A l’heure du sprint final, avoir une certaine expérience permet souvent de faire la différence. Guinée et Algérie l’ont appris à leurs dépens.

La montée en puissance ghanéennne

Sauvé par un tirage au sort, la Guinée se retrouvait au pied d’une montagne. A l’heure d’affronter le Ghana, les coéquipiers d’Ibrahima Traoré savaient que la partie serait loin d’être facile. « On sait que le Ghana a une grande équipe. Et la Guinée n’a pas battu de grande équipe depuis certains temps. Mais pour aller loin dans une grande compétition, il faut forcément battre une grande équipe » avait ainsi déclaré le capitaine du Syli. Malheureusement pour lui, il n’y a pas eu de match.

Dès la quatrième minute, Christian Atsu se joue d’une défense guinéenne attentiste et déstabilisée par une superbe talonnade d’André Ayew pour ouvrir le score. Dès lors, les Black Stars imposaient leur rythme, géraient tranquillement une équipe guinéenne hors sujet à l’image de l’horrible raté de Sankoh qui permettait à Appiah de tuer le suspense avant le retour aux vestiaires. Ne restait alors qu’à gérer. L’expérience des Black Stars allait parler, Atsu prenait le temps d’offrir une merveille pour le 3-0 avant que les hommes d’Avram Grant terminent en roue libre. Michel Dussuyer résumera parfaitement le match « Le Ghana est impressionnant et est toujours là dans les grands rendez-vous. Ne dites pas que la Guinée n’a pas été bonne. C’est le Ghana qui a été bon ». Seul point noir à la démonstration des coéquipiers d’André Ayew, l’attentat de Yattara sur Gyan dans les arrêts de jeu qui pourrait priver les Black Stars de leur star de l’attaque.

 

La maîtrise ivoirienne

Dernier quart de finale, le tant attendu Algérie – Côte d’Ivoire a tenu ses promesses. Propulsée favorite, l’Algérie de Gourcuff a parfaitement débuté la rencontre, prenant le contrôle de la balle et se procurant les premières situations par Soudani. Mais face aux Fennecs, les Eléphants ont fait parler l’expérience. Une première alerte donnée par la tête d’Aurier sur le poteau d’M’Bohli et les hommes d’Hervé Renard allaient punir ceux de Gourcuff. Une merveille de centre de Gradel, une tête parfaite de Bony. Gamelle et 1-0 pour la Côte d’Ivoire. Assommée, l’Algérie commence alors à déjouer se heurtant sur un bloc compact quasi-infranchissable.

Au retour des vestiaires, les Fennecs se montrent alors plus offensifs et profite d’une certaine apathie ivoirienne. D’entrée, Soudani ramène des siens au score, la bande à Gourcuff vit son temps fort. Malheureusement pour elle, l’Algérie se montre maladroite et bute sur un excellent Gbohouo. Soudani rate l’immanquable, Brahimi se rate également. L’heure est passée. Car l’expérience ivoirienne frappe de nouveau. Coup-franc de Yaya Touré coupé par Bony, 2-1. L’Algérie tentera bien le tout pour le tout et dans les derniers instants, Gervinho scellait le sort de la rencontre. Christian Gourcuff pourra déplorer que « ce n’est pas la meilleure équipe qui a gagné ». Une chose est sûre, au moment du sprint final, l’heure à laquelle les grands se réveillent, c’est avant tout le métier qui permet de franchir les étapes. Et l’Algérie en manque encore.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.