C’est l’heure du sprint final dans le championnat d’ouverture 2017 et les surprises sont nombreuses tant par les équipes qui ont décroché leur billet pour le quadrangular, que par ceux qui ont échoué.

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La locomotive : Herediano

À chaque début de tournoi, on le sait, les Rojimarilos jouent le titre. Mais on ne s’attendait pas à ce que les hommes d’Hernán Medford dominent autant le championnat. 15 victoires, 6 nuls, aucune défaite, 40 buts marqués, 12 encaissés, des matchs très bien gérés (3-0 contre Cartaginés (17e journée), 5-0 contre U.C.R (18e journée)). Cependant une critique peut être émise contre Herediano, une relative faiblesse dans les matchs contre des adversaires de haut niveau (deux fois 1-1 contre Saprissa, 2-2 contre les Santos de Guápiles et une courte victoire 3-2 face à Alajuelense arrachée à la 96e minute). Les hommes du puissant Hernán Medford sont sur une superbe lancée et attaquent donc le quandragular avec une étiquette de favori largement méritée.

Le feignant : Deportivo Saprissa

Saprissa, c’est comme un film de Ridley Scott, vous ne savez pas à l’avance ce qui va vous tomber dessus. Capable du meilleur (victoire 5-1 sur la pelouse de Liberia (21e journée), 1-1 contre Herediano (19e journée)), comme du pire (défaite à domicile 1-2 contre Zeledón, nul 1-1 sur la pelouse de U.C.R). Comme s’il fallait de l’enjeu aux hommes de Carlos Watson pour les voir sous leur meilleur jour. Une note positive, l’affirmation (il était temps) de David Ramírez en numéro 9 aux cotés de Jerry Bengtson qui forment la doublette d’attaquants la plus redoutable du championnat. Les Morados ont la meilleure attaque du championnat avec 49 buts marqués grâce notamment à leurs cinq attaquants : Bengtson 2 buts, Colindres 3 buts, Moya 4 buts, Segura 5 buts, Ramírez 7 buts. Watson peu également compter sur une vingtaine de joueurs pouvant évoluer au haut niveau, un effectif large.

Le Lapin sorti du chapeau : Santos De Guápiles

Débutons par le parcours extraordinaire des Guápiles en CONCACAF League, compétition qui est organisée pour la première fois de l’histoire et qui sert à délivrer un dernier ticket pour la CONCACAF Champions League. Après avoir éliminé San Juan Jabloteh, puis Chorrillo et Árabe Unido en demi-finale, Santos a décroché une place en finale, ce qui était déjà un exploit pour ce petit club du championnat. Face aux Santistas, Olimpia, un géant du championnat hondurien qui a déjà remporté la CONCAChampions à deux reprises (en 1972 et 1988). Tout le pays s’est alors pris d’amour pour ce fabuleux parcours, pour preuve, la vidéo promotionnelle de tout l’effectif du Deportivo Saprissa pour encourager les Santos à s’imposer dans cette finale qui se disputait en aller-retour. Le match aller aura été compliqué, dominé de la tête et des épaules par les Honduriens, mais l’esprit du petit qui peut créer la surprise va finir par l’emporter sur le rationnel et Cunningham va ouvrir le score sur la seule incursion dans la surface adverse. Score final 1-0 et le titre à portée de main. Mais au retour, Olimpia rappelle son statut et remporte le match 1-0. Il faudra passer par une prolongation et une séance de tirs au but qui aura finalement eu raison du Santos (défaite 4-1). Reste alors une épopée qui aura porté ce petit club en championnat. Car Santos s’est appuyé sur ce parcours pour enchainer les victoires en championnat : 10 victoires, 7 nul et seulement 4 défaites (autant que Saprissa) pour 44 buts marqués (2e meilleure attaque du championnat) et voilà comment Santos a décroché son billet pour le quadrangular.

La sensation : Perez Zeledón

Tout commence cet été et un mercato réussi avec les arrivées discrètes mais qui vont se révéler décisives de Cazal Lauro, l’attaquant paraguayen en provenance de Fuerza Amarilla en première division équatorienne et Mitchell Josue de U.C.R. Sous la houlette de José Giacone, un coach argentin au parcours atypique. Giacone est un ancien joueur de foot qui n’a jamais vraiment percé, formé à Defensores de Belgrano, puis passant par la suite par Tristán Suárez et Club Sportivo Italiano, il finit sa carrière de joueur au C.S.D Flandria en 2001. Il décide alors de déménager au Costa Rica avec sa famille, où son petit frère Diego Alejandro joue en premier division à Carmelita. Il tente de rejouer à Ramonense mais les tests ne sont pas concluants et il décide alors de s’occuper des gamins du plus grand club du pays en prenant donc successivement la tête des U10, U15 puis des U17 du Deportivo Saprissa. Il sera par la suite entraineurs de l’équipe réserve Saprissa de Corazón et, en 2009, est nommé entraineur adjoint du groupe pro à coté de Roy Myers (le célèbre milieu de terrain costaricien de la génération de la Coupe du Monde 90 en Italie). Il va ensuite prendre son envol pour entrainer U.C.R avant de revenir en 2015 au Deportivo Saprissa pour intégrer le staff de Jeaustin Campos. En 2015 il est nommé à la tête de Belen après que Campos est parti de Saprissa, et il est appelé la saison dernière pour sauver Alajuelense, ce qui va être un échec, avant d’être aujourd’hui à la tête de Zeledón. Ses Guerreros sont surprenants dans les grands matchs, ils battent notamment Saprissa 2-1 au Ricardo Saprissa et Alajuelense au bout d’un match au scénario fabuleux (d’abord menés en première mi-temps, ils vont égaliser après que les Rojinergros ont été réduits à 10, pour encaisser un nouveau but dans la foulée, égaliser de nouveau et arracher la victoire au bout du temps additionnel, après avoir eux aussi été réduits à 10). Giacone donc forgé un groupe avec du caractère, bien préparé tactiquement, en 4-5-1 lors des matchs où ils ne sont pas favoris et en 4-4-2 lors des matchs face à des adversaires plus à leur portée. Avec un Cazal et Mitchell à 8 buts chacun, Perez Zeledón termine l’exercice 2017 en 4e position et décroche ainsi sa place pour le quadrangular.

La chute : Alajuelense

Comment expliquer ce qui arrive à ce grand club ? Un mauvais début de saison, un changement d’entraineur, une relance qui n’en est pas une, un jeu qui dépend de la star de l’effectif, un international costaricien pas au niveau. On vous avait déjà raconté le changement d’entraineur ainsi que le mauvais début de saison, mais la situation est devenu plus critique, l’équipe est devenue totalement dépendante de Jonathan McDonald, un génie, un super joueur de foot bourré de talent, meilleur buteur du championnat (13 buts), qui l’a sauvée dans les moments difficiles mais qui ne peut rien faire lorsque livré à lui seul face à 11 adversaires. L’autre problème se situe plus bas sur le terrain où l’international costaricien Kenner Gutierrez, taulier de cette équipe, est totalement à côté de la plaque. Ces deux problèmes combinés aux changements d’entraineurs ont mis le club dans une situation sportive désastreuse : 7 victoires 7 nul 7 défaites et donc pas de quadrangular. Un point encourageant tout de même. Le club a récemment émis un communiqué dans lequel il fait par d’une rencontre entre le président et Jose Luis Pinto, l’actuel sélectionneur du Honduras qui a raté de peu la qualification à la Coupe du Monde en Russie. 

Quandragular : premières surprises

Les deux qualifiés surprises affrontent les deux favoris, Zeledón reçoit Herediano et Santos se déplace à Saprissa.  Les hommes de Giacone débutent la rencontre dans un 4-4-2 jusque-là utilisé face aux adversaires plus faibles, sur une pelouse honteuse pour un match professionnel. Les Rojimarilos sont alors pris au piège, pêchent dans la construction du jeu, commencent à sortir psychologiquement du match alors qu’à l’inverse les joueurs de Zeledón commencent à y croire. Ils auront raison. À la 82e minute, sur un long ballon dans la défense d’Herediano, Moreira le portier Rojimarilos se troue totalement et permet à Mitchell d’ouvrir le score et de donner la victoire aux siens. Coup de tonnerre dans l’ouverture du quandrangular, Herediano est tombé. Dans l’autre rencontre, les deux équipes semblent prises par la pression, Santos joue en contre tandis que les hommes de Carlos Watson tentent désespérément de faire le jeu. Bilan, un match pauvre techniquement et pauvre d’occasion. Les deux équipes se partagent un bon vieux 0-0 et prennent un point chacun, ce qui laisse donc le petit poucet de ce quandragular seul en tête.

Grégory Chaboche
Grégory Chaboche
Fan de foot jusqu'au bout des orteils. Animateur radio dans FootStation sur DoHitRadio. " La modestie dieu m'en préserve " (J.Mourinho)