La finale de la Gold Cup 2019 sera bien celle annoncée. Dans la douleur et après une décision litigieuse, le Mexique a éliminé des Haïtiens héroïques bien qu'inoffensifs (1-0 a.p.). Les États-Unis prennent confiance en écartant facilement la Jamaïque (3-1).

banlomag

Le Mexique peu inspiré, les regrets haïtiens (Mexique – Haïti : 1-0 a.p)

Ils auront réussi à les trainer jusqu’au bout de la nuit. Mais dès que les trente minutes de prolongation ont commencé, les Haïtiens ont failli. Une semelle, légère mais réelle, d’Hevé Bazile sur Raúl Jiménez a provoqué le pénalty qui en a fini avec les espoirs haïtiens dans cette Gold Cup (1-0, 103’). Rageant ? Oui. La décision de l’arbitre est dure à avaler et sujette à discussion. Elle relève de l’appréciation de l’arbitre. Certains craignaient en début de compétition un arbitrage favorable aux grosses cylindrées, comme lors de l’édition 2015 et d’un certain Mexique- Panamá scandaleux. Mais dans la rencontre de mardi, il ne faut pas oublier la main flagrante d’Alex Christian Junior dans la surface et le tacle du gardien sur Uriel Antuna non sifflés. Ce pénalty pour le Mexique peut ressembler à une compensation. Le fait est que le joueur haïtien shoote bien dans le pied de Jiménez, et que la décision n’a rien de scandaleuse.

Les regrets des Haïtiens doivent aussi se trouver ailleurs. Les deux lignes de quatre dans les trente mètres auront permis de retarder l’échéance. Mais le seul objectif des Grenadiers aura été de mener la sélection dirigée par Tata Martino (suspendus et dans les tribunes) au-delà du temps règlementaire. À aucun moment, ils n’ont semblé pouvoir inquiéter Memo Ochoa. D’ailleurs, la seule occasion des insulaires est pour Mikael Cantave à la… 119e, une frappe sur la barre. Entre-temps, le Mexique aurait pu clore le score plus rapidement, s’éviter la polémique et les critiques au pays. Mais un bon Johny Placide dans les buts, ainsi que les difficultés aztèques à combiner et à frapper dans le dernier quart de terrain leur ont coûté ces trente dernières minutes de souffrance. On devrait rappeler à Rodolfo Pizarro qu’il n’est pas interdit de tirer ; la belle passe n’est pas obligatoire. Le Piojo Alvarado, lui, a été en-dessous. Le jeu mexicain s’est délité en seconde période, peut-être en raison de ce manque de réussite. Ce duel face à Haïti aura été la plus compliquée des neuf matchs de l’ère Martino, malgré la faiblesse adverse. On le sait, le Mexique n’aime pas jouer face aux blocs regroupés. En finale, l’adversaire sera tout autre puisque ce sera une équipe américaine en confiance qui fera face au Tri.

Des Américains solides, la Jamaïque manque le coche (États-Unis - Jamaïque : 3-1)

Car les États-Unis se sont défaits des Jamaïcains plus facilement que prévu. Dominateurs lors du premier acte, les Américains ont surtout bénéficié de Reggae Boyz peu inspirés. Weston McKennie a ouvert le score sur un bon jeu dos au but de Jozy Altidore (9e). À aucun moment la Jamaïque n’a semblé pouvoir renverser la situation. Souvent en retard, les fautes ont été légions. Et en seconde période, c’est Christian Pulisic, qui semble avoir attendu le bon moment pour performer, qui a inscrit un doublé, sur des seconds ballons repoussés par le gardien (52e et 87e). Entre-temps, Samar Nicholson avait, de la tête, donné un semblant d’espoir pour les Reggae Boyz (69e).

Les Américains semblent monter en régime dans cette Gold Cup, même si la Jamaïque a montré un visage plutôt terne. Surtout, ils auront joué une heure de moins que leurs homologues mexicains sur la compétition. Cette victoire face à la Jamaïque est probablement la plus convaincante, même s’il reste difficile d’analyser le parcours des USA, tant le tableau qui leur a été proposé avait peu de valeur comparé à celui du Mexique (Trinidad y Tobago, Bermudes, Panamá, Curaçao et enfin Jamaïque). The Stars and Stripes arrivent avec confiance en finale, mais prudence. Le Mexique risque finalement de mieux développer son jeu et d’avoir plus d’espace face aux USA que face à Haïti. La sélection aztèque reste favorite, mais moins sereine que prévu.

Mexique – États-Unis (lundi 08 juillet, 3 heures du matin heure française).

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).