Il n’y aura pas de surprise. La finale de la Gold Cup opposera les deux habitués de l’épreuve, Mexique et USA. Pourtant, comme l’un comme pour l’autre, la qualification s’est faite dans la souffrance.
Peu convaincante jusqu’ici, l’équipe B de Team USA se frottait à la belle découverte pour les nord-américains, le Qatar, sans aucun doute l’équipe la plus spectaculaire de cette Gold Cup. Les hommes de Felix Sánchez confirmaient rapidement leurs intentions offensives. Ali Almoez faisait passer le premier frisson d’entrée de partie parfaitement servi par Afif mais voyait sa frappe fuir le cadre. Quelques instants plus tard, une frappe lointaine d’Abdulaziz Hatem était détournée par Sands, déjà auteur de la perte de balle sur la première action, mais parfaitement sortie par Matt Turner. Le portier de New England allait rapidement revêtir le costume d’homme du match. Car les offensives qataries ne cessaient pas, Turner signait la parade du premier acte sur une reprise à bout portant d’Abdulaziz Hatem, Team USA n’avait de véritable occasion à se mettre sous la dent, à l’exception d’une frappe lointaine en début de match mais tout aurait pu basculer en début de second acte sur un ballon mis dans le dos de la défense et parfaitement lu par Daryl Dike. Barsham sortait rapidement dans les pieds du géant avant-centre et repoussait la tentative de ce dernier. Dans la foulée, Afif déboulait côté gauche et était fauché dans la surface par Sands. Il fallait attendre quatre minutes et le VAR pour que le penalty soit accordé. Trois minutes encore plus tard, Al-Haydos s’élançait devant Turner et manquait le cadre après avoir pris le portier américain à contrepied. L’occasion était passée. Car la suite était plus tendue, les occasions plus rares et alors que l’on attendait presque une nouvelle intervention du VAR pour un possible faute dans la surface qatarie, Gioacchini combinait avec Williamson, déboulait côté gauche pour offrir à Zardes l’ouverture du score. Le Qatar était au tapis, malgré les neuf minutes de temps additionnel, Al-Annabi ne revenait pas dans la partie après l’avoir longtemps dominée en termes d’occasions (trois fois plus de tirs pour les champions d’Asie). La mission est tout de même accomplie de part et d’autre et Team USA B se hisse en finale.
Et y retrouvera son grand rival mexicain. Un Tri que l’on avait vu monter en puissance au fil des sorties mais qui a connu bien des difficultés face à un excellent Canada dans un match extrêmement tendu. Côté Mexique, le contexte émotionnel était déjà assez lourd avec l’annonce du décès de Zizinho, le père de Jonathan Dos Santos, les premiers contacts rugueux des Rouges ont rapidement mis le feu aux poudres. Côté football, il fallait quasiment attendre la fin du premier quart d’heure pour voir Ritchie Laryea faire passer la première frayeur, le Tri souffrant par la suite des ballons joués dans la profondeur et du bon pressing des rouges. C’est ainsi que l’on a vu Eustáquio manquer le cadre sur un contre rondement mené ou encore la défense mexicaine souffrir à la relance. Mais le match restait tendu, à l’image de la fin du premier acte et du début de bagarre après un penalty réclamé par le Mexique pour une faute de Henry sur Tecatito et finalement accordé au VAR. Orbelin Pineda transformait la sentence, le Mexique virait en tête à la pause sans avoir montré grand-chose, le ballon étant mexicain, les actions canadiennes. Mais d’entrée de second acte, les Rouges allaient être récompensés, grâce une fois encore à un déboulé de Tajon Buchana côté gauche, parti à la limite du hors-jeu et parfaitement mis sur orbite par Mark-Anthony Kaye. Le meilleur joueur canadien de cette Gold Cup s’offrait un récital en solo et égalisait, lançant parfaitement le deuxième acte. D’autant que dans la foulé, le VAR intervenait de nouveau pour offrir un deuxième penalty au Mexique (pour une nouvelle faute sur Tecatito). Mais el Titán Salcedo voyait sa tentative repoussée par Crépeau. Le Tri souffrait par moment, bien contrôlé par le Canada, mais allait parfaitement gérer la fin de match, un temps interrompu par une nouvelle irruption des cris homophobes. Les dernières minutes étaient totalement mexicaine, Funes Mori manquait le cadre, Crépeau sauvait les siens devant Pizarro. L’équilibre instable finissait pas disparaître, une dernière chevauchée mexicaine, un ballon envoyé plein axe par Pizarro pour Héctor Herrera se transformait en but. On jouait la dixième minute du temps additionnel (initialement annoncé à sept), le Canada plongeait dans les regrets et l’amertume d’une défaite au terme d’un match où il méritait mieux. Et le Mexique file donc en finale pour y croiser son traditionnel rival.
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