La seconde édition du Championnat d'Afrique des Nations s'est achevée ce week-end sur le succès de la Tunisie et la question qui se pose désormais concerne l'intérêt de l'épreuve.
Les Aigles de Carthage ont remporté ce samedi le second Championnat d'Afrique des Nations en écrasant l'Angola en finale. La Tunisie succède ainsi au Congo au palmarès d'une compétition qui tente encore de se faire une place dans le paysage footballistique africain. Car, si la première édition avait connu son lot de critiques, l'édition 2011 ne dérogera pas à la règle.
Organisation quelque peu défaillante, terrains aux limites du praticable, tribunes vides (malgré la gratuité des places), le CHAN version soudanaise n'aura finalement convaincu que les instances locales et internationales (et on peut notamment sourire en lisant les déclarations de Sepp Blatter vantant les qualités d'organisation du Soudan, la grande qualité de jeu développé et l'excellence des infrastructures – lire ici). Intéressant lorsqu'on sait que la plupart des stades étaient pourvus de terrains synthétique ancienne génération de mauvaise qualité et que les rencontres se disputaient pour la grande majorité sous un soleil ardent.
Il faut cependant pondérer les critiques sur le succès populaire par le contexte général de cette région du monde : outre les révolutions nord-africaines, le Soudan est actuellement en pleine scission (voir l'article de présentation de la compétition). Il est donc logique que les préoccupations des foules ne soient pas tournées vers une compétition qui n'intéresse déjà pas réellement les grands médias du fait de l'absence des stars planétaires.
Alors certes ces absences ont un effet sur la qualité de jeu mais le CHAN reste un excellent indicateur de la hiérarchie continentale. La plupart des sélectionneurs allaient ainsi dans ce sens. Pour certains, le CHAN servait de préparation aux prochaines échéances continentale en servant d'une part de revue d'effectif mais aussi permettant aux locaux d'emmagasiner de l'expérience en compétitions internationales (voir quelques avis ici).
Si le bilan apparaît donc mitigé, il n'en demeure pas moins que le CHAN 2011 aura symbolisé le retour des pays nord-africains. Alors que le Congo et sa colonie de Mazembe, vice champion du monde des clubs, faisait office de grandissime favori, le dernier carré aura offert 3 équipes nord-africaine avec seul l'Angola pour tenter de bousculer cette hiérarchi, relégant l'Afrique noire au second rôle. Le vainqueur final aura été l'équipe produisant le jeu le plus cohérent et montrant la voie à suivre pour les autres pays du continent (la Tunisie dispose d'un championnat professionnel qui n'a rien à envier aux championnats européens). Zouhaier Dhaouadi élu meilleur joueur du tournoi alors qu'Adel Chedli, ancien pensionnaire de Ligue 1, devient le premier joueur à réaliser le doublé CAN-CHAN.
Retrouvez les buts de la finale ici