Dans un match serré mais animé, le Mexique a disposé des Etats-Unis pour remporter sa onzième Copa Oro grâce un but de Jonathan dos Santos en seconde période. Ce succès mérité récompense le bon travail de Gerardo Martino depuis six mois.

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Pourquoi toujours utiliser le nom de Gold Cup, si finalement ceux qui la remportent le plus souvent sont hispanophones. Rendons à Moctezuma ce qui appartient à Moctezuma, donc. Après une finale relevée, qui a montré le détroit qu’il existe entre les deux géants de la CONCACAF et le reste de la zone, le Mexique s’est logiquement adjugé le trophée, sur la plus petite des marges.

Le seul but du match revêt d’un double symbole : son auteur, Jonathan dos Santos, joue en MLS, au Galaxy de Los Angeles. Et huit ans plus tôt c’est son grand frère Giovani qui avait scellé les espoirs des États-Unis dans une rencontre plus prolifique, sur un lob incroyable après avoir driblé la moitié de la défense (4-2). Cette fois-ci, Jonathan dos Santos a bénéficié du très bon travail de Rodolfo Pizarro sur la droite et d’une subtile talonnade de l’attaquant Raul Jiménez (ces deux-là sont probablement les meilleurs joueurs du tournoi) pour placer sa frappe en lucarne un peu maladroitement (1-0, 73’).

Les Américains ratent le coche

Pourtant, les Américains avaient bien débuté leur match : s’ils avaient pris les devants sur l’action de Christian Pulisic (5e), le face-à-face raté de Jozy Altidore (8e), la frappe de Paul Arriola après une mésentente entre Guillermo Ochoa et Héctor Moreno (31e), ou la tête de Jordan Morris sauvée sur sa ligne par Andrés Guardado (56e), l’histoire aurait été plus compliquée pour les Mexicains, qui se seraient heurtés à un mur américain bas, système qu’ils peinent à contourner (sans mauvaise métaphore lié à l’actualité politique). Si les occasions les plus franches ont donc été américaines, les Mexicains ont eu plus de possibilités (Guardado 16e, Jesus Gallardo 34e, Jonathan 42e, Jiménez 63e), générées par une domination dans le jeu qui s’est accentuée jusqu’au but de Jonathan.

Car en seconde période, les hommes d’el Tata Martino ont repris les rênes du match, à l’image de Rodolfo Pizarro qui a éclaboussé cet acte de sa classe théâtrale. Si bien qu’au Mexique, on se demande pourquoi aucun club européen ne jette son dévolu sur le milieu offensif, dont la clause au CF Monterrey n’est que de 8 millions d’euros, tout en la comparant aux 70 briques déposées par Chelsea pour son équivalent dans l’autre équipe, Christian Pulisic. Une prestation auréolée par sa belle passe pour Jiménez, sur le but aztèque.

Plus de talent côté mexicain

Les Américains peuvent avoir des regrets sur les occasions manquées. Mais telle est la différence : Altidore n’a pas l’intelligence ni la technique de Jiménez, Pulisic a été moins inspiré que Pizarro, McKennie moins propre que Guardado, Matt Miazga moins solide que Moreno, et un monde sépare Zach Stephen d’Ochoa. Ce Mexique est loin d’être parfait ; malgré la victoire finale dans cette Gold Cup, il a encore de la marge. Il faut se rappeler que le projet de Gerardo Martino n’a commencé qu’en janvier, qu’il peut progresser, d’autant que certains joueurs devraient rejoindre l’Europe (Edson Álvarez, Rodolfo Pizarro, Carlos Rodríguez). Les deux sélections rivales devraient se retrouver dans un an, lors des qualifications pour le Mondial qatari. Pour le moment, le roi de la CONCACAF, c’est bien le Mexique.

Fred