine à Yokohama

Yokohama F-Marinos accueillait vendredi en match d’ouverture Sagan Tosu, toujours invaincu en championnat, dans l’antre habituel des voisins et rivaux du Yokohama FC, au stade Mitsuzawa. Des trombes d’eau avaient déferlé sur Kanagawa avant le match, rendant à cette rencontre des allures de match de water-polo. Comme il fallait s’y attendre, les principales actions dangereuses sont venues de coups de pied arrêtés. À ce petit jeu, Takuya Kida a vu sa frappe détournée sur la barre transversale par le dernier rempart adverse Park Il-gyu à la suite d’un coup franc dégagé par la défense ; même résultat pour Yuki Horigome pour les visiteurs qui lui a frappé la barre sur coup franc direct. Tout cela en première mi-temps, la deuxième étant encore plus compliquée à jouer vu la pluie incessante et l’état de la pelouse qui ne dégorgeait pas (0-0). 

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La pluie était aussi présente à Hiroshima lors du match entre Sanfrecce Hiroshima et Kawasaki Frontale, mais n’a pas empêché les vingt-deux acteurs de proposer du jeu. En avant-match, Skibbe kantoku souhaitait que son équipe ne soit pas un simple faire-valoir face au leader de la J1, ce que ses hommes ont prouvé en première période. Yuya Asano du milieu de terrain puis Tomoya Fujii à l’entrée de la surface ne cadrait pas. Asano à nouveau était tout près d’ouvrir la marque au quart d’heure de jeu mais sa frappe aux six mètres était freinée par Jung Sung-ryong puis dégagée sur la ligne par le capitaine Shogo Taniguchi. Asano puis Junior Santos s’essayait encore à tirer au but, mais ne trouvaient que les gants du vétéran sud-coréen. En face, le trident offensif Marcinho-Damião-Ienaga était aux abonnés absents. La mi-temps n’y changeait rien et les premiers changements intervenaient à la 67e minute côté Frontale. Exit les Damião, Marcinho et Kozuka, place aux Oshima, Chinen et Miyagi. Effet direct ou non, c’est un coup du sort qui a permis aux champions en titre de prendre l’avantage : sur corner, Yuki Nogami ratait son intervention sur Taniguchi et trompait son propre gardien. La fin du match était complètement dominée par les visiteurs, les occasions se succédaient, et finalement Miki Yamane délivrait les siens à deux minutes de la fin du temps réglementaire (0-2). Les deux équipes de Kanagawa restent aux deux premières du classement.

Toujours en haut du classement, Kashima Antlers se régalait par avance de la venue de Shonan Bellmare, avec pour objectif de n’en faire qu’une bouchée. Objectif mis à mal par la lanterne rouge qui inscrivait le premier but de la rencontre par l’intermédiaire de Yusuke Segawa, marquant d’un subtil piqué. Le VAR s’en mêlait pour valider le but, dégagé in-extremis sur la ligne à première vue. Au retour des vestiaires, Ryuji Izumi, première titularisation cette saison, récupérait au milieu de terrain et servait Ayase Ueda, qui fixait la défense et trompait sans coup férir Kosei Tani d’une frappe en dehors de la surface. Les Antlers accentuaient leur domination et trouvaient à nouveau la faille par le tout frais Juan Alano sur un bon travail de Yuma Suzuki (2-1). Les hommes de René Weiler auront assuré l’essentiel durant ce match peu palpitant et s’emparent de la troisième place.

Une troisième place que tentait de défendre Kashiwa Reysol, en déplacement sur les terres du toujours coriace Nagoya Grampus. Les jaunes et noirs prennent goût au podium et montraient les muscles dès la 5e minute, au cours de laquelle Mao Hosoya, se mettait en position idéale sur une déviation de Tomoya Koyamatsu pour tromper le gardien aussie Langerak. À peine dix minutes plus tard, le brésilien Mateus se mettait à son tour en évidence en nettoyant la lucarne de Kim Seung-gyu d’un magnifique enveloppé du gauche aux seize mètres. Si les deux gardiens ont été rapidement battus en début de rencontre, ils ne faillaient plus par la suite. Le gardien sud-coréen remettait les pendules à l’heure d’abord face à Thiago Pagnussat, puis faisait déjouer Mu Kanazaki en détournant sa tête à bout portant sur sa barre durant le temps additionnel de la première période. En deuxième mi-temps, c’était au tour de Langerak de faire le show. Il remportait son face-à-face en détournant sur son poteau le tir de Koyamatsu ; il s’imposait dans la même action face à Hosoya, Takuma Omimami et ne pouvait que freiner la frappe de Koyamatsu qui prenait gentiment le chemin des filets mais était suppléé par Thiago Pagnussat ; enfin, à l’heure de jeu, il dégoûtait le très remuant Koyamatsu en détournant sur la barre une ogive balancé aux huit mètres. Une rencontre plaisante qui se termine par un match nul logique (1-1).

Miura débarqué

70% de possession, treize tirs cadrés contre sept. Non, Vissel Kobe ne jouait pas à domicile mais était en déplacement sur la pelouse de Shimizu S-Pulse. Résultat ? Un score nul et vierge 0-0. Si les gardiens Gonda et IIkura se sont mis en évidence, ils pourront remercier les vendanges des joueurs adverses, en particulier Yuito Suzuki et Yuya Osako. On sentait Atsuhiro Miura sur un siège éjectable : avec quatre points engrangés en sept matchs de championnat, une qualification difficile pour la phase de groupe de l’Asian Champions League face à Melbourne Victory, Miura paie les pots cassés d’un début de saison raté. L’ancien milieu gauche, qui a passé deux saisons et demie dans le club du Kansai entre 2005 et 2007 en tant que joueur, quitte ses fonctions d’entraineur. Il avait à nouveau rallié Kobe en février 2018 avec la casquette de directeur sportif puis d’entraineur en septembre 2020. Sous sa houlette, Vissel Kobe s’est hissé lors de la saison 2021 au plus haut rang de son histoire au sein de la J1, la troisième place. On connaît déjà son successeur : Lluis Planaguma, qui connait déjà le Japon pour avoir entrainé le FC Imabari en J3 lors de la saison 2020 et la moitié de la saison 2021. Choix plutôt surprenant quand on connaît les goûts de luxe de la direction et que l’Espagnol n’a pas coaché plus haut qu’un club de troisième division, au Japon ou en Espagne. Le début d’une belle histoire pour le Vaisseau ?  

Les buts

Résultats et classement

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Pendant ce temps-là, à Gifu…

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Gaël Boya
Gaël Boya
Expatrié au pays du soleil levant durant plusieurs années, contaminé par la passion du foot nippon. Avec une petite préférence pour les clubs du Kansai !