Lundi 13 février 2012

Zambie

Annoncés perdus d’avance, les Chipolopolos d’Hervé Renard ont trouvé une force incroyable dans leur histoire nationale pour renverser l’Afrique du football. Dernière victime, la Côte d’Ivoire et sa constellation de stars.

« La tragédie échauffe l'âme, élève le cœur, peut et doit créer des héros ». Jamais cette citation de Napoleon Bonaparte n'aura trouvé autant d'écho que dans le destin des Chipolopolos zambiens. 27 avril 1993, l'équipe nationale de Zambie se rend au Sénégal pour y disputer une rencontre comptant pour le tour final des éliminatoires de la Coupe du Monde 1994. Fatigué, le pilote de l'avion transportant l'équipe coupe par erreur le moteur de l'avion. L'avion s'écrase en mer, nous sommes aux portes de Libreville. A l'exception de son entraîneur-capitaine Kalusha Bwalya, l'ensemble du groupe décède. L'un des plus grands drame de l'histoire du football zambien.

12 février 2012. Retour à Libreville. Nourri par ce drame, soudé par cette tragédie, le groupe d'Hervé Renard y puise une force qui lui permet de renverser des montagnes. Sans perdre son jeu, si emballant, la « Mighty Zambia » annonce son grand retour sur le toit de l'Afrique en y ajoutant de supplément d'âme qui crée les héros. Après le Ghana en demi-finale, les Chipolopolos doivent affronter les ultra-favoris ivoiriens dont la défense est encore invaincue. Ce supplément d'âme, celui qui anime une équipe de retour sur les lieux du drame pour la première fois depuis 19 ans, c'est aussi celui qui, malgré la sortie précoce d'un de ses piliers Joseph Musonda dès la 12e minute, voit la Zambie se procurer les meilleures occasions au cours de la rencontre, voit Didier Drogba manquer un penalty décisif en seconde période et enfin, permet de vivre une séance de tirs au but de légende.

Car il y aura tout lors de cette séance. Les chants et prières zambienne pendant la séance, Mweene stoppant le tir de Bamba et voyant son geste annulé par une décision arbitrale plus que surprenante, Drogba faisant preuve d'un sang-froid énorme lors de son tir au but, suivi par l'extraordinaire gardien zambien, le raté de Kolo Touré donnant une balle de match à la Zambie, balle de match gâchée par Kalaba puis, le nouveau raté de Gervinho offrant une nouvelle balle de match à Sunzu. Ce dernier trompe Barry et offre à son équipe son premier sacre africain, une entrée gratuire dans la légende. Le reste ne sera qu'émotion. Hervé Renard portant à bout de bras Musonda pour qu'il aille célébrer et prier avec ses compagnons, Kalusha Bwalya soulevant le trophée 19 ans après le drame auquel il échappa. Cette équipe zambienne, outre ses qualités footballistique en faisant l'une des plus belle équipe de l'épreuve, avait décidément bien plus que les autres. Cette âme qui crée les héros.

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A noter que dans la petite finale, le Mali a dominé le Ghana grâce à un doublé de Cheikh Diabaté. Le favori de L-O termine ainsi 3e de la CAN, deuxième meilleure performance de son histoire.

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C'est ainsi que se conclut la CAN 2012 qui si elle n'aura pas ébloui par son jeu, aura offert sans aucun doute l'une des plus belles histoires de ces dernières années. C'est aussi ça le football tel qu'on l'aime.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.