On connait désormais l’affiche de la finale de la CAN 2015. Sans surprise, Côte d’Ivoire et Ghana ont confirmé leur montée en puissance et tranquillement écarté leurs adversaires respectifs. Mais la fête a été gâchée.

 

La Côte d’Ivoire facile

Après avoir contrôlé l’Algérie en quarts, la Côte d’Ivoire d’Hervé Renard a remis le couvert en demie pour se défaire sans trop trembler d’une RDC qui aura tout tenté, parvenant parfois à déstabiliser quelque peu l’arrière garde des Eléphants, mais aura surtout mesuré le chemin qui lui reste à parcourir pour se hisser au niveau des coéquipiers de Yaya Touré. Ce dernier ouvrait le score à la 20e minute d’un missile mesuré à 125 km/h sur la première véritable occasion ivoirienne. Si MBokani ramenait les Léopards sur penalty, l’espoir était de courte durée. Juste avant la pause, après une première alerte Gervinho, de nouveau servi par Bony doublait la mise. La seconde période n’était que gestion des offensives congolaise et tentative de maîtrise de Bolasie, principal danger. Kanon scellait le score à 20 minutes de la fin, « solidité et rigueur », le crédo d’Hervé Renard permet à ses Eléphants de décrocher sa troisième finale sur les six dernières éditions.

 

La honte

Après le scandale du quart de finale face à la Tunisie, la Guinée Equatoriale a offert aux amateurs de foot africain la honte d’une fête totalement gâchée. Alors que le Ghana n’en finissait plus de monter en puissance et impressionner au fil des tours, on se doutait que la mission du Nzalang allait être compliquée. Elle a tourné au fiasco. 82e minute, alors que le Ghana gère tranquillement un match qu’il a totalement dominé, une partie des supporters équato-guinéens décide de faire honte à tout un continent. Fortement menacés dans leur carré, les supporters ghanéens vont alors être évacués de leur tribune par le terrain. Au milieu des jets de projectiles et d’une ambiance malsaine, la rencontre est arrêtée. Un hélicoptère rase les tribunes du stade qui sont alors vidées à coup de lacrymogènes. Après près de 40 minutes de grand n’importe quoi, à la surprise générale, la rencontre reprend. Miraculeusement passé de la 82e à la 90e minute, la mascarade durera 3 minutes avant que la fin de match soit officiellement sifflée. Ou comment  voler 8 minutes de foot et la joie à tout un peuple.

Car auparavant, les Black Stars avaient confirmé leur montée en puissance dans une ambiance qui sentait la poudre dès le coup d’envoi. La Guinée Equatoriale n’aura finalement pas eu la moindre opportunité de réellement faire trembler les hommes d’Avram Grant et c’est alors en toute logique que ces derniers ouvraient le score à cinq minutes de la pause lorsque Jordan Ayew transformait un penalty logiquement accordé suite à une faute d’Ovono sur Appiah. La fureur montait en tribunes et deux minutes plus tard, une merveille de contre ghanéen tuait le suspense. La mi-temps était sifflée au milieu des jets de projectiles, les bouteilles volaient. La seconde période tournait à la parodie tellement le Ghana était supérieur et la Guinée-Equatoriale impuissante. Il faudra attendre le troisième but signé André Ayew pour que la rencontre « se termine » dans le chaos. Les Black Stars rejoignent la Côte d’Ivoire en finale avec une certitude, celle qu’on jouera vraiment au football ce week-end pour la clôture d’une compétition définitivement entachée par la bêtise de certains supporters.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.